Comme tous les ans, la douceur des soirées d’été est propice à l’observation prolongée du ciel, et notamment lors des Perséides. C’est certainement la pluie d’étoiles filantes (plus exactement de météores) visible de l’hémisphère Nord la plus populaire de l’année. Cette année, elle est active depuis début juillet jusque début septembre, son point culminant sera le 12 et 13 août. Mais à quoi correspond cette pluie de météores ? Quelques explications.
Les Perséides, qui culminent à la mi-août, sont considérées comme la « meilleure » pluie de météores de l’année, car l’une des plus abondantes — 50 à 100 météores observés par heure en moyenne. Avec des météores très rapides et brillants, les météores des Perséides laissent fréquemment de longs « sillages » de lumière et de couleur derrière eux lorsqu’ils traversent l’atmosphère terrestre, permettant aux observateurs du ciel de les voir facilement.
Un météore est une roche spatiale, ou météoroïde, qui pénètre dans l’atmosphère terrestre. Lorsqu’elle tombe vers la Terre, la résistance — ou la traînée — de l’air sur la roche la rend extrêmement chaude. Cette traînée lumineuse n’est pas réellement la roche, mais plutôt l’air chaud et les poussières rougeoyants alors que la roche chaude traverse l’atmosphère et se désintègre.
D’où viennent les météores lors des Perséides ?
Les météores proviennent de restes de particules de comètes et de morceaux d’astéroïdes brisés. Les comètes, s’approchant du Soleil, voient évaporer leur glace et pulvérisent de tout petits morceaux de roches formant un nuage de petites particules rocheuses. Chaque année, la Terre traverse ces traînées de débris, qui entrent en collision avec notre atmosphère et se désintègrent pour créer ces traînées de feu et colorées dans le ciel. L’apogée d’une pluie d’étoiles filantes correspond au pic d’activité des météores, lorsque la Terre traverse la partie la plus dense du flux de débris.
Les débris spatiaux qui interagissent avec notre atmosphère pour créer les Perséides proviennent de la comète 109P/Swift-Tuttle. Elle a été découverte en 1862 par Lewis Swift et Horace Tuttle. Son noyau mesure 26 kilomètres de diamètre, près du double de la taille de l’objet supposé avoir conduit à la disparition des dinosaures, et quatre fois plus rapide : elle fait le tour du Soleil en 133 ans. C’est Giovanni Schiaparelli qui a compris, en 1865, que cette comète était à l’origine des Perséides.
En tant que plus grand objet du système solaire (à l’exception de la Lune) à passer à plusieurs reprises près de la Terre, les mouvements de la comète Swift-Tuttle ont été méticuleusement étudiés par les scientifiques et sont prédits pour de nombreuses années. Son « périhélie » le plus récent — le point de son orbite où il se rapproche le plus du Soleil — remonte à 1992, et le prochain n’aura lieu que le 12 juillet 2126.
Il faut savoir que le point du ciel d’où semblent provenir les Perséides — leur radiant — est la constellation de Persée, qui a donné leur nom de Perséides. Cependant, la constellation pour laquelle une pluie de météores est nommée ne sert qu’à aider les observateurs à déterminer quelle pluie ils regardent, une nuit donnée. La constellation n’est pas la source des météores.
Comment les voir ?
Si une étoile filante ne dure souvent qu’une fraction de seconde (ayant une vitesse de 50km/s en moyenne), il est préférable de contempler attentivement pendant au moins 30 min une grande portion du ciel — le temps que le regard s’habitue à l’obscurité. Cette observation doit se faire de préférence dans le « noir complet » et vers le nord-est, pour les Perséides. Aucun matériel spécifique n’est nécessaire.
Les Perséides sont beaucoup plus visibles dans l’hémisphère nord, car aucun météore n’est visible en dessous de 30 degrés de latitude sud environ. Le moment le plus propice se situe pendant les heures précédant l’aube, les plus sombres. Il est parfois possible de voir des météores lors du pic d’activité dans la nuit du 12 au 13 août, dès 22 heures, le mieux étant à 3 heures du matin, selon la NASA. Néanmoins, cette année, contrairement à l’année dernière, leur observation rencontrera un obstacle de taille, la Lune. En effet, elle sera pleine et illuminera le ciel.
Il faut savoir qu’en plus des Perséides, deux autres pluies de météores sont actives actuellement. En premier lieu, il s’agit des Aquarides du delta du sud, actives du 18 juillet au 21 août 2022, avec un pic dans la nuit du 29 au 30 juillet, que l’on peut mieux voir depuis les tropiques du sud. Ce sont généralement de petits météores, difficiles à observer, malgré une lune pleine à seulement 1%.
En second lieu, il y a les Capricornes alpha, actives du 7 juillet au 15 août 2022, avec un maximum « en forme de plateau » centré autour du 31 juillet. Ce qui est remarquable, à propos de cette pluie, est le nombre de météores brillants produits pendant sa période d’activité, s’observant aussi bien de part et d’autre de l’équateur.
Ensuite, il faudra attendre les Orionides, entre le 26 septembre et le 22 novembre 2022, avec un pic d’activité dans la nuit du 20 au 21 octobre, assez visible, malgré une densité faible en étoiles filantes (10 à 20 par heure). Ces météores proviennent de la comète de Halley.