C’est l’Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée (UPAC) qui a annoncé, le 30 décembre dernier, la grande et étonnante nouvelle ! Elle nous informe que les éléments éléments 113, 115, 117 et 118 ont tous réussis avec succès leur examen d’entrée au tableau périodique des éléments !
Suite à de nombreux tests effectués par l’équipe, ces éléments sont bel et bien les premiers a être ajoutés à la célèbre table de Dimitri Mendeleïev depuis 2011. Ils viennent ainsi compléter avec élégance sa septième ligne ! Vous pouvez distinguer les quatre éléments, en blanc, dans le tableau ci-dessous.
Il faut savoir que les éléments 115, 117 et 118 ont été découverts par les chercheurs de l’Institut unifié de recherches nucléaires de Dubna (Russie) avec une participation du laboratoire Californien (Etats-Unis) de Lawrence Livermore. Et l’élément 113 alors ? Celui-ci a été découvert par l’équipe de chercheurs du laboratoire japonais Riken.
Les quatre éléments portent pour l’instant un identifiant à trois lettres issu du numéro atomique en latin: ununtrium pour cent treize (Uut), ununpentium pour cent quinze (Uup), ununseptium pour cent dix-sept (Uus), et ununoctium pour cent dix-huit (Uuo). Les éléments chimiques de type synthétique se verront donc nommés de manière officielle dans les mois à venir. Les chercheurs ayant travaillé sur ce projet bénéficieront d’une part de récompense en ayant l’honneur de nommer eux-mêmes, et ce de manière permanente et irréversible, les quatre éléments chimiques. Les scientifiques japonais, russes et américains en proposeront également les différents symboles. Pour en revenir aux noms, ils pourraient avoir une signification mythologique, être issus du nom d’un minéral, d’un lieu, d’un pays voir même d’un scientifique.
« Pour des scientifiques, cette reconnaissance avait plus de valeur qu’une médaille d’or aux Jeux olympiques », déclara Ryoju Noyori, prix Nobel de chimie en 2001 – au quotidien d’information britannique The Guardian.
Ci-dessus, simplement une image de notre bon vieux Dimitri (oui, elle n’a pas vraiment d’utilité si ce n’est permettre une éventuelle inspiration au niveau de la barbe compte tenu de la mode actuelle).
Ci-dessous par contre, une image un peu plus intéressante (du moins je l’espère) étant donné qu’elle vous révèle le visage d’un de ces mystérieux scientifiques ayant travaillé avec acharnement sur le projet (oui, car mis à part leurs noms, on ne les voit jamais nos scientifiques). Il s’agit de Kosuke Morita, qui a plus précisément participé aux recherches sur l’élément 113, à Riken. D’ailleurs, il déclara dans un communiqué de presse que son équipe allait maintenant « s’orienter vers un territoire encore inexploré de l’élément 119, voire au-delà ! »…
Pour revenir sur des lignes plus sérieuses, il ne faut pas oublier que de telles recherches sont difficiles à mener. En effet, ces quatre éléments possèdent des atomes très lourds et sont très instables. Leur naissance provient de la fusion entre deux atomes après leur collision. Leur durée de vie est très brève en raison de la radioactivité et ils se désintègrent rapidement pour constituer des atomes de plus petite taille.
Heureusement, la persévérance des chercheurs a permis de prouver que la durée de vie de tels atomes pouvait être plus longue, suffisamment pour valider leur existence réelle. Cela donne d’ailleurs de l’espoir pour la découverte, un jour qui sait, du fameux « ilot de stabilité ». Il s’agit d’un groupe d’éléments également très lourds mais de nature plus stable.