C’est confirmé : les mystérieux sursauts radio rapides proviennent bien de l’espace et non de la planète Terre !
Depuis maintenant presque une décennie, les scientifiques tentent de décoder l’origine de certains signaux radio les plus mystérieux de l’Univers – les sursauts radio rapides (dit FRB). Ces véritables rafales d’énergie ont une durée de quelques millisecondes et sont environ un milliard de fois plus lumineux que tout ce que nous avons jamais observé dans notre propre galaxie. De plus, ils semblent voyager sur de grandes distances.
Bien que les scientifiques en aient détectés plus d’une vingtaine, ils ne sont toujours pas certains de leur provenance, ni de ce qui les génère. Mais à présent, les chercheurs excluent toute source terrestre.
Il subsiste encore plusieurs hypothèses et théories qui doivent être vérifiées avant que nous puissions affirmer avec certitude la provenance des FRB. L’une de ces hypothèses, émise le mois dernier par des scientifiques de Harvard, suggère que les FRB pourraient être émis par des extraterrestres. D’autres scientifiques pensent que ces signaux sont provoqués par des pulsars, ou même par des trous noirs.
Cela étant dit, le fait que nous sachions maintenant que ces signaux proviennent bel et bien de l’espace est très important : cela peut sembler évident, mais il ne faut pas oublier qu’en 1998, des chercheurs pensaient avoir découvert un nouveau type de signal radio provenant de l’espace, pour comprendre 17 ans plus tard, que les ondes étaient en réalité émises par un four à micro-ondes situé dans le centre de recherche.
La raison qui fait qu’il est si difficile de déterminer l’origine de ces signaux, est que souvent ces derniers sont découverts grâce à des radiotélescopes à réflecteur unique, capables d’en « entendre » beaucoup, sans forcément pouvoir révéler des informations quant à la provenance de ces signaux. « Les radiotélescopes à réflecteur unique conventionnels ont des difficultés à établir la provenance des transmissions au-delà de l’atmosphère de la Terre », explique un membre de l’équipe, Chris Flynn de la Swinburne University of Technology en Australie.
Afin de résoudre ce problème et exclure les interférences terrestres comme étant la source des FRB une fois pour toutes, les chercheurs ont utilisé le radiotélescope de l’Observatoire astronomique de Molonglo, géré par l’Université de Sydney (Australie). Sa zone de collecte est d’environ 18’000 mètres carrés. De par cette grande surface, il est idéal pour amasser des données concernant les FRB. L’équipe a également réalisé en 2013 qu’en raison de l’architecture de l’instrument, il lui est impossible de détecter des signaux provenant de l’intérieur de notre atmosphère.
De ce fait, les chercheurs ont analysé les nombreuses données du radiotélescope de Molonglo (ce dernier produit plus de 1000 To de données, chaque jour), afin de déterminer s’il était possible d’identifier des traces de FRB. L’idée étant que si l’équipe arrivait à détecter ces signaux dans les données, ceux-ci seraient forcément d’origine spatiale.
Finalement, les chercheurs ont découvert trois nouveaux signaux FRB dans les données du télescope, qui correspondaient parfaitement avec les signaux qui avaient été découverts auparavant : cela leur a clairement indiqué qu’ils ne pouvaient pas provenir de la Terre. Ces conclusions s’associent avec des résultats concernant une autre étude menée plus tôt cette année, démontrant une source de FRB provenant d’une galaxie naine, située à 3 milliards d’années-lumière de la Terre.
Actuellement, les sources des trois nouveaux FRB détectés restent relativement mystérieuses, à l’exception qu’elles ne proviennent pas de la planète Terre. Les données suggèrent qu’elles proviennent des constellations de Puppis et de l’Hydre. Le radiotélescope de Molonglo est maintenant mis à jour dans l’espoir qu’il puisse être en mesure de fournir de meilleures données quant à la provenance des signaux qu’il détecte à l’avenir. « Déterminer d’où proviennent ces éclats est la clé pour comprendre ce qui les génère. Seulement l’un de ces signaux a été lié à une galaxie spécifique », explique Manisha Caleb, chercheur principal de l’étude. « Nous nous attendons à ce que Molonglo le fasse pour beaucoup d’autres rafales », ajoute-t-elle.
La recherche a été accepté pour publication dans une prochaine édition du Monthly Notices of the Royal Astronomical Society et peut être lue gratuitement en ligne sur le site arXiv.org.