Pepsi, la grande entreprise de boissons non alcoolisées a annoncé qu’elle ne poursuivrait pas son projet consistant à placer des publicités pour ses produits dans l’espace, initialement prévu par le biais d’une start-up russe, évitant ainsi toute problématique et controverse publique.
Il avait précédemment été annoncé que la filiale russe de PepsiCo travaillait avec une start-up appelée StartRocket pour promouvoir une boisson énergisante appelée « Adrenaline Rush », en utilisant des satellites et en projetant des publicités dans les cieux. En effet, l’entreprise prévoyait de piloter un ensemble de petits satellites en formation, reflétant la lumière du soleil avec des voiles Mylar afin de créer des logos ou d’autres messages publicitaires visibles depuis le sol terrestre après le coucheur du soleil et avant le lever du soleil.
L’une des illustrations du site internet de StartRocket montre le logo d’une société fictive « LocaCola », visible dans le ciel nocturne au-dessus d’une ville :
Olga Mangova, la porte-parole de PepsiCo Russia, a déclaré que la société avait accepté de s’associer à StartRocket pour une campagne de publicité orbitale : « Les panneaux publicitaires orbitaux sont une véritable révolution dans le domaine de la publicité », avait-elle déclaré.
Toutefois, le siège de PepsiCo aux États-Unis a rejeté cette idée : « Nous pouvons confirmer que StartRocket a réalisé un test exploratoire des publicités en stratosphère en utilisant le logo Adrenaline GameChangers. Mais il ne s’agissait que d’un événement ponctuel ; nous ne prévoyons pas de tester ou d’utiliser cette technologie », a déclaré un porte-parole américain de la société, le 15 avril dernier.
La société n’a pas expliqué en détail le « test exploratoire pour les publicités de la stratosphère », mais il semble faire référence à un test de ballons à haute altitude de la technologie que StartRocket a annoncée sur son site Web. Un essai que la société prévoyait réaliser en avril, en coopération avec l’Institut des science et de la technologie de Skolkovo, ou Skoltech.
À savoir que l’entreprise StartRocket a été fondée il y a un an et n’a encore déployé aucun satellite en orbite. Il reste donc difficile de savoir si la start-up dispose du financement ainsi que de la technologie nécessaire pour déployer ce type de satellites nécessaires à la réalisation de son plan de publicité en orbite. À l’heure actuelle, l’entreprise affirme être en train de collecter les 25 millions de dollars nécessaires pour la réalisation de son objectif.
Il faut savoir que le concept de publicité depuis l’espace de manière visible depuis le sol n’est pas une idée nouvelle, et doit encore être amélioré avant de pouvoir être mis en œuvre. Des propositions antérieures, notamment celle d’une start-up américaine du début des années 90 appelée Space Marketing Inc., ont suscité une vive opposition de la part du public, et n’ont de ce fait jamais été réalisées.
De plus, la loi fédérale aux États-Unis limite la capacité des entreprises à réaliser de telles publicités. En effet, une disposition législative régissant le transport spatial commercial interdit au Secrétaire aux transports d’approuver des licences de lancement de charges utiles destinées à la « publicité intrusive dans l’espace », définie comme « une publicité dans l’espace extra-atmosphérique pouvant être reconnue par un être humain sur la surface de la Terre sans l’aide d’un télescope ou d’un autre dispositif technologique ». À savoir également que la loi n’interdit pas les autres formes de publicité, notamment le placement de logos sur les flancs de lanceurs ou d’engins spatiaux.
Premier article sur ce sujet : Une startup russe souhaite placer des publicités en orbite terrestre basse
Cependant, la loi ne s’applique qu’aux charges utiles lancées commercialement sur un véhicule américain et à une entreprise telle que StartRocket si elle choisissait de lancer ses satellites sur une telle fusée.
Bien entendu, l’idée de faire de la publicité dans l’espace, à partir de satellites par exemple, dont le but principal est de faire en sorte qu’elle soit vue dans le ciel nocturne, a suscité de nombreuses controverses. Cela comprenait le lancement en 2018 de Humanity Star, une charge utile secondaire sur une fusée Rocket Lab Electron conçue par cette société comme étant « un symbole lumineux et un rappel à tous les habitants de notre planète que notre place au sein de l’Univers est si fragile ». Certains astronomes ont comparé cette idée de publicité orbitale à du vandalisme du ciel nocturne, bien que les satellites utilisés pour réaliser ce projet ne soient en orbite que quelques mois, et soient moins lumineux que prévu.