Après les entreprises AutoX et DiDi Chuxing, qui ont toutes deux déployé leurs taxis autonomes récemment, c’est au tour de Baidu et Pony.ai de mettre en service leur flotte de véhicules autonomes « Apollo Go ». Pour l’événement historique, c’est la ville de Pékin qui a été choisie. D’aspect, mis à part ses multiples équipements redessinant le toit, ce robot taxi ressemble à tout autre véhicule. La différence est invisible, mais significative : l’Apollo Go se conduit tout seul, sans aucune aide externe. Ainsi, les clients utilisent uniquement leur smartphone et une interface tactile pour communiquer avec le chauffeur informatisé.
Ce sont des dizaines de robotaxis qui ont fait leur apparition dans les rues de la capitale chinoise, 67 pour être exact ! Pékin en ayant approuvé leur utilisation commerciale il y a peu. Pour le moment, les véhicules ne peuvent transporter que deux passagers à la fois et sont limités au quartier de Yizhuang, dans le sud de la ville.
Une présence humaine encore nécessaire
Un employé occupe le siège conducteur du véhicule, au cas où une intervention d’urgence serait nécessaire, mais il se conduit bel et bien tout seul. Cette condition d’utilisation est susceptible d’être supprimée dans le futur, une fois que les réglementations et les exigences de sécurité auront évolué. Cependant, cela ne se fera pas avant des années, pour autant que tout se déroule comme prévu…
Le déploiement constitue tout de même une avancée significative pour les ambitions de Baidu, le géant chinois de l’Internet, et de la start-up spécialisée en intelligence artificielle Pony.ai (soutenue par Toyota), qui ont reçu jeudi le feu vert pour déployer leurs taxis sans conducteur. Pourquoi une avancée significative ? Simplement car il s’agit de la première phase d’introduction d’une technologie totalement nouvelle qui aujourd’hui fait encore peur, notamment car elle se situe à la « frontière de l’acceptable » pour un système autonome. Mais ce n’est qu’ainsi que les véhicules sans conducteur pourront peu à peu trouver leur place dans notre quotidien, et d’ici quelques dizaines d’années devenir communs eux aussi.
Les développeurs espèrent que les consommateurs chinois, qui ont adopté le commerce électronique, les paiements en ligne et d’autres solutions numériques, s’habitueront rapidement à la sensation de voyager dans une voiture sans chauffeur. Le cofondateur de Pony.ai, Peng Jun, a déclaré que la clé pour faire progresser le secteur était « la politique, la technologie et l’acceptation du public ».
Selon la start-up, plus de 500 000 trajets ont déjà été effectués par les robots taxis de Baidu et Pony.ai au cours des premières phases de test. Pour devenir passager de l’une de leurs Apollo Go, il est nécessaire de télécharger une application appelée « Luobo kuaipao » (qui signifie littéralement « course de radis » en chinois). Elle permet de héler un taxi à l’un des 600 points de prise en charge et de dépose.
Pour une course de 5,9 kilomètres, les robots taxis facturent un peu plus de deux yuans (0,27 euro). AutoX, une start-up soutenue par Alibaba, et DiDi Chuxing (le géant du covoiturage), ont également lancé des projets pilotes de taxis autonomes dans plusieurs villes du pays. En 2020, AutoX inaugurait son service de robots taxis à Shanghai, dans le district de Jiading, avec une flotte de 100 véhicules.
Vidéo de présentation de la flotte de taxis Apollo Go, déployée à Pékin :