Le compte à rebours a commencé pour une mission qui va durer sept ans. En 2023, nous pourrons étudier les échantillons collectés sur Bennu, un astéroïde jugé « potentiellement dangereux ».
Dans la nuit de jeudi à vendredi (à 1h05, heure française, le vendredi 9) la sonde OSIRIS-Rex de la NASA quittera la Terre pour se lancer dans une mission de 7 ans. L’objectif : ramener sur Terre de la poussière de cet astéroïde qui passe relativement près de la Terre.
L’astéroïde en question n’est autre que 101955 Bennu, un énorme objet ayant été formé il y a 4,5 milliards d’années, en même temps que notre Terre ainsi que les autres planètes du système solaire ont pris forme. Mais contrairement aux planètes, cet astéroïde a conservé de manière presque parfaite toutes ses caractéristiques primordiales. Connaître la composition et les propriétés de cet objet est en quelques sortes équivalent au fait de lire des pages d’histoire traitant de cette lointaine période. Bennu possède un diamètre d’environ 500 mètres et se déplace à plus de 100’000 kilomètres par heure. La décision d’explorer l’astéroïde est principalement liée à son orbite, qui est presque circulaire, ainsi qu’au fait que tous les 6 ans, celle-ci se retrouve à une distance d’un peu plus de 300’000 kilomètres de la Terre, donc relativement proche.
Il faut aussi savoir que cet astéroïde ne tourne pas très rapidement sur son axe comme cela peut être le cas pour d’autres petits objets célestes. En effet, il possède une vitesse de rotation assez faible et ainsi il y a moins de risque que la matière éjectée de la surface de l’astéroïde vienne frapper l’engin spatial, ce qui pourrait interrompre la mission dans le pire des cas.
À vos marques, prêts, aspirez !
OSIRIS-Rex (Origins Spectral Interpretation Resource Identification Security Regolith Explorer) aura la tâche difficile de recueillir, ou plutôt d’aspirer pour être plus précis, différents échantillons sur Bennu. L’arrivée près de l’astéroïde est prévue pour août 2018. Après six mois de reconnaissance et d’analyse de la surface ainsi que des caractéristiques géologiques, sera minutieusement choisie la zone de descente. En partant d’une altitude de plusieurs kilomètres (la sonde entrera en orbite du Soleil, sur une trajectoire parallèle à celle de sa cible) OSIRIS-Rex descendra jusqu’à presque entrer en contact avec la surface de l’astéroïde. C’est seulement à ce moment là que la sonde déploiera son bras de 3,35 mètres de long pour ainsi venir lentement toucher la surface de Bennu.
Une fois le contact effectué, un jet d’azote sera pulvérisé afin de « soulever » un peu de poussière. Un système spécialement conçu aspirera alors le matériau. Les 60 grammes ainsi prélevés (selon ce qui est prévu), seront collectées dans un compartiment de stockage.
Rentrée au bercail
Une fois l’échantillon recueilli, la sonde OSIRIS-Rex commencera son voyage de retour qui la mènera près de la Terre en 2023 seulement. À ce moment là, la capsule contenant la précieuse cargaison se détachera de la sonde mère pour venir atterrir sur notre belle planète.
Qu’est-ce qu’espèrent les chercheurs ? Trouver des éléments utiles à la vie afin de comprendre quelles relations il y eu entre les astéroïdes et l’apparition de la vie sur Terre. Il ne s’agira pas d’étudier les relations entre les astéroïdes et l’eau présente sur notre planète comme pourraient le croire certains. En effet, ce ne sont pas les comètes qui ont « rempli » nos océans.
Une mission aux utilités multiples
La mission sera non seulement utile pour en apprendre davantage sur les caractéristiques du système solaire primordial, mais également pour étudier la structure de 101955 Bennu, pour deux autres raisons.
La première raison traite de, « survie » : si les calculs sont exacts, entre 2169 et 2199 l’astéroïde pourrait se trouver sur une trajectoire de collision avec la Terre, et si tel devrait être le cas il sera nécessaire d’intervenir afin de dévier l’orbite de l’objet.
La deuxième raison est cette fois économique : en effet, la mission sera également intéressante pour les entreprises créées dans le but d’explorer, coloniser et construire des mines d’astéroïdes riches en minéraux utiles à l’humanité.
Mais maintenant, concentrons-nous sur la première étape, qui n’est autre que le lancement de l’engin spatial depuis Cap Canaveral, tout près de la rampe où il y a quelques jours seulement, une fusée Falcon 9 de la société SpaxeX est littéralement partie en fumée. La fusée chargée de transporter OSIRIS-X au delà de nos « frontières » terrestres est de type Atlas V. Ayant effectué son premier lancement en 2002, elle compte au total 63 vols réussis.