Les deux lunes de Mars, Phobos et Deimos seraient nées d’un impact avec un autre astre ! Actuellement deux équipes (travaillant indépendamment l’une de l’autre), ont réussi à reconstituer l’histoire des lunes de mars, nées 100 à 800 millions d’années après la planète Rouge.
Gros impact !
Phobos et Deimos, les deux lunes de Mars, seraient donc issues d’une collision extraordinaire, survenue entre 100 à 800 millions d’années après le début de la formation de la planète. C’est pour la première fois qu’une telle hypothèse propose un scénario de ce type. Totalement plausible : les deux équipes travaillant sur le sujet de manière indépendante, sont arrivées à la même conclusion.
Tout a commencé quand la jeune planète Mars avait quelques centaines de millions d’années. C’est alors qu’un astre trois fois plus petit, l’a percuté de plein fouet. L’intensité du choc a formé un nuage de poussières et de matériaux. C’est ensuite que ces débris ont formé un disque très étendu comportant de gros fragments de roche (parfois en fusion), tandis qu’en périphérie, le gaz et les différentes particules fines se sont rassemblés. Les plus gros cailloux qui étaient à proximité de la planète, ont donc formé une lune mille fois plus massive que Phobos ! L’orbite de cette lune, qui est aujourd’hui disparue, a perturbé les régions externes du disque qui se sont rassemblées à leur tour (en quelques milliers d’années), en plusieurs petites lunes. C’est ensuite les marées de Mars qui ont fait retomber la majeure partie de cette population de lunes, sur la planète.
Une étude appuyant l’hypothèse de l’impact
« La jeune Mars était donc entourée d’une première génération de satellites naturels : un gros, très proche de la planète, et plusieurs petits, au moins une dizaine, bien plus loin… », explique Sébastien Charnoz de l’institut de Physique du Globe (Université Paris Diderot). Phobos et Deimos sont actuellement les deux seules lunes restantes. « Ils devaient être les plus lointains de cette première génération de lunes », continue-t-il.
Mais ce n’est pas tout, des chercheurs du laboratoire d’Astrophysique de Marseille ont eu la même conclusion, favorisant l’hypothèse de l’impact (plutôt qu’une éventuelle capture d’astéroïde par le champ gravitationnel de Mars). En effet, les examens de la lumière de Phobos et Deimos montre clairement que ces lunes sont composées de poussières fines qui ne peuvent provenir que de la condensation du gaz.
Travaux : publiés dans la revue Nature Géosciences & Astrophysical journal.
Image de titre, de gauche à droite : Mars, Phobos et Deimos.