Espèce éteinte de requin ayant vécu du miocène au pliocène (entre 23 et 3.6 millions d’années), le mégalodon est considéré par les paléobiologistes comme l’un des prédateurs les plus imposants et puissants à n’avoir jamais existé. Bien que de nombreux fossiles aient été retrouvés, les proportions de l’animal restent encore globalement peu contraintes, bien que des estimations de plus en plus précises aient été posées au fil du temps. Récemment, une équipe de chercheurs est parvenue à restreindre les dimensions du mégalodon, et notamment à apporter une précision sur la taille de leur nageoire dorsale qui, selon les données recueillies, n’était pas plus grande qu’un humain adulte moyen.
Une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports avance une hypothèse quant à la taille réelle du puissant mégalodon, qui, selon les chercheurs, mesurait en moyenne 16 mètres de long avec des nageoires de la taille d’un humain adulte. Otodus megalodon était l’un des prédateurs les plus agressifs de l’océan quand il y vivait, entre 23 et environ 3 millions d’années. Ses dents dentelées apprennent qu’il se nourrissait de viande, très probablement de chair de baleines, de gros poissons et d’autres requins.
Une telle taille signifie que leur apport calorique requis était très élevé, ce qui faisait des grandes proies une nécessité dans leur alimentation. Il y a même eu des preuves fossiles de dents de mégalodon encore logées dans les os d’anciennes baleines, probablement rompues lors d’une attaque. Deviner le régime alimentaire d’un animal à partir de la forme de ses dents représente déjà une difficulté, mais suggérer la taille corporelle complète d’un animal à partir de sa seule dentition est une étape encore plus complexe.
Arborez un message climatique percutant 🌍
Cinq espèces de requins actuelles comme référence de mesure
Pour arriver à leurs estimations, les équipes de l’Université de Swansea et de l’Université de Bristol, ont utilisé des modèles mathématiques pour déduire les proportions du mégalodon. Ils ont pu comparer sa taille corporelle à celle de cinq espèces de requins vivant aujourd’hui qui partagent des caractéristiques physiologiques, et déterminer sa taille à différentes périodes de sa vie.
« Le mégalodon n’est pas un ancêtre direct du Grand Requin Blanc mais est également lié à d’autres requins macroprédateurs tels que le Makos, le requin-saumon et le requin-taupe commun, ainsi que le grand requin blanc », explique la biologiste marin experte en requins Catalina Pimiento, qui a rassemblé des mesures détaillées des cinq espèces pour faire des prédictions sur la taille du mégalodon.
Les auteurs ont examiné les changements dans les proportions des espèces existantes à mesure qu’ils vieillissaient pour avoir une idée de la façon dont la taille du mégalodon pourrait changer tout au long de sa vie, de la même manière que les humains grandissent de bébés en enfants et finissent par atteindre leur forme adulte.
Sur le même sujet : Quelles seraient les conséquences si les requins disparaissaient ?
Des dimensions mieux contraintes pour mieux comprendre l’évolution de la faune marine d’aujourd’hui
Ils ont découvert que ces espèces modernes présentent un modèle de croissance simple, commençant essentiellement la vie en tant que petits adultes et grandissant tout en conservant leurs proportions tout au long de leur vie. Cela signifie que les chercheurs ont pu accentuer la courbe de croissance des requins modernes pour prédire la taille du mégalodon, arrivant à une longueur adulte d’environ 16 mètres.
Ces énormes requins avaient plus de deux fois la taille des grands blancs modernes, avec une nageoire dorsale d’environ 1.62 mètre de hauteur, la taille moyenne d’un humain adulte. Leur tête mesurait environ 4.6 mètres de long et présentait une force de morsure de plus de 10 tonnes, comparé aux requins blancs actuels dont la force de morsure est de 2 tonnes. En reconstituant la vie et la taille de cet ancien géant des océans, les chercheurs espèrent qu’ils pourront mieux comprendre pourquoi il a disparu, contribuant potentiellement à la survie des espèces marines menacées d’aujourd’hui.