Que ce soit durant les fêtes, au cours de la vie étudiante ou pendant certaines soirées entre amis, nombreux ont déjà expérimenté l’effet désagréable de la gueule de bois (GDB) en se réveillant le matin. Maux de tête, nausées, vomissements, maux d’estomac, fatigue… Ces symptômes se présentent avec une sévérité variable lorsque l’organisme se remet de l’ingestion d’une grande quantité d’alcool ; un processus appelé intoxication à l’alcool. Mais quelles sont les raisons exactes de l’apparition de ces symptômes ?
Consommer des quantités excessives d’alcool n’épargne pas notre organisme. De nombreux processus physiologiques s’activent pour traiter et réguler le flux d’alcool sanguin, du foie aux reins en passant par le cerveau, tous ces organes participent à l’élimination de l’alcool. Cependant, cette élimination ne se fait pas sans effets désagréables.
Tout d’abord, certaines études ont suggéré que cela pourrait être dû à l’âge, mais d’autres recherches ont produit des résultats contradictoires. Certaines ont constaté que les adolescents pouvaient mieux tolérer la gueule de bois que les adultes, ce qui a été confirmé par de nombreuses études sur les animaux, mais une vaste étude danoise a également constaté le contraire : la GDB semble en fait diminuer avec l’âge. Il n’existe donc toujours pas de consensus sur ce point.
Déshydratation : elle est la responsable directe des maux de tête
Pendant de nombreuses années, la déshydratation a été considérée comme la principale cause de la gueule de bois. L’alcool est un diurétique, ce qui signifie qu’il entraîne une miction plus importante et fait donc perdre de l’eau. Il le fait en inhibant l’hormone antidiurétique, la vasopressine, qui empêche d’uriner excessivement en temps normal.
Les scientifiques ont constaté que, en général, les niveaux d’électrolytes ne sont pas significativement différents entre les personnes sobres et les personnes souffrant de gueule de bois, et même s’ils ont repéré des différences, elles ne semblent pas être en corrélation avec la sévérité de la GDB. De plus, d’autres études n’ont trouvé aucun lien entre les hormones associées à la déshydratation et la sévérité de la gueule de bois.
Ainsi, la déshydratation n’est probablement pas responsable de la majorité des symptômes, mais elle donne des maux de tête sévères. Ils sont une conséquences de la tentative du corps de restaurer les niveaux de liquide. Les vaisseaux sanguins se rétrécissent, limitant le flux de sang et d’oxygène vers le cerveau, qui tente ensuite de compenser en dilatant ses vaisseaux sanguins, ce qui peut provoquer une inflammation. Bien que le cerveau lui-même ne puisse pas ressentir de douleur, les céphalées proviennent des récepteurs de la douleur présents dans les méninges.
Maux d’estomac et vomissements : l’inflammation de la muqueuse stomacale en cause
Concernant les maux d’estomac, il s’agit d’une autre affaire. L’alcool irrite réellement l’estomac et l’intestin, provoquant une inflammation de la muqueuse de l’estomac et retardant la vidange de son contenu. Cela amène également à produire plus d’acide gastrique et augmente les niveaux de sécrétions pancréatiques et intestinales. Ces deux facteurs peuvent entraîner des nausées, voire des vomissements.
Un facteur à l’origine de la GDB est un composé toxique appelé acétaldéhyde, qui s’accumule comme sous-produit lorsque notre corps traite l’alcool. On pense qu’il est jusqu’à 30 fois plus toxique que l’alcool lui-même, et plusieurs études ont montré qu’il provoque plusieurs des symptômes de la GDB.
Le potentiel rôle du système immunitaire dans la gueule de bois
Une dernière hypothèse est que la gueule de bois serait aussi le résultat de l’activité du système immunitaire. Une étude coréenne a révélé que les personnes souffrant de GDB avaient également des niveaux élevés de cytokines, qui sont des substances sécrétées par les cellules immunitaires impliquées dans l’inflammation et la communication cellulaire.
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Normalement, celles-ci nous aident à combattre les infections, mais si elles sont présentes en fortes concentrations, elles provoquent des symptômes de gueule de bois comme des nausées, des maux de tête et de la fatigue. De plus, certains indices ont laissé entendre que des niveaux anormalement élevés de cytokines pourraient perturber la formation de la mémoire dans le cerveau, ce qui pourrait expliquer pourquoi certaines personnes expérimentent des troubles mémoriels (des oublis) en se réveillant.
Une gueule de bois liée à la quantité de congénères présents dans l’alcool
Un autre facteur contributif est le choix des alcools. Différentes boissons alcoolisées contiennent des quantités variables de composés appelés congénères, qui sont parfois produits au cours du processus de fermentation ou ajoutés par la suite. Ces congénères peuvent être du méthanol et d’autres alcools de Fusel (acétone, éthanal, esters, aldéhydes, etc.).
Certaines études ont montré que les boissons riches en congénères, comme le cognac et le vin rouge, sont beaucoup plus susceptibles d’entraîner une GDB que les boissons avec peu ou pas de congénères, comme le gin et la vodka. Cependant, une étude plus récente a révélé que le contenu du congénère n’avait en fait pas d’effets différents sur le sommeil, le temps de réaction ou la mémoire le lendemain, malgré le fait que les participants ont déclaré se sentir moins bien avec des boissons riches en congénères.