Des chercheurs ont démontré, après l’examen d’enfants atteints de pneumonie, que les bactéries sont loin d’être les principaux agents de la maladie chez ces derniers. Cette étude mettra en garde les médecins sur la nécessité d’un diagnostic exact pour une guérison efficace.
La pneumonie est une infection des poumons qui commence par des toux fréquentes, une respiration difficile qui s’accompagne parfois de sifflements, des maux de tête, des douleurs musculaires et dans la cage thoracique, ainsi qu’une fièvre brutale. Ces symptômes, qui trompent souvent le malade au début à cause de la similarité avec une simple grippe, peuvent disparaître sans traitement ou au contraire s’aggraver, nécessitant dans ce cas une hospitalisation.
La maladie peut être causée par un large spectre de bactéries, virus ou champignons (plus d’une trentaine) qui, en se multipliant dans les poumons, vont obstruer les alvéoles pulmonaires en causant leur inflammation et la production de pus, qui va s’y accumuler et les endommager, réduisant ainsi la quantité d’oxygène qu’elles peuvent absorber. Les bactéries ont longtemps été considérées comme les principaux responsables de la majorité des cas de pneumonie sévère.
La maladie toucherait plus de 600’000 français chaque année et causerait la mort d’environ 15’000 d’entre eux. Les enfants en sont les plus fragiles, avec plus d’un million de morts chaque année. Le nombre important de pathogènes pouvant causer la pneumonie ainsi que la localisation de l’infection, au fond des poumons, rendent le diagnostic difficile.
Mais des chercheurs ont réalisé, durant deux ans et en utilisant une nouvelle méthode, une étude sur plusieurs sites dans sept pays particulièrement touchés par des pneumonies sévères (Zambie, Gambie, Kenya, Afrique du Sud, Mali, Thaïlande et Bangladesh) pour identifier les agents pathogènes les plus susceptibles de causer de graves infections.
Ils ont effectué, sur 4232 enfants, des prélèvements dans la gorge et le nez, ainsi que de différents fluides corporels comme le sang, ou encore ceux engendrés par la toux.
Plus de 60% des enfants participant à l’étude étaient infectés par un virus, alors que les bactéries représentaient moins de 30% des cas. Les 10% des cas restants étaient dus à des champignons, à la tuberculose, ou à diverses causes non-identifiées.
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Le virus respiratoire syncytial humain (VRS) représentait à lui seul presque un tiers des infections, mais la répartition des différents pathogènes variait entre les sites d’études et les pays.
Les résultats de cette étude pourraient influencer les recherches sur l’élaboration de médicaments et de vaccins contre la pneumonie. Ces derniers, qui sont majoritairement produits pour cibler les bactéries, sont également en partie responsables de l’utilisation exagéré d’antibiotiques.
La mise en lumière des pathogènes causant la majorité des pneumonies et l’utilisation de leur nouvelle méthode de diagnostic, pourraient permettre une identification efficace et l’usage direct du bon traitement.