Un grand pas en avant grâce à la bio-ingénierie : un « pancréas » bio-artificiel a supprimé le besoin en insuline chez une personne diabétique.
Même le traitement médical le plus révolutionnaire peut être rendu obsolète par un obstacle particulièrement insurmontable : le temps. En effet, si un traitement ne fonctionne que temporairement, il a peu de chances de faire une différence significative dans la vie des patients, c’est pourquoi les dernières nouvelles provenant de l’Institut de recherche sur le diabète de l’Université de Miami, sont très importantes.
Un an après avoir transplanté des cellules d’îlots de Langerhans, produisant de l’insuline, dans l’omentum (épiploon) d’une femme atteinte d’un diabète de type 1 (qui exige une administration quotidienne d’insuline), les cellules continuent à fonctionner comme prévu. La femme n’a donc plus besoin de recevoir de l’insuline par injection, ni d’une pompe à insuline, et est actuellement en bonne santé.
En utilisant l’omentum, une membrane grasse située dans le ventre (qui relie les viscères entre elles), en tant que site de transplantation, les chercheurs ont pu éviter des complications associées au site traditionnellement utilisé, le foie.
Sur le long terme, l’objectif de cette recherche est d’identifier un emplacement approprié pour un mini-organe imitant le pancréas, appelé BioHub.
Et selon la réponse de cette patiente, l’omentum semble pouvoir être l’endroit idéal. Avant cette transplantation, la vie entière de la patiente tournait autour de son diabète. « Sa qualité de vie était gravement touchée. Elle a dû réemménager chez ses parents. Et, si elle voyageait, elle devait voyager avec son père », explique l’auteur principal de l’étude, David Baidal.
Malheureusement, elle n’est pas la seule personne à voir sa vie dictée par le diabète. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, plus de 422 millions de personnes étaient touchées par cette maladie en 2014. De plus, en cas de traitement inapproprié, le diabète peut conduire à une série de maladies supplémentaires, telles que la cécité, provoquer de l’hypertension artérielle, des lésions nerveuses ou même mener à la mort.
La réaction positive de cette patiente à sa transplantation pourrait donc être la première étape pour aider ces millions de personnes à vivre une vie normale et saine. « Nous explorons un moyen d’optimiser la thérapie de transplantation cellulaire d’îlots, à une population plus vaste », a déclaré Baidal. « Cette étude nous donne l’espoir d’une approche de transplantation différente », a-t-il conclu.