Plusieurs gorilles du parc zoologique San Diego Zoo Safari Park ont été testés positifs au coronavirus SARS-CoV-2. Il s’agirait des premiers cas connus chez les primates aux États-Unis, et peut-être dans le monde. Huit spécimens vivant en communauté dans le parc seraient porteurs du virus, et plusieurs d’entre eux toussaient.
Selon les sources locales, l’infection initiale provient d’un membre de l’équipe de protection de la faune du parc, qui a également été testé positif, bien qu’asymptomatique. Il aurait d’ailleurs toujours porté un masque, du moins à chaque fois qu’il est entré en contact avec les gorilles.
Les vétérinaires surveillent de près les animaux et ils resteront au parc à cette occasion, déclare Lisa Peterson, directrice générale du parc. Pour l’instant, les gorilles reçoivent des vitamines, de l’eau et de la nourriture, mais aucun traitement spécifique pour le virus. Le parc, situé au nord de San Diego, est fermé au public depuis le 6 décembre dans le cadre des efforts de l’État de Californie pour réduire les cas de coronavirus.
« Mis à part quelques encombrements et un peu de toux, les gorilles se portent bien », ajoute Peterson. Alors que d’autres animaux sauvages ont contracté le coronavirus, des visons jusqu’aux tigres, il s’agit du premier cas connu de transmission aux grands singes. Pour le moment, on ignore avec quelle intensité ces derniers réagiront au virus.
Members of our gorilla troop tested positive for SARS-CoV-2, the virus that causes COVID-19. Aside from some congestion and coughing, the gorillas are doing well and we are hopeful for a full recovery. Read the full update: https://t.co/HIezWKBFxG pic.twitter.com/MAkPYPzxWP
— San Diego Zoo Safari Park (@sdzsafaripark) January 11, 2021
Une espèce déjà menacée…
Les experts de la faune ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le coronavirus infecte les gorilles, dont plusieurs espèces sont menacées et qui sont par nature sociaux (et donc privilégient les contacts entre eux). À savoir qu’ils partagent 98,4% de leur ADN avec le nôtre.
Les gorilles infectés dans le parc safari de San Diego sont des gorilles des plaines de l’ouest, dont la population a diminué de plus de 60% au cours des deux dernières décennies, en raison du braconnage et de diverses maladies, selon le Fonds mondial pour la nature.
Les responsables du parc ont fait tester les excréments de la communauté de gorilles après que deux d’entre eux ont commencé à tousser le 6 janvier. Les résultats positifs des tests ont été confirmés, concernant trois des gorilles, par les laboratoires nationaux des services vétérinaires du ministère américain de l’Agriculture. Les soignants consultent actuellement des experts qui ont traité le coronavirus chez l’Homme, au cas où les animaux développeraient des symptômes plus graves. Les gorilles resteront ensemble, car les séparer pourrait être dangereux d’un point de vue comportemental.
« Il s’agit d’animaux sauvages, ils ont leur propre résistance et peuvent guérir différemment de nous », déclare Peterson. Le parc a pris lundi des mesures de sécurité supplémentaires pour son personnel, notamment l’obligation de porter un écran facial et des lunettes de protection lors du travail en contact avec les animaux.
La confirmation que les gorilles peuvent être infectés par le coronavirus SARS-CoV-2 contribue aux précédentes observations sur la façon dont la pandémie peut affecter ces espèces dans leurs habitats naturels, où elles entrent en contact avec les humains et leurs infrastructures, ont déclaré les responsables du parc. Le San Diego Zoo Safari Park prévoit de partager ce qu’il apprendra de cette expérience avec les responsables de la santé, les écologistes et les scientifiques, afin de mettre en place des mesures de protection des gorilles dans les forêts d’Afrique.