Marcher 78 minutes par jour suffisent à prévenir durablement la lombalgie chronique, selon une étude

Un moyen simple et accessible de soulager l’une des formes de douleurs chroniques les plus répandues.

marche douleurs lombaires
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Une enquête récente menée en Norvège indique que marcher au moins 78 minutes par jour réduit significativement le risque de lombalgie chronique. Cet effet bénéfique a été observé même en l’absence d’intensité élevée, suggérant que la durée de l’exercice prime sur son intensité. Ces données renforcent l’idée qu’un geste quotidien, souvent négligé, pourrait contribuer à soulager l’une des douleurs chroniques les plus fréquentes.

Affectant des personnes de tous âges, les douleurs lombaires figurent parmi les premières causes d’invalidité dans le monde. Alors que les modes de vie sédentaires se généralisent, leur prévalence est appelée à croître dans les décennies à venir. Différentes solutions, allant des dispositifs ergonomiques aux correcteurs de posture, sont disponibles pour soulager ces douleurs, mais elles demeurent souvent insuffisantes à prévenir la chronicité.

Les recommandations cliniques insistent avant tout sur l’importance de rester actif et d’éviter la sédentarité. Parmi les activités physiques accessibles, la marche – la plus pratiquée chez les adultes – est déjà associée à une diminution du risque de nombreuses maladies chroniques non transmissibles. Les approches médicamenteuses, la kinésithérapie ou la chirurgie ne sont en général envisagées qu’en dernier recours.

Les effets préventifs de la marche sur la lombalgie chronique restaient toutefois peu documentés. Un essai clinique randomisé publié récemment avait montré qu’un programme de marche régulier réduisait le risque de récidive chez des patients en voie de rémission. Mais les études antérieures sur les effets de la marche dans une visée préventive ont livré des résultats contrastés.

C’est dans ce contexte que des chercheurs de l’Université norvégienne des sciences et de la technologie ont souhaité combler certaines lacunes, en montrant les effets spécifiques de la marche sur la lombalgie chronique. « La marche est une forme d’activité physique courante et accessible, mais son lien avec le risque de lombalgie chronique n’est pas clair », expliquent-ils dans leur étude, parue dans la revue JAMA Network Open. « L’objectif de cette recherche était donc d’examiner si le volume et l’intensité de la marche quotidienne sont associés au risque de lombalgie chronique. »

Des bénéfices notables, indépendants de l’intensité

Pour cette étude, les chercheurs ont recruté 11 194 adultes norvégiens âgés d’au moins 20 ans, ne souffrant pas de douleurs lombaires au début de l’enquête. Les participants, inscrits dans le cadre de l’étude sanitaire Trøndelag entre 2017 et 2019, ont été suivis entre 2021 et 2023. Chacun portait un accéléromètre pendant une semaine, fixé à la cuisse droite et au bas du dos, afin de mesurer le temps et l’allure de marche quotidienne.

Près de quatre ans après leur inclusion, 1 659 participants ont déclaré avoir développé une lombalgie chronique, définie par une douleur persistante depuis au moins trois mois. Les résultats montrent que ceux qui marchaient entre 78 et 100 minutes par jour présentaient un risque réduit de 13 % de développer des douleurs lombaires, par rapport à ceux qui marchaient moins longtemps. Ce risque diminuait de 23 % chez les personnes marchant plus de 100 minutes quotidiennes. À l’inverse, l’intensité de la marche semblait avoir peu ou pas d’effet sur la prévalence de la douleur.

« L’intensité de la marche était également associée au risque de lombalgie chronique, mais à un degré moindre que le volume de marche », précisent les auteurs. « Nos résultats suggèrent que le volume de marche quotidien est plus déterminant que l’intensité moyenne pour réduire le risque de lombalgie chronique. »

Les résultats laissent également entendre que des modifications dans les habitudes de marche au fil du temps pourraient avoir contribué au développement de douleurs chroniques, sans que l’on puisse établir une relation causale certaine.

Les auteurs rappellent en effet que cette étude repose sur des observations, et qu’elle ne permet donc pas de conclure avec certitude à un lien de cause à effet. Des essais cliniques contrôlés sont d’ores et déjà envisagés afin d’approfondir ces résultats. D’ici là, les chercheurs estiment que « ces données appuient l’idée que des politiques de santé publique favorisant la marche pourraient contribuer à alléger le fardeau que représente la lombalgie chronique ».

Source : JAMA Network Open
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