Pour lutter contre SARS-CoV-2, les scientifiques explorent toutes les pistes à leur disposition. Tandis que les immunologistes travaillent sur un vaccin pour protéger les populations contre le nouveau coronavirus, les médecins tentent de trouver des solutions thérapeutiques pour soigner directement l’infection une fois contractée. Et un immunosuppresseur particulier utilisé dans le traitement de certaines maladies rhumatologiques, le tocilizumab, a montré des résultats très encourageants. Injecté à des malades, l’état de la plupart de ceux-ci s’est amélioré très rapidement. Cependant, le prix et les effets secondaires du médicament en font des facteurs limitants.
Le tocilizumab est un médicament qui traite la polyarthrite rhumatoïde modérée à sévère. Il peut également traiter l’arthrite juvénile idiopathique polyarticulaire (PJIA) et l’arthrite juvénile idiopathique systémique (SJIA). Une équipe sino-italienne à Naples, en Italie, a expérimenté ce médicament pour lutter contre le SARS-CoV-2.
Une collaboration entre l’hôpital Colli, l’Institut du cancer de Naples et des médecins chinois, a montré que le tocilizumab peut donner des résultats positifs dans la prise en charge des personnes infectées par le coronavirus. Le médicament a été administré à deux patients hospitalisés à l’hôpital Cotugno (à Naples), souffrant d’une grave pneumonie à SARS-CoV-2 samedi dernier.
Tocilizumab : il permet d’améliorer notablement l’état des patients infectés
Vingt-quatre heures après la perfusion, des améliorations encourageantes sont apparues, notamment chez l’un des deux patients, arrivé à l’hôpital comme un cas particulièrement critique. Le même médicament a été utilisé en Chine chez 21 patients et a maintenant, pour la première fois, été administré en Italie. Sur la base de cette expérience, il est actuellement évalué si le traitement d’autres patients gravement malades est recommandé.
Paolo Ascierto et Vincenzo Montesarchio ont expliqué comment 21 patients avaient été traités en Chine. Tous ont montré une amélioration visible dès les 24 à 48 premières heures après le traitement, qui comprenait une solution unique. Il a agi sans interférer avec le protocole d’utilisation thérapeutique à base de médicaments antiviraux.
Sur le même sujet : COVID-19 : Des cibles immunitaires potentielles pour la conception de vaccins prometteurs ont été découvertes
Prix et effets secondaires : des facteurs limitants
Selon Gunther Franke, pharmacien à Cologne, en Allemagne, cette nouvelle pourrait également être bonne pour Roche Pharma, le fabricant du médicament. En effet, quatre injections sont vendues pour 1900 €, et 12 injections pour 5800 €.
Les effets secondaires peuvent être graves et peuvent inclure une infection des voies respiratoires supérieures, un taux de cholestérol extrêmement élevé, une pneumonie, des étourdissements, des maux de tête, une accumulation d’eau dans les bras et les jambes, une toux chronique et une dépression, entre autres.