Les médicaments amaigrissants tels que l’Ozempic et le Wegovy, connus pour leur action en tant qu’agonistes du récepteur GLP-1, sont salués pour leurs effets immédiats sur la santé métabolique. Cependant, de récentes études révèlent des effets néfastes sur la masse musculaire cardiaque, bien que les implications à long terme demeurent encore floues. Cette découverte suscite néanmoins des questions sur l’innocuité de ces traitements pour les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires.
Les agonistes du récepteur GLP-1, tels que le semaglutide, imitent une hormone qui stimule la production d’insuline, réduisant ainsi la glycémie et l’appétit. Ils sont approuvés pour le traitement du diabète de type 2 et l’aide à la gestion du poids, tout en offrant des avantages cardiovasculaires considérables, notamment en réduisant le risque d’accident cardiovasculaire majeur. Cependant, peu de recherches se sont penchées sur l’impact de ces médicaments sur les tissus cardiaques, composés de muscles spécifiques indispensables au pompage du sang.
Il était donc pertinent, compte tenu de l’utilisation croissante de ce genre de médicament, d’explorer pourquoi ces recherches manquent et de tenter de combler ces lacunes. Dans ce sens, l’Université de l’Alberta, qui a récemment conduit une étude visant à administrer du semaglutide à des souris saines et obèses, a révélé une diminution notable de la masse et de la taille des cellules musculaires cardiaques. Bien que ce phénomène ait été constaté sans altération de la fonction cardiaque globale, l’étude n’indique pas si cette absence d’altération est maintenue ou non sur le long terme.
Des effets inattendus
Les résultats de cette expérience sur les souris ont été corroborés par des essais in vitro sur des cellules humaines, où une réduction similaire de la taille des cardiomyocytes a été observée. Ces résultats indiquent un effet propre du semaglutide sur les cellules cardiaques, indépendamment des variations de poids. De quoi soulever des préoccupations quant aux effets potentiels à long terme chez l’homme, où une telle réduction pourrait s’avérer préjudiciable, surtout pour les personnes souffrant d’affections cardiovasculaires existantes.
Des experts de l’American Heart Association insistent donc sur la nécessité d’une évaluation rigoureuse des effets des agonistes du GLP-1 sur la santé musculaire. Ils appellent à des études plus objectives pour bien comprendre l’impact de ces médicaments sur la structure et la fonction cardiaques, comme l’indique une recherche menée par l’organisme récemment publiée dans leur revue Circulation.
Bien que la réduction de la masse cardiaque puisse être bénéfique en présence de stimuli pro-hypertrophiques, elle pourrait avoir des conséquences négatives en l’absence de ces facteurs. Les recherches futures pourraient donc être focalisées sur le fait d’évaluer si des interventions comme le régime alimentaire ou l’exercice peuvent compenser ces pertes, comme cela semble être le cas pour la masse musculaire squelettique, indiquent les chercheurs.
Vers une meilleure compréhension des risques
Globalement, les résultats suggèrent que les personnes souffrant d’atrophie musculaire ou de maladies cardiovasculaires pourraient courir un risque accru avec l’utilisation de médicaments comme Ozempic. De ce fait, les chercheurs préconisent dans leur document qu’il est essentiel d’évaluer attentivement la structure et la fonction cardiaques dans les études cliniques actuelles et futures pour assurer la sécurité des traitements.
Alors que les médicaments à base de GLP-1 continuent d’intéresser pour leurs avantages métaboliques, la prudence reste de mise, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour garantir que ces traitements ne compromettent pas la santé globale des patients.