L’US Navy, la marine américaine, a récemment testé un « rayon laser » en effectuant un tir sur un drone. Le dispositif, qui a pour nom « LLD », s’est montré capable de le détruire en plein vol avec une grande précision.
Créée par la société Lockheed Martin, cette arme se nomme « Layered laser defense », qu’on pourrait traduire par « défense laser en couche ». Elle a la particularité de fonctionner entièrement à l’électricité. Elle est conçue pour équiper des navires, mais a été testée pour la première fois au sol, au Nouveau-Mexique, sur un drone en mouvement — qui a été détruit avec succès.
« Le système laser au sol s’est dirigé vers le drone rouge qui passait, tirant un faisceau à haute énergie invisible à l’œil nu. Soudain, une lueur orange ardente est apparue sur le drone, de la fumée s’est dégagée de son moteur et un parachute s’est ouvert alors que l’engin se désagrégeait, neutralisé par le faisceau laser », décrit l’US Navy sur son site. Elle affirme également qu’il s’agit du premier usage couronné de succès d’une arme laser entièrement électrique.
L’idée d’un tel dispositif n’est pas nouvelle. Dans les années 1980, la Marine avait ainsi effectué des tests, mais basés sur des technologies différentes et qui n’avaient pas abouti. « La Marine a effectué des tests similaires au cours des années 1980, mais avec des technologies laser à base de produits chimiques qui présentaient des obstacles logistiques importants pour la mise en service dans un environnement opérationnel. Et, en fin de compte, ces types de lasers ne sont pas passés à la flotte ou à tout autre service », explique ainsi Frank Peterkin, responsable du portefeuille énergétique du Bureau de recherche navale de l’armée des États-Unis. Des essais ont aussi été effectués sur ce nouveau dispositif en 2014 et 2021.
De l’éblouissement à la destruction d’une cible
Ce faisceau à haute énergie est conçu pour être multifonction. Il serait donc capable de contrer des systèmes aériens sans pilote, de mener des attaques rapides sur des bateaux, mais aussi d’utiliser son télescope haute résolution pour suivre des menaces aériennes, identifier des cibles, ou encore évaluer les dommages causés. Il présente plusieurs atouts selon l’US Navy. Tout d’abord, il ne dépend pas de propulseurs traditionnels, ou de munitions à base de poudre à canon, qui peuvent être dangereuses. Le faisceau peut donc fonctionner tant qu’il est alimenté en énergie, et se révèle extrêmement précis et rapide. Une intelligence artificielle (IA) a aussi été implémentée dans le système pour améliorer la précision du ciblage. La Marine précise également que cette arme permet de « compléter les systèmes défensifs existants et améliorer la létalité durable dans les conflits de haute intensité ». Ce qui n’est pas nécessairement très réjouissant.
Cette LLD ne serait d’ailleurs qu’un maillon d’une chaine plus importante dans la création d’armes laser. « Les tests LLD soutiennent un effort plus large de la communauté de la recherche et du développement navals, en étroite collaboration avec la flotte, pour faire mûrir les technologies et mettre en service une famille d’armes laser capables de faire face à de multiples menaces en utilisant une gamme d’options croissantes. Ces capacités vont des mesures non létales, telles que ‘l’éblouissement’ optique et la désactivation des capteurs, à la destruction d’une cible », précise l’US Navy sur son site web.