Environ la moitié des hommes souffrent de calvitie, due à la mort des cellules du follicule pileux (segment creux de l’épiderme qui produit les cheveux). Bonne nouvelle : des chercheurs viennent de découvrir une protéine capable de contrôler le moment où les cellules du follicule pileux se divisent (pousse des cheveux), et celui où elles meurent (chute des cheveux). Elle pourrait aussi favoriser la cicatrisation des plaies, car les follicules sont une source de cellules souches, divisibles en tout type de cellule.
En dermatologie, l’alopécie désigne l’accélération de la chute des cheveux ou des poils, qui peut être diffuse, en plaques ou même totale : c’est la calvitie. Si l’on perd en moyenne entre 40 et 100 cheveux par jour, la chute de cheveux peut devenir pathologique au-delà ; dans le monde, elle dérange des millions de personnes.
Or, des chercheurs de l’université de Californie (UC) Riverside ont identifié une protéine unique qui semble contrôler le moment où les cellules du follicule pileux se divisent pour la croissance cellulaire, et celui où elles meurent. Connue sous le nom de « facteur de croissance transformant » (ou TGF-bêta), la protéine de signalisation intervient dans le développement tissulaire et régule la division, la croissance et la mort des cellules.
En outre, la protéine permettrait d’accélérer la cicatrisation des plaies, car les follicules constituent une source de cellules souches — qui peuvent se transformer en tout type de cellule. Ainsi, ces cellules souches peuvent servir à « réparer » les organes endommagés. « Dans la science-fiction, lorsque les personnages guérissent rapidement de leurs blessures, l’idée est que les cellules souches l’ont permis », a déclaré dans un communiqué Qixuan Wang, biologiste mathématicien de l’UC Riverside et co-auteur de l’étude. « Dans la vie réelle, nos nouvelles recherches nous rapprochent de la compréhension du comportement des cellules souches, afin que nous puissions le contrôler et favoriser la cicatrisation des plaies ».
Pourquoi étudier les follicules pileux ? L’UC Riverside rapporte qu’il s’agit du seul organe (chez l’humain) qui se renouvelle automatiquement et de manière cyclique, même sans blessure. Au contraire, le foie et l’estomac, par exemple, se régénèrent suite à des blessures de l’organe.
La pousse et la perte de cheveux sont régulées par les quantités de TGF-bêta
Suite à des travaux récents, les chercheurs se sont focalisés sur la protéine TGF-bêta, qui joue deux rôles opposés dans la régulation du destin des cellules du follicule pileux : « Il aide à activer certaines cellules du follicule pileux pour qu’elles produisent une nouvelle vie, et plus tard, il aide à orchestrer l’apoptose, le processus de mort cellulaire », a précisé Wang.
Les chercheurs ont voulu comprendre les mécanismes sous-jacents du contrôle du destin des cellules du follicule pileux, et ont découvert que les deux rôles opposés étaient régulés par les quantités de TGF-bêta. Une certaine concentration de la protéine active la division et donc la croissance du follicule pileux, tandis qu’une concentration trop importante entraîne l’apoptose du follicule, et donc une calvitie à terme.
Fort heureusement pour les personnes concernées, le follicule pileux qui s’autodétruit n’emporte pas avec lui son réservoir de cellules souches, permettant un renouvellement permanent en follicules. Les cellules souches des follicules sont ainsi toujours présentes, attendant juste d’être réactivées pour se diviser et produire de nouvelles cellules.
Des recherches plus poussées sur la manière exacte dont la TGF-bêta active la division cellulaire, et sur la façon dont elle communique avec les gènes associés, pourraient aboutir à de nouveaux traitements contre la calvitie ou l’alopécie.