Il y a peu, l’épidémiologiste renommée Shanna Swan tirait la sonnette d’alarme dans son nouveau livre concernant l’impact de la pollution sur la fertilité humaine. Récemment, une célèbre écologiste avertit à son tour que cela pourrait également avoir des conséquences visibles : la réduction (minime mais progressive) de la taille du pénis humain… Et si cela peut amuser à première vue, l’impact de la pollution sur la reproduction humaine représentera un problème de taille pour les générations à venir.
Aujourd’hui, de nombreux composés chimiques imprègnent notre environnement. Rejets d’usines, composants alimentaires, cosmétiques, vêtements, plastiques… Si toutes ces substances ne sont pas dangereuses, certaines présentent toutefois des effets toxiques pour notre physiologie à des échelles variables. Ces produits chimiques synthétiques et divers plastiques peuvent être trouvés dans presque tous les coins du monde, des profondeurs des océans jusqu’aux organes des enfants.
Et cela pourrait faire des ravages sur notre système reproducteur, comme le soutient la célèbre écologiste Erin Brockovich dans un article récent paru sur The Guardian, dans lequel elle explore les ramifications du nouveau livre sur l’épidémiologie de la reproduction de Shanna Swan, intitulé « Countdown ».
Selon les recherches de Swan, les produits chimiques dans l’environnement sont déjà liés à une variété de changements dans nos corps (et ceux d’autres animaux), y compris la chute brutale du nombre de spermatozoïdes. Selon une étude de 2017 publiée également par Swan, les produits chimiques pourraient même provoquer la naissance de bébés avec des pénis plus petits.
Certains de ces produits chimiques, souvent appelés PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), sont particulièrement inquiétants car ils ne se décomposent pas dans la nature. Cela signifie qu’à mesure que nous introduisons de plus en plus de plastiques dans l’environnement, « l’humanité atteint un point de rupture », soutient Brockovich.
« Deux fois moins de sperme » que nos grands-pères au même âge
Dans son livre, Swan décrit quelques découvertes alarmantes. En moyenne, dit-elle, un homme aura aujourd’hui la « moitié du sperme de son grand-père », et une femme dans la vingtaine aujourd’hui sera moins fertile que sa grand-mère à 35 ans. Selon Swan, les produits chimiques PFAS pourraient contribuer à ce problème, les perturbations hormonales masculines étant liées à une « réduction de la qualité du sperme, du volume testiculaire et de la longueur du pénis ».
D’ailleurs, ce problème est aggravé par le fait que les gouvernements du monde entier abordent la question de manière très différente. Alors que l’Europe a imposé des limites sur les produits chimiques toxiques qui peuvent nuire à la santé reproductive, les États-Unis sont toujours à la traîne en matière de réglementation, principalement en raison du lobbying, écrit Brockovich.
Les organismes de réglementation classifient également différents produits chimiques de différentes manières, traitant certains composés toxiques tout en autorisant d’autres. Pour Brockovich, cette contamination est un « problème mondial » qui est « virtuellement présent dans le corps de chaque être humain ».
Comment cela risque-t-il de se terminer ?
Très mal. Nous ne pouvons que constater cette baisse continue de la fertilité et de la qualité du sperme. Si nous n’avions pas de contribution (néfaste) de la part de nos parents et de nos grands-parents, alors chaque génération recommencerait à zéro. Ce serait mauvais, mais l’impact serait à chaque fois au même niveau. Mais ce n’est malheureusement pas le cas… Le fait que nous portons avec nous les problèmes des générations passées signifie que nous commençons à un niveau inférieur et que nous sommes frappés encore et encore par des facteurs néfastes, jusqu’à un manque de fertilité qui, sait-on jamais, nous mènera peut-être à notre perte…