De nouvelles mesures pour débrider les discours haineux sur Facebook annoncées par Zuckerberg

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Image générée avec Grok sur la plateforme X, réputée pour sa défense de la liberté d'expression, un principe qui se reflète désormais dans ses modèles d'IA. | Grok/Trust My Science
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Cette semaine, le président de Meta a dévoilé des réformes dans ses méthodes de modération de contenu. Bien qu’il ait insisté sur la défense de la liberté d’expression, il semble que cette démarche soit en partie motivée par le retour de Trump au pouvoir. À l’instar d’autres géants technologiques, Meta tente de redorer son image après les tensions survenues durant le premier mandat du républicain.

Un « retour aux racines », c’est ainsi que Mark Zuckerberg qualifie la série de nouvelles mesures annoncées pour les plateformes de Meta. Le patron des réseaux sociaux cherche à rétablir la liberté d’expression, qu’il estime entravée par un système de censure défaillant instauré par le groupe.

Le débat public animé autour des dangers et de la toxicité des contenus en ligne — notamment ceux relatifs aux drogues, au terrorisme et à l’exploitation infantile — a réclamé une modération plus stricte. En réponse, Meta a mis en place des systèmes complexes pour filtrer les contenus indésirables. Toutefois, selon le PDG, les erreurs algorithmiques sont trop fréquentes, conduisant à une suppression excessive de publications, ce qui affecte la liberté d’expression des utilisateurs.

La fin du fact-checking chez Meta

Première mesure annoncée, la suppression du programme de fact-checking (vérification des faits), conçu pour combattre la désinformation. Le PDG justifie cette décision par le biais politique des vérificateurs. « Les fact-checkers ont été trop politiquement orientés et ont détruit davantage de confiance qu’ils n’en ont créé, surtout aux États-Unis », explique-t-il dans un communiqué vidéo posté sur Facebook. Ces vérificateurs constituent un réseau de 80 médias collaborant avec Meta pour vérifier l’exactitude des informations diffusées sur les réseaux.

En lieu et place du programme, l’entreprise introduira un système de notes communautaires, déployé progressivement. Cette fonctionnalité permettra aux utilisateurs d’évaluer et de commenter la fiabilité des informations, à l’image de ce qu’a mis en place la plateforme X après l’élection de Trump en 2016.

Suppression des restrictions et amélioration de la filtration des contenus

Meta prévoit aussi de simplifier ses politiques de modération. Les restrictions sur des thèmes comme l’immigration et le genre seront levées, ces sujets étant jugés en décalage avec le discours dominant. Le dirigeant a exprimé son désir de voir les membres de ses plateformes s’exprimer librement. « Je veux m’assurer que les gens peuvent partager leurs croyances et expériences sur nos plateformes », insiste-t-il. De plus, Meta entend promouvoir activement les contenus politiques.

Pour pallier les erreurs dans l’application des politiques de contenu, des améliorations dans la filtration des publications seront apportées. Si les filtres servaient auparavant à détecter toute violation potentielle, ils seront désormais appliqués uniquement aux violations graves et illégales (apologie de la violence, discours haineux sévères, etc.). Pour les infractions mineures, Meta compte sur les signalements des utilisateurs.

Gagner les faveurs de Trump ?

Le public n’a pas manqué de remarquer que le fondateur de Facebook semble vouloir s’attirer les faveurs du futur président américain en cherchant à apaiser les tensions avec le gouvernement durant le premier mandat de Trump. Pour rappel, le républicain avait été suspendu de Facebook après l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, mais son compte a été réactivé début 2023.

En plus des mesures récemment annoncées, Meta a pris des initiatives internes. L’entreprise a notamment nommé des proches de Trump, dont Dana White et Joe Kaplan, à son conseil d’administration. La firme a également contribué financièrement aux cérémonies d’investiture prévues ce mois de janvier, un don s’élevant à un million de dollars.

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