La NASA rompra-t-elle ses liens avec la Russie ?

Nasa rompre avec Russie
En temps normal, la NASA et l'ESA collaborent avec la Russie pour maintenir l'ISS opรฉrationnelle. | Pixabay
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Cela fait maintenant une semaine que lโ€™invasion de lโ€™Ukraine par la Russie a รฉtรฉ ordonnรฉe par Vladimir Poutine, et elle continue malgrรฉ les pertes humaines ร  dรฉplorer des deux cรดtรฉs. Les pays membres de l’ONU ont imposรฉ de plus en plus de sanctions ร  la Russie, dans lโ€™espoir de la convaincre de cesser son invasion et de dรฉposer les armes. Toutefois, parfois, ces sanctions nโ€™impactent pas seulement la Russie mais aussi les pays qui les imposent. En tant que membre รฉminent de la gestion de lโ€™ISS, couper les liens avec la Russie pourrait avoir de lourdes consรฉquences sur les missions spatiales ร  venir et sur les 14 autres pays qui co-gรจrent l’ISS, dont les ร‰tats-Unis et une grande partie de l’Europe. Malgrรฉ les tensions entre les pays, la NASA et l’ESA redoutent des pertes consรฉquentes si elles devaient rompre dรฉfinitivement les liens avec Roscosmos, leur homologue russe.

ร€ lโ€™heure quโ€™il est, le conflit Russie-Ukraine a encore gagnรฉ en ampleur. Aux derniรจres nouvelles, la troupe aรฉrienne russe a atteint Kharkiv, la deuxiรจme grande ville d’Ukraine, et sรจme violence et destruction sur son passage. Dans la mรชme journรฉe, 141 des pays membres de l’ONU sur 193 ont votรฉ pour la cessation immรฉdiate de lโ€™invasion.

D’autre part, les sanctions pour entraver รฉconomiquement la Russie affluent. Parmi les sanctions prรฉvues, les ร‰tats-Unis et les pays europรฉens prรฉvoient de ยซย gelerย ยป Roscosmos, le programme aรฉronautique et spatial de la Russie. Cette initiative conjointe a germรฉ depuis la dรฉclaration de Joe Biden : ยซ Nous estimons que nous allons couper plus de la moitiรฉ des importations russes de haute technologie, et cela portera un coup ร  leur capacitรฉ ร  continuer de moderniser leur armรฉe ยป, dรฉclarait-il. ยซ Cela dรฉgradera leur industrie aรฉrospatiale, y compris leur programme spatial ยป.

Malgrรฉ les sanctions prรฉvues par chacun, la NASA estime que les conflits gรฉopolitiques ne devraient pas interfรฉrer avec les programmes spatiaux. Selon Netcost-Security, les pays gรฉrant l’ISS n’ont jusquโ€™ici jamais laissรฉ les conflits impacter les missions ร  bord. Toutefois, l’ESA a soulignรฉ dans une dรฉclaration quโ€™elle se conformerait et appliquerait les sanctions imposรฉes ร  la Russie par les ร‰tats membres du consortium de gestion de l’ISS.

Fin d’un partenariat de longue date ?

Les ร‰tats-Unis et la Russie, les membres les plus importants parmi les gestionnaires de l’ISS, collaborent depuis plus de 30 ans dans le maintien de la station. Actuellement, sept astronautes vivent ร  bord, dont quatre Amรฉricains et deux Russes. Pour arriver sur la station, lโ€™รฉquipage avait embarquรฉ sur une fusรฉe Soyouz. La NASA et Roscosmos ont dรฉjร  collaborรฉ par le passรฉ sur lโ€™ancienne station spatiale russe, MIR.

Malgrรฉ lโ€™invasion en Ukraine, que les ร‰tats-Unis condamnent fortement, la NASA et Roscosmos ont jusquโ€™ici convenu de maintenir les activitรฉs de l’ISS. Mais le trรจs patriote Dmitri Rogozine, dirigeant de Roscosmos, a tendance ร  alimenter les tensions avec ses dรฉclarations sur Twitter : ยซ Nous apprรฉcions vraiment notre relation professionnelle avec la NASA, mais en tant que citoyen russe, je suis complรจtement mรฉcontent de la politique parfois ouvertement hostile des ร‰tats-Unis envers mon pays ยป, รฉcrit-il sur Twitter le 22 fรฉvrier.

Par ailleurs, la NASA cherche ร  moins dรฉpendre de la Russie dans ses programmes spatiaux et veut s’appuyer davantage sur des sociรฉtรฉs privรฉes comme SpaceX. L’entreprise spatiale a en effet dรฉjร  fait ses preuves en envoyant avec succรจs des astronautes vers lโ€™ISS ร  plusieurs reprises.

Lโ€™ESA cherche de son cรดtรฉ ร  se ranger du cรดtรฉ de la NASA et se dรฉfaire petit ร  petit de la Russie. ยซ Le directeur gรฉnรฉral de l’ESA analysera toutes les options et prรฉparera une dรฉcision formelle sur la voie ร  suivre par les ร‰tats membres de l’ESA ยป, indique un communiquรฉ. Mais malgrรฉ les efforts, la mission ExoMars de l’ESA sera sรปrement retardรฉe ร  cause des conflits, car une coopรฉration de Roscosmos est attendue.

La NASA reste diplomate

Comme mentionnรฉ plus haut, rompre dรฉfinitivement les liens avec la Russie et Roscosmos n’est pas si facile. L’ISS, comme d’autres missions spatiales, dรฉpendent de la Russie. La coopรฉration de la NASA et Roscosmos a longtemps permis le maintien l’ISS ร  flot. La structure de la station mรชme sโ€™appuie sur la Russie, du cรดtรฉ des panneaux solaires, et sur les Amรฉricains pour lโ€™รฉlectricitรฉ. La Chine, elle, compte sur lโ€™aide russe pour sa prochaine mission lunaire, sans oublier la mission europรฉenne ExoMars.

La Russie assure aussi le maintien de lโ€™orbite de lโ€™ISS. Aprรจs les tweets accusateurs de Rogozine, la NASA a alors tentรฉ de calmer le jeu. Selon Kulturegeek.fr, le directeur russe avait menacรฉ dโ€™abandonner la navigation et le guidage de l’ISS, notamment via le vaisseau cargo russe Progress, ce qui pourrait conduire ร  la dรฉviation de la station de son orbite et ร  une rentrรฉe catastrophique sur Terre.

Face ร  la menace, la NASA a alors officiellement communiquรฉ le maintien, pour le moment, des coopรฉrations internationales pour le cas de l’ISS, y compris avec Roscosmos. Le porte-parole de la NASA a รฉgalement prรฉcisรฉ que les sanctions liรฉes ร  lโ€™exportation seront faites de sorte ร  permettre la continuitรฉ de cette collaboration, malgrรฉ la dรฉclaration de Biden.

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