Une équipe de chercheurs de l’Université nationale d’Australie est en train de mener des expérimentations pour créer une « pilule de sport », qu’il serait possible de prendre à la façon d’un comprimé de vitamine. Elle pourrait notamment agir sur le système nerveux et la vision.
« Nous ne pouvons pas regrouper tous les effets de l’exercice dans une seule pilule. Il y a trop d’avantages qui s’étendent à tout le corps au-delà de ce que nous pourrions prescrire », avertissent immédiatement les scientifiques. Que ceux qui se rêvaient déjà sans devoir fournir le moindre effort en Arnold Schwarzenegger à son apogée se calment immédiatement : il ne s’agit pas de ça. Joshua A. Chu-Tan, Max Kirkby et Riccardo Natoli, dans leur communiqué du 1er décembre dernier, expliquent que leurs recherches portent plus spécifiquement sur l’impact de la pratique sportive sur la santé de nos yeux et de notre système nerveux.
Ils ont en effet identifié un signal moléculaire, un « message » envoyé à notre cerveau juste après que nous ayons fait de l’exercice. Ces messages sont transmis à travers des particules appelées particules lipidiques, et déclenchent des réactions positives pour notre corps. Lesquelles ? Les chercheurs travaillent encore, justement, sur cette question. Car s’il est communément admis que « faire du sport est bon pour la santé », il semble que le monde scientifique n’ait pas encore fait le tour de la question. « L’un des principaux objectifs était de déterminer ce qui se passe à l’intérieur du corps après l’exercice et qui nous procure les avantages de l’exercice, et pourquoi l’activité physique est si bonne pour notre cerveau et nos yeux », souligne ainsi Joshua Chu-Tan.
Au cours de leurs recherches, Chu-Tan et son équipe se sont rendu compte qu’il devrait être possible d’administrer artificiellement ce fameux message moléculaire, comme on prendrait une simple pilule de vitamine. Il deviendrait alors possible de profiter de certains bénéfices tirés de l’activité sportive sans en pratiquer ! Cette future pilule, les chercheurs la destinent aux personnes qui ne peuvent plus faire d’exercice physique régulier, en raison de leur âge ou d’un handicap particulier.
« Nous pensons qu’à mesure que vous vieillissez, la capacité de communiquer entre les muscles et la rétine commence à se perdre. Comme pour la prise de suppléments, nous pouvons peut-être fournir une supplémentation génétique ou moléculaire qui permet à ce processus biologique naturel de se poursuivre avec l’âge », précise le professeur Riccardo Natoli.
Quels bénéfices d’une « pilule de sport » ?
Les effets bénéfiques de la pratique sportive sont nombreux, et les scientifiques cherchent encore aujourd’hui à bien déterminer toute leur étendue. Les chercheurs de la nouvelle étude sont cependant déjà arrivés à certaines conclusions prometteuses, applicables à cette pilule qu’ils souhaiteraient concevoir. La molécule identifiée a des effets sur la qualité de la vision, limitant sa détérioration dans le temps. Elle pourrait aussi permettre de réduire les maladies de la vue, souvent liées à l’âge, telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Enfin, les chercheurs affirment que des effets notables sur le système nerveux ont été observés. Administrer les fameuses molécules pourrait donc dans le futur aider dans le traitement des maladies neurodégénératives, telles que Parkinson ou Alzheimer.
Bien entendu, la pilule ne réplique pas pour autant tous les effets bénéfiques du sport, qui bien entendu s’étendent bien au-delà du système nerveux et de la vision. Pour ceux qui ont la capacité physique de se bouger, l’heure n’est donc pas encore au « sport » à base de pizza et pilule devant une série.