Le Prince héritier saoudien Mohammed bin Salman bin Abdulaziz souhaite transformer le centre-ville de Riyad en proposant une expérience unique de vie, de travail et de divertissement, rapporte Arab News. Au cœur de ce projet, baptisé New Murabba, se trouve une gigantesque structure cubique, le Mukaab, s’étendant sur près de 400 mètres dans chaque direction.
Capitale de l’Arabie saoudite, Riyad est le principal centre financier du pays. C’est aussi la ville la plus grande et la plus peuplée de la péninsule arabique, avec environ 7,6 millions d’habitants en 2019. Elle comporte plusieurs structures remarquables, telles que le Burj Rafal (un hôtel de 70 étages, haut de 308 mètres), le Kingdom Centre (302 mètres), ou encore la Al Faisaliyah Tower (une tour pyramidale de 267 mètres, surmontée d’un globe de verre). Mais ces gratte-ciel seront sans doute rapidement éclipsés par le nouveau projet du prince héritier.
Son Altesse Royale a en effet annoncé la semaine dernière le lancement de la « New Murabba Development Company », qui vise à développer le plus grand centre-ville moderne du monde à Riyad. Il est question de repenser complètement le centre-ville autour du concept de durabilité. Au programme : des espaces verts et des sentiers pédestres et cyclables pour améliorer la qualité de vie des habitants, ainsi que des activités communautaires. Ce projet de grande envergure, estimé à 800 milliards de dollars, vise à doubler la taille et la population de la capitale.
Plus de 25 millions de m² de surface de plancher
Le projet New Murabba sera situé au nord-ouest de Riyad, à environ 20 minutes de route de l’aéroport. La zone, qui s’étendra sur une superficie de 19 km², devrait contenir 104 000 logements, 9 000 chambres d’hôtel, 1,4 million de m² de bureaux et plus de 980 000 m² d’espace commercial. À cela s’ajoutent 620 000 m² d’actifs de loisirs et 1,8 million de m² d’équipements collectifs. Tous ces espaces pourront aisément être rejoints à pied, ou via le système de transport interne de la zone.
Une fois achevé, Riyad sera considérée comme un haut lieu culturel, comprenant un musée emblématique, une université de technologie et de design, un théâtre immersif polyvalent et plus de 80 lieux de divertissement et de culture. Le projet vise à propulser Riyad dans le top 10 mondial des villes où il fait bon vivre.
Au cœur du site se trouvera une immense structure cubique, nommée le Mukaab. À lui seul, ce bâtiment doit offrir une superficie de près de 2 millions de m², ce qui dépasse de loin tous les bâtiments du monde ! Il sera suffisamment volumineux pour contenir l’équivalent d’une vingtaine d’Empire State Building.
Le Mukaab semble sortir tout droit d’un film de science-fiction : il intégrera des technologies innovantes, notamment des technologies holographiques et virtuelles, pour devenir « la première destination immersive au monde ». La vidéo de présentation suggère également la présence de logements très haut de gamme, d’ascenseurs à l’aspect futuriste, de voitures volantes ou encore d’habitats sous-marins.
Une autre ville au sein de la ville
Ce cube de 400 mètres de côté accueillera une multitude de commerces, d’attractions culturelles et touristiques, ainsi que des unités résidentielles et hôtelières, et des installations récréatives, précise Arab News. En résumé, cette structure hors normes répondra à tous les types de besoins.
Le projet New Murabba, qui s’inscrit directement dans le programme « Saudi Vision 2030 » du pays — qui vise essentiellement à diversifier l’économie du pays au-delà de l’exploitation du pétrole — devrait ajouter environ 50 milliards de dollars au PIB non pétrolier et créer 334 000 emplois directs et indirects.
Il est prévu que ce nouveau district soit achevé d’ici 2030, ce qui soulève évidemment des questions quant à sa faisabilité réelle étant donné l’envergure du projet. Mais l’autre ambitieux projet de l’Arabie saoudite, à savoir « The Line » — une mégalopole « linéaire » située au nord-ouest du pays, qui doit s’étendre de la côte aux montagnes sur 170 kilomètres de long et 500 mètres de haut — semble pourtant bel et bien avoir été lancé, malgré le scepticisme de nombreux économistes et architectes.
Rappelons que The Line a néanmoins été largement critiquée pour son impact sur l’environnement et les violations présumées des droits de l’Homme liées à son développement — les autorités saoudiennes ayant déplacé illégalement des tribus locales sans compensation adéquate, ni offre de logement alternatif, et ayant violemment réprimé les individus qui s’opposaient ou résistaient pacifiquement à l’expulsion.
Vidéo de présentation du projet :