Notre système solaire pourrait-il cacher une neuvième planète ? Vous pouvez aider la NASA à la découvrir depuis chez vous !
Depuis le mois de janvier de l’année dernière, des spéculations ont été faites quant à l’existence d’une énorme planète mystérieuse, qui se cacherait au bord de notre système solaire. À présent, les astronomes souhaitent votre aide pour la découvrir, si elle existe bel et bien.
Cette planète hypothétique du Système solaire se nomme la planète Neuf (ou neuvième planète) et a été repérée de manière indirecte. Son existence est suggérée par l’observation de l’orientation de l’orbite de plusieurs objets transneptuniens, et par des observations astronomiques des années 1983 à 2016. La planète Neuf se situerait au-delà de Neptune (et même bien au-delà de la ceinture de Kuiper), et pourrait donc être la neuvième planète du Système solaire, tant dans l’ordre de sa découverte qu’en termes de distance au Soleil.
À ce jour, personne n’a encore été en mesure de découvrir directement la planète Neuf, mais les observations des objets dans la ceinture de Kuiper ne peuvent pas être expliquées par les huit planètes que nous connaissons. Le candidat qui s’adapte le mieux aux modèles est cette neuvième planète, qui mettrait jusqu’à 20’000 ans pour effectuer une orbite complète autour du Soleil, et qui serait 10 fois plus massive que la Terre.
Vous vous dites sûrement qu’un élément si grand serait facile a repérer. Mais l’équipe qui a plaidé en faveur de l’existence de la planète Neuf dans un premier temps, explique que ce monde mystérieux est si éloigné, qu’il pourrait facilement être caché. Les meilleures estimations suggèrent que la planète est située à environ 149 milliards de kilomètres du Soleil (soit 75 fois plus éloignée que l’ancienne planète Pluton).
« Si elle existe, la planète Neuf pourrait être d’une grande taille – peut-être 10 fois la masse de la Terre, mais en orbite bien au-delà de la ceinture de Kuiper », a déclaré l’astronome Adam Schneider de l’Arizona State University, qui fait partie d’un nouveau projet visant à découvrir la planète. « Mais elle doit être extrêmement sombre et difficile à trouver », ajoute-t-il.
Aidez les astronomes à découvrir la planète Neuf depuis chez vous !
C’est donc pour cette raison que les astronomes se tournent aujourd’hui vers le public pour obtenir de l’aide, en lançant un nouveau projet scientifique appelé Backyard Worlds: Planet 9. Le meilleur élément de ce projet ? Vous pouvez y participer depuis chez vous ! En effet, le projet demande aux passionnés de science d’étudier de brèves vidéos réalisées à partir d’images capturées par le télescope spatial Explorateur à grand champ pour l’étude dans l’infrarouge, (en anglais Wide-Field Infrared Survey Explorer ou WISE) de la NASA, pour trouver d’éventuelles traces de la planète Neuf.
Ces films à analyser mettent en évidence des objets qui se sont progressivement déplacés à travers le ciel, et les astronomes ont besoin de votre aide pour savoir si l’un d’entre eux pourrait être la mystérieuse planète Neuf. La NASA exécute également des recherches informatiques automatisées sur ces régions de l’espace, recherchant de nouveaux objets célestes, mais ces recherches peuvent facilement manquer des éléments, en raison de tout le bruit de fond.
« Il y a un peu plus de quatre années-lumière entre Neptune et Proxima Centauri, l’étoile la plus proche, et une grande partie de ce vaste territoire est inexplorée. Comme il y a si peu de lumière du Soleil, même les grands objets dans cette région brillent à peine dans la lumière visible. Mais en regardant dans l’infrarouge, WISE peut avoir imagé des objets que nous aurions pu manquer », explique le chercheur principal, Marc Kuchner, du Goddard Space Flight Center de la NASA. « Les personnes qui se joignent à la recherche Backyard Worlds apportent une compétence unique à la recherche : la capacité humaine de reconnaître le mouvement », ajoute Schneider à cela.
Mais il ne s’agit pas uniquement d’une chasse à la planète Neuf. Les astronomes sont également à la recherche de traces de naines brunes, ces objets célestes mystérieux de faible masse. En effet, ces objets émettent très peu de lumière aux longueurs d’onde visibles, mais brillent avec un rayonnement infrarouge, ce qui signifie qu’elles peuvent être repérées grâce aux données de WISE. « Les naines brunes sont quelque peu mystérieuses », explique Schneider. « Elles ont généralement une masse équivalant à moins de 80 fois celle de Jupiter, car c’est à partir de là que commence la fusion nucléaire et qu’un objet devient par définition une étoile », ajoute-t-il. Mais à l’heure actuelle, il n’existe aucune limite de taille minimale réelle définissant une naine brune, c’est pourquoi nous devons en découvrir davantage, afin de mieux comprendre comment elles fonctionnent.
« Si nous en trouvons une qui serait de, disons, cinq fois la masse de Jupiter et qu’elle serait en orbite autour d’une étoile, alors nous la classerons en tant que planète. Mais il se pourrait aussi qu’un objet identique flotte librement dans l’espace, détaché de toute étoile, et dans ce cas, nous la classerions en tant que naine brune », continue Schneider.
Dans la séquence ci-dessous, le point orange se déplaçant dans le coin supérieur gauche est une naine brune connue :
C’est ce type d’animations que les scientifiques invitent les citoyens à analyser. Et si vous découvrez certains objets en mouvement, et que vous remarquez le bon élément, alors vous pourriez être au centre de l’une des plus grandes découverte du 21e siècle. « Backyard Worlds: Planet 9, a le potentiel nécessaire pour réaliser une découverte unique de ce siècle, et il est passionnant de penser que la découverte pourrait d’abord être repérée par un citoyen scientifique », explique Aaron Meisner, un membre de l’équipe, de l’Université de Californie à Berkeley.
D’autres experts par contre, sont bien moins optimistes quant aux perspectives de trouver la planète Neuf. « Je ne pense pas qu’ils vont découvrir la planète Neuf – car je ne pense pas qu’elle soit là. Mais il est possible que d’autres objets célestes soient découverts grâce aux données récoltées par le télescope WISE », explique l’astronome Chris Tinney de l’Université de New South Wales, qui n’est pas impliqué dans le projet. « [Mais] s’ils découvrent quoi que ce soit de nouveau, ce sera très excitant », conclut-il.