La mission Juno de la NASA a survolé de très près la Grande Tache rouge de Jupiter !
Ce lundi, le vaisseau spatial Juno de la NASA s’est approché à environ 9000 kilomètres de l’une des caractéristiques les plus emblématiques de Jupiter, la Grande Tache rouge, et a immortalisé ce survol spectaculaire. « Pendant des générations, des gens venant de partout à travers le monde se sont émerveillés face à la Grande Tache rouge », explique Scott Bolton, chercheur principal de la mission Juno, du Southwest Research Institute à San Antonio, aux États-Unis. « Maintenant, nous allons enfin voir à quoi ressemble cette tempête de près », ajoute-t-il.
Il faut savoir que la toute première observation confirmée de la Grande Tache rouge remonte aux observations effectuées par Giovanni Cassini, vers 1665. Depuis, cette tempête reste un véritable mystère. En effet, la Grande Tache rouge est un gigantesque anticyclone de l’atmosphère de Jupiter qui fait environ 15’000 kilomètres de long sur 12’000 kilomètres de large et qui possède des vents atteignant plus de 600 kilomètres par heure.
Cette teinte rougeâtre est l’un des nombreux mystères que les scientifiques tentent d’élucider. L’atmosphère supérieure de Jupiter possède un système complexe d’ammoniac, d’hydrosulfure d’ammonium et d’eau, mais il n’est pas encore tout à fait compris comment ces composés peuvent agir ensemble afin de générer ces couleurs rouges et oranges. Les chercheurs espèrent qu’ils pourront enfin répondre à de nombreuses questions grâce à la mission Juno de la NASA.
Les scientifiques se questionnent également sur la manière dont cette tempête peut continuer à faire rage durant si longtemps. Par exemple sur Terre, le contraste entre une surface liquide et solide et l’atmosphère, signifie que les tempêtes ne durent en général que quelques jours, voire semaines. Donc le fait qu’une telle tempête perdure durant des siècles, requiert un certain effort de la part de ce système météorologique hors du commun.
En 2016, des astronomes ont remarqué que l’atmosphère au-dessus de la tempête était plus chaude qu’au-dessus des nuages environnants, une observation qui pourrait aider à expliquer pourquoi la température de l’atmosphère supérieure de Jupiter est comparable à celle de la Terre, malgré le fait que la géante gazeuse soit plus éloignée du Soleil. « On pouvait voir presque immédiatement que les températures maximales à haute altitude se situaient au-dessus de la Grande Tache rouge – un hasard étrange ou un indice majeur ? », se questionnait le chercheur principal de l’étude, James O’Donoghue, de l’Université de Boston aux États-Unis.
Les chercheurs se demandaient alors si les ondes acoustiques et gravitationnelles agitées par l’orage ont pu finir contre les gaz de l’atmosphère, provoquant la radiation de la chaleur à travers les nuages, au-dessus de la planète.
Bien entendu, il faudra plus d’éléments que des images détaillées pour répondre à la multitude de questions concernant la Grande Tache rouge de Jupiter, mais le vaisseau spatial Juno recueille actuellement le maximum de données possibles grâce à ces outils, afin d’analyser au mieux les différents processus qui se passent sous les couches supérieures de la planète gazeuse. « À présent, nous avons les meilleures images de cette tempête emblématique. Il nous faudra un certain temps pour analyser toutes les données, non seulement celles de JunoCam, mais également des huit autres instruments scientifiques de Juno, afin d’en savoir plus sur le passé, le présent et l’avenir de la Grande Tache rouge », explique Bolton.
Actuellement, la NASA ainsi que des artistes à travers le monde entier, travaillent sur les clichés afin de fournir au grand public les plus belles images du plus célèbre ouragan de tout le Système solaire ! « Il est toujours intéressant de voir ces nouvelles images brutes de Jupiter à leur arrivée. Mais il est encore plus passionnant de les prendre et de les transformer en quelque chose que les gens peuvent apprécier. C’est pour ça que je vis », explique le designer graphique Jason Major.
Vous pouvez retrouver toutes les images prises par Juno (non traitées, mais également traitées), ICI.