L’hydrogène pourrait devenir une alternative énergétique viable grâce à un nouvel alliage d’aluminium. Des chercheurs de l’US Army Aberdeen Proving Ground Research Laboratory étaient en train de développer un alliage d’aluminium très résistant lorsqu’ils ont fait une découverte pour le moins surprenante.
Lors de tests de routine concernant l’alliage, l’eau versée sur sa surface a commencé à pétiller et à produire de l’hydrogène gazeux.
Cette réaction est totalement inhabituelle : en général, l’aluminium exposé à l’eau s’oxyde, créant une barrière protectrice pour empêcher que de nouvelles réactions ne se produisent. Mais dans ce cas, la réaction produisant de l’hydrogène a continué, signalant de ce fait la possibilité d’une source d’hydrogène portative et abordable, pour de nombreux types d’applications énergétiques.
Cette importante découverte a le potentiel de revigorer l’industrie du carburant hydrogène. En effet, l’aluminium qui réagirait avec l’eau de manière durable, serait capable de produire de l’hydrogène sur mesure. Cela rendrait les piles à combustible hydrogène bien plus faciles à utiliser car il n’y aurait pas besoin de pressuriser et de transporter du gaz d’hydrogène pour l’utiliser. Au lieu de cela, des réservoirs d’eau en aluminium, simples et stables, seraient tout ce dont nous aurions besoin.
Les précédentes recherches qui visaient à créer une réaction de ce type entre l’aluminium et l’eau, nécessitaient toujours des catalyseurs ou des températures élevées, et étaient très lentes. De plus, leur efficacité n’était que de 50% en général, et l’obtention de l’hydrogène prenait des heures. En revanche, la méthode qui utilise ce nouvel alliage prend moins de trois minutes pour atteindre près de 100% d’efficacité.
Le matériau de départ utilisé pour créer l’alliage est de l’aluminium peu coûteux et assez abondant. D’autres métaux sont également utilisés avec l’aluminium pour finalement créer une nanostructure spécifique. Le nouvel alliage est alors très stable et prêt à être utilisé de manière indéfinie.
L’hydrogène gazeux a été qualifié de combustible propre pendant un certain temps, mais son utilisation généralisée a été entravée pour des raisons pratiques : il est volumineux et doit être pressurisé, ce qui rend son transport et son stockage relativement compliqué. C’est donc là que le nouvel alliage entre réellement en jeu.
« L’aspect important de cette approche est qu’elle vous permet de créer des systèmes très compacts », a déclaré Anthony Kucernak, expert en piles à combustible de l’Imperial College London, qui n’a pas participé à cette recherche. « Cela serait très utile pour des systèmes qui doivent être très légers ou fonctionner pendant de longues périodes de temps, où l’utilisation de l’hydrogène stockée dans un cylindre est prohibitive », ajoute-t-il.
Lors de ce processus, l’équipe de recherche a alimenté un petit réservoir contrôlé à distance et a pensé qu’il serait possible d’augmenter considérablement sa production. La prochaine étape sera donc d’effectuer des tests sur le terrain, afin que les chercheurs puissent s’assurer que l’alliage fonctionne bel et bien dans un cadre pratique.
Si la découverte s’avère réellement efficace sur le terrain, elle pourra notamment être utilisée dans l’impression 3D. Par exemple, l’armée pourrait imprimer en 3D de petits robots (ou des drones) qui pourraient se consommer eux-mêmes pour générer du carburant. Ce type d’appareil auto-suffisant serait idéal pour des missions uniques.