Dans un monde où la pollution de l’air intérieur — en particulier par les vapeurs d’essence — est une préoccupation croissante, les plantes d’intérieur seraient bien plus efficaces qu’on ne le pense pour nous aider à pallier le problème. Récemment, des chercheurs ont révélé leur capacité à éliminer efficacement les toxines cancérigènes de l’air en seulement quelques heures. Les approches actuelles visant à améliorer la qualité de l’air intérieur pourraient ainsi bientôt bénéficier, elles aussi, d’un rafraîchissement.
Dans un monde de plus en plus urbanisé, la qualité de l’air intérieur est devenue un défi majeur. Cette mauvaise qualité d’air est responsable de 6,7 millions de décès prématurés dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La plupart des gens passent 90% de leur temps à l’intérieur — à la maison, à l’école ou au travail. Or, l’air intérieur est souvent plus pollué que l’air extérieur, ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur la santé physique et mentale. Cependant, la solution pourrait se trouver dans les plantes d’intérieur, et pas forcément dans les purificateurs d’air — souvent coûteux et très énergivores.
Une série d’expérimentations récentes menées par l’Université de Technologie de Sydney (UTS) en Australie, en partenariat avec la société de paysagisme d’intérieur Ambius, a révélé que certaines plantes d’intérieur pourraient jouer un rôle crucial dans l’amélioration de la qualité de l’air intérieur. Les chercheurs ont découvert que ces plantes sont capables d’éliminer efficacement les composés toxiques présents dans les vapeurs d’essence, dont certains sont connus pour être cancérigènes, tels que le benzène.
Dresser des murs végétaux contre la pollution
L’étude a utilisé un système de mur végétal contenant un mélange de plantes d’intérieur courantes, comme le lierre du diable (Epipremnum aureum), le syngonium (Syngonium podophyllum) et la plante araignée (Chlorophytum comosum). Les scientifiques ont introduit des vapeurs d’essence dans une chambre scellée contenant ce mur végétal, puis ont mesuré les niveaux de gaz.
Le professeur Fraser Torpy, chercheur en biorestauration à l’UTS et auteur principal de l’étude, déclare dans un communiqué : « C’est la première fois que des plantes sont testées pour leur capacité à éliminer les composés liés au pétrole, et les résultats sont étonnants ». En seulement huit heures, les plantes ont réussi à réduire les niveaux de certains composés cancérigènes notoires à moins de 20% de leurs concentrations initiales.
Ces résultats sont d’autant plus impressionnants que les plantes ont montré une capacité d’adaptation remarquable : plus la concentration de toxines dans l’air était élevée, plus les plantes devenaient efficaces pour les éliminer. Cela suggère qu’elles pourraient être particulièrement utiles dans les environnements où la pollution de l’air intérieur est élevée, comme les bâtiments situés à proximité de stations-service, de routes très fréquentées ou des immeubles construits sur des parkings.
Choisir ses alliés et en prendre soin pour sa propre santé
Cependant, ces systèmes de murs végétaux ne sont pas une solution miracle rappellent les auteurs. Ils ne remplacent pas les systèmes de ventilation, mais peuvent les compléter en éliminant les polluants que ces systèmes ne parviennent pas à filtrer.
Il est également crucial de souligner que toutes les plantes d’intérieur ne sont pas également efficaces pour purifier l’air. Les chercheurs de l’UTS ont spécifiquement choisi des plantes connues pour leur capacité à absorber les composés organiques volatils (COV), qui sont les principaux polluants de l’air intérieur. Il est donc important de bien choisir ses plantes si l’on souhaite améliorer la qualité de l’air de son intérieur de s’en occuper régulièrement pour qu’elles restent efficaces.
Au-delà de leur rôle potentiel en tant que purificateurs d’air naturels, les plantes d’intérieur peuvent également jouer un rôle significatif dans l’amélioration de notre bien-être mental. En effet, leur présence a un effet apaisant et peut contribuer à créer un environnement plus serein et relaxant. Plusieurs études ont montré que le simple fait de regarder des plantes peut aider à réduire le stress et l’anxiété.
De plus, certaines recherches suggèrent que le contact avec la nature, même sous une forme aussi modeste qu’une plante en pot sur un bureau, peut améliorer l’humeur et la concentration, et donc potentiellement augmenter la productivité.
C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises sont désormais conscientes des avantages que peuvent apporter les plantes d’intérieur et cherchent à intégrer la verdure dans leurs espaces de travail. Que ce soit sous la forme de petits pots de plantes sur les bureaux, de murs végétaux ou de jardins intérieurs, les plantes deviennent une caractéristique de plus en plus courante dans les bureaux modernes.
Ces découvertes ouvrent donc de nouvelles perspectives pour l’amélioration de la qualité de l’air intérieur. Elles pourraient notamment conduire à l’élaboration de nouvelles normes et recommandations pour l’aménagement des espaces intérieurs. Cependant, les chercheurs soulignent qu’il reste encore beaucoup à apprendre sur le potentiel des plantes pour purifier l’air. Par exemple, il serait intéressant d’étudier leur efficacité pour éliminer d’autres types de polluants, comme les particules fines ou les composés émis par les matériaux synthétiques.