Depuis des décennies, des phénomènes inhabituels aux confins du système solaire captent l’attention des planétologues. Des chercheurs ont notamment observé des trajectoires anormales de certains corps célestes éloignés, suggérant l’existence d’une neuvième planète, surnommée Planet Nine (ou Planète Neuf). Alors que les indices s’accumulent, la vérification de cette hypothèse pourrait être imminente. En effet, le nouveau télescope américain Vera-C.-Rubin devrait entrer en service l’année prochaine et pourrait apporter les réponses tant attendues.
La planète Neuf (P9) est une planète hypothétique qui se situerait dans les confins du système solaire. Il s’agirait d’une géante gazeuse avec une masse d’environ 5 à 10 fois celle de la Terre. La discussion autour de cet hypothétique corps céleste a pris de l’ampleur en 2016, soit 10 ans après que Pluton a été classé en tant que planète naine. Ce sont deux astronomes de Caltech — Constantin Batyguine et Mike Brown — qui ont évoqué le sujet en publiant une étude détaillée soutenant l’idée de l’existence de cette planète.
Ils poursuivent actuellement leurs recherches et ont récemment publié de nouvelles données qui soutiennent l’hypothèse d’une neuvième planète dissimulée au sein du système solaire. Ces résultats ont été partagés dans l’Astronomical Journal et sur la plateforme de prépublication arXiv.
Une influence gravitationnelle perceptible
L’hypothèse de Batyguine et Brown est basée sur l’observation de comportements orbitaux inhabituels de certains corps, connus sous le nom d’objets transneptuniens (TNO), situés au-delà de Neptune. Selon les astronomes, les trajectoires de ces corps suggèrent que ces dernières sont perturbées par quelque chose de massif et d’invisible, soit potentiellement une planète.
Parmi les TNO les plus marquants, on retrouve notamment la planète naine Sedna, découverte en 2004. Il s’agit de l’objet le plus éloigné dans notre système solaire. Son orbite est elliptique et inclinée par rapport au plan orbital des autres planètes. Batygin et Brown ont analysé les orbites de ces TNO, dont la liste ne cesse de croître. Ils ont ainsi conclu que la manière la plus simple et la plus plausible d’expliquer ces orbites étranges est l’existence d’une influence gravitationnelle externe qui n’aurait jamais été observée directement : une neuvième planète située bien au-delà de Neptune et Pluton.
Une confirmation attendue en 2025 ?
Il ne faudra pas attendre très longtemps pour obtenir de nouvelles conclusions. En effet, l’observatoire Vera-C.-Rubin (VRO), un nouveau télescope en construction au Chili qui sera mis en service d’ici 2025, permettra de détecter des objets extrêmement peu massifs et lointains dans l’espace, y compris ceux qui sont situés dans les régions les plus éloignées et moins explorées du système solaire.
Construit à une altitude de 2715 mètres, le VRO est une véritable merveille d’ingénierie, d’informatique et de recherche scientifique qui pourrait grandement améliorer notre compréhension de l’univers. Il est équipé pour identifier et étudier des objets situés même au-delà du système solaire. Il pourrait ainsi fortement aider à confirmer ou infirmer l’hypothèse de l’existence d’une neuvième planète.
Par ailleurs, dès 2025, le VRO sera consacré durant dix années à la collecte et l’analyse d’informations concernant une variété d’objets célestes lointains. Il contribuera ainsi à une compréhension plus profonde du système solaire. Cette exploration aidera à répondre à des questions sur les origines et l’évolution de notre environnement stellaire, notamment la formation et l’évolution des planètes, des astéroïdes et d’autres corps célestes.