Les noms des 4 astronautes sélectionnés pour la mission Artemis 2 ont été dévoilés hier par la NASA : Reid Wiseman, Christina Hammock Koch, Victor Glover et Jeremy Hansen. Prévue pour novembre 2024, la mission marque un tournant dans l’histoire de la conquête spatiale en emmenant la première femme et la première personne de couleur en mission lunaire.
Wiseman, un capitaine de la marine américaine et ancien chef du bureau américain des astronautes, sera aux commandes de la mission. Ayant passé 165 jours à bord de la Station spatiale internationale (ISS) en 2014, Artemis 2 sera son deuxième voyage dans l’espace. Glover en sera également à son deuxième vol spatial, après avoir été pilote pour le Crew-1 SpaceX et passé 168 jours dans l’espace. Première personne de couleur à travailler à bord de l’ISS et à participer à une mission lunaire, l’astronaute a également été ingénieur de vol (avec 4 sorties dans l’espace au total) et a contribué à de nombreuses recherches scientifiques et démonstrations technologiques.
Hammock Koch en sera également à son second voyage spatial et détient le record du plus long séjour féminin dans l’espace – en passant 328 jours à bord de l’ISS. Avec l’astronaute Jessica Meir, Hammock Koch a participé en 2019 à la première sortie spatiale entièrement féminine. Avec son expérience en tant qu’ingénieure de vol pour l’ISS, elle sera la première femme de l’histoire à participer à une mission lunaire.
Hansen quant à lui représentera le Canada et inaugurera son tout premier vol dans l’espace. Ancien pilote de chasse des forces armées canadiennes, il est l’une des deux recrues sélectionnées en 2009 dans le cadre de la troisième campagne de recrutement d’astronautes canadiens. Il dirige également la formation des candidats astronautes au Canada et aux États-Unis et est le premier Canadien à diriger une classe d’astronautes pour la NASA.
« Ces astronautes ont chacun leur propre histoire, mais ensemble, ils représentent notre credo : e pluribus unum — un seul à partir de plusieurs. Ensemble, nous inaugurons une nouvelle ère d’exploration pour une nouvelle génération — la génération Artemis », déclare avec fierté Bill Nelson, administrateur de la NASA.
La prochaine étape vers Artemis 3
La mission Artemis 2 est projetée sur la base du succès d’Artemis 1, le premier vol d’essai lancé en novembre 2022 pour la Lune. Propulsée par la plus puissante fusée au monde (le Space Launch System), cette première mission a notamment transporté sans équipage le vaisseau spatial Orion pour un voyage aller-retour Terre-Lune de 26 jours, sur une longue boucle de 2,3 millions de kilomètres. Artemis 2 effectuera une trajectoire similaire, mais cette fois en 10 jours et avec un équipage à bord (de la capsule Orion).
« Ils représentent exactement ce que devrait être un corps d’astronautes : un mélange d’individus hautement compétents et accomplis, dotés des compétences et de la détermination nécessaires pour affronter n’importe quel essai en équipe », déclare en mentionnant les 4 astronautes Norm Knight, directeur des opérations aériennes au centre aérospatial Johnson de la NASA. Artemis 2 sera en effet une mission périlleuse où il faudra tester les limites de chaque équipement afin de mener à bien la future mission Artemis 3 (prévue en 2025 ou 2026), visant à établir la première base lunaire habitée.
Afin de « se défaire » de l’orbite terrestre et enclencher une trajectoire en direction de la Lune, Orion est doté de puissants moteurs de propulsion. Une fois en orbite l’équipage pourra atteindre la Lune en quatre jours, puis effectuera une boucle en huit jours, étendant le trajet à plus 370 149 kilomètres de la Terre. L’équipage atteindra le point le plus éloigné de la boucle à plus de 10 300 kilomètres de la Lune. Bien que cette distance ne soit pas confirmée, la NASA estime qu’il s’agira de la distance la plus grande (depuis la Terre) jamais parcourue par des astronautes.
Le voyage de retour de l’équipage durera également 4 jours, pendant lesquels les systèmes du vaisseau spatial continueront d’être évalués. Le vaisseau exploitera d’ailleurs l’interaction gravitationnelle Terre-Lune pour économiser son carburant. Après avoir effectué une boucle supplémentaire autour de la face cachée de la Lune, Orion sera en effet à nouveau influencé par la gravité terrestre et retournera sur Terre sans besoin de propulsion.
En rentrant sur Terre, l’équipage endurera l’atterrissage à grande vitesse et à très haute température due à l’entrée dans l’atmosphère terrestre. Ils plongeront ensuite dans l’océan Pacifique au large de San Diego et seront récupérés par des équipes de la NASA et du ministère de la Défense américaine.
« Cette mission ouvre la voie à l’expansion de l’exploration humaine de l’espace lointain et présente de nouvelles opportunités pour les découvertes scientifiques, les partenariats commerciaux, industriels et universitaires et la génération Artemis », conclut Vanessa Wyche, directrice du centre aérospatial de Johnson de la NASA.