Le nom de ce « petit » projet à 1,2 milliard de dollars est Decentraland. Malgré une valorisation en bourse très importante, cet univers aspirant à devenir un « métavers » n’a pas réussi à attirer les foules. Il ne compterait à ce jour pas plus d’une trentaine d’utilisateurs réellement actifs.
Decentraland est un environnement qui permet d’acheter et de vendre des biens immobiliers virtuels, conçus par les utilisateurs. Les transactions sont basées sur les cryptomonnaies, plus précisément l’Ethereum (ETH). Concrètement, en matière de gameplay, il s’agit d’une sorte de bac à sable créatif : « Explorez les LANDs appartenant aux utilisateurs pour découvrir des scènes et des structures incroyables. D’une aventure spatiale à un labyrinthe de donjons médiévaux en passant par des villages entiers créés à partir de l’esprit des membres de la communauté », peut-on lire sur le site internet de la plateforme, en guide d’introduction.
Malgré une forte valorisation, le moins qu’on puisse dire est qu’il n’a pas fait l’unanimité. Le média spécialisé dans les cryptomonnaies Coindesk s’est penché sur les données de Dappradar pour analyser la plateforme. Résultat : celle-ci n’aurait attiré que 38 utilisateurs actifs dans les dernières 24h avant l’analyse. Un chiffre incroyablement bas, si l’on prend en compte l’envergure de Decentraland, qui a une capitalisation boursière de 1,2 milliard de dollars. The Sandbox, le compétiteur de Decentraland sur le marché, était à 522 utilisateurs actifs sur la même période. Le nombre d’utilisateurs actifs maximal décompté a été de 675 pour Decentraland, contre 4503 pour The Sandbox.
8000 utilisateurs réels
« Il est important de noter qu’un utilisateur actif, selon DappRadar, est défini comme l’interaction d’une adresse de portefeuille unique avec le contrat intelligent de la plateforme. Par exemple, se connecter à The Sandbox ou Decentraland pour effectuer un achat avec SAND ou MANA, le jeton utilitaire natif respectif de chaque plateforme, est compté comme une ‘utilisation active’ », précise Coindesk.
Cela signifie que les utilisateurs qui se connectent brièvement pour un événement, par exemple, et interagissent simplement avec des utilisateurs, ne sont pas comptés comme des utilisateurs actifs. « DappRadar ne suit pas nos utilisateurs, seulement les personnes qui interagissent avec nos contrats », justifie ainsi le directeur créatif de Decentraland, Sam Hamilton, à CoinDesk. Selon lui, la plateforme compte en moyenne environ 8000 utilisateurs par jour.
Un chiffre qui reste modeste pour un métavers qui voudrait se poser comme l’avenir des communautés en ligne. « Si la blockchain est le mécanisme économique sous-jacent de l’entreprise, c’est carrément embarrassant si seulement quelques dizaines de transactions ont lieu par jour », souligne de façon quelque peu acerbe le magazine Futurism dans un article.
Bien sûr, il ne s’agit que d’un projet parmi d’autres. Si les chiffres autour de ce projet font tant de bruit, c’est sans doute parce qu’il est très représentatif d’une certaine dichotomie propre au métavers actuel. « En bref, c’est un exemple parfait du type de disparité massive entre la valeur marchande et les utilisateurs réels qui sévit dans le monde du Web3 depuis des années », souligne ainsi Futurism.