Vous êtes-vous déjà demandé ce qui se passerait si la Terre perdait subitement son atmosphère ? Selon les scientifiques d’ailleurs, l’atmosphère terrestre se dissipe gentiment, peu à peu. Mais que se passerait-il si la Terre perdait instantanément toute son atmosphère ? À quel point un tel événement serait catastrophique ? Est-ce que tous les êtres vivants mourraient instantanément ? La planète, pourrait-elle survivre sans atmosphère ?
À partir d’une étude de carottes de glace du Groenland, une équipe de recherche de l’Université de Princeton (USA) a détecté une lente érosion des teneurs en oxygène dans l’atmosphère, qui s’est brutalement accélérée au siècle dernier.
Aujourd’hui, nous connaissons bien les variations des teneurs en CO² dans l’atmosphère grâce aux bulles d’air emprisonnées dans les carottes de glace de l’Arctique et de l’Antarctique. Cependant, jusqu’à récemment, il restait très compliqué d’évaluer avec précision la proportion d’oxygène dans l’air à travers les âges géologiques. Mais le professeur de géosciences Michael Bender, a réussi à mesurer le rapport entre l’azote (un gaz inerte qui compte pour 78% de la composition de l’atmosphère) et l’oxygène (21%).
Les résultats sont clairs : lors des 800’000 dernières années, l’oxygène a connu une baisse de 0.7%. Il n’y a donc pas de quoi s’affoler, n’est-ce pas ? Sauf que, lors du siècle dernier, cette diminution s’est accélérée drastiquement pour atteindre 1%. Cette accélération a une cause anthropique certaine : « En effet, la combustion qui est à la base de nos moteurs est une réaction d’oxydoréduction qui consomme de l’oxygène », ont expliqué les auteurs de l’étude.
Mais, que se passerait-il si la planète Terre venait à perdre toute son atmosphère de manière subite ?
Voici quelques effets qui surviendraient si cet événement venait à arriver :
Premièrement, tout serait extrêmement silencieux. Nous pourrions bien entendu sentir les vibrations du sol, mais nous ne pourrions rien entendre, vu que le son (les ondes sonores) a besoin d’un moyen pour se propager.
Les oiseaux et les avions ne pourraient pas voler, et tomberaient. Le ciel deviendrait très foncé. Il faut savoir que le ciel est bleu en raison de l’atmosphère (par diffusion de la lumière du soleil). Toute vie végétale et animale non protégée à la surface de la Terre mourrait. En effet, il nous est impossible de survivre longtemps dans le vide, ce qui serait le cas si l’atmosphère disparaissait soudainement.
Mais vous ne mourriez pas instantanément. En effet, si vous aviez l’idée de retenir votre souffle, vos poumons éclateraient tout simplement, et ce serait une mort très rapide (bien que très douloureuse). Par contre, si vous exhaliez, vous vous évanouiriez au bout de 15 secondes environ, et vous mourriez au bout de 3 minutes. À ce moment-là, même si on vous donnait un masque à oxygène, vous ne pourriez plus respirer car votre diaphragme utilise la différence de pression entre l’air à l’intérieur de vos poumons et à l’extérieur de votre corps.
Et si vous aviez une combinaison pressurisée et de l’air ? Vous pourriez effectivement vivre, mais vous finiriez avec un énorme coup de soleil sur la peau exposée, car c’est l’atmosphère terrestre qui filtre le rayonnement solaire. Il est difficile de dire à quel point cet effet serait dangereux du côté obscur de la planète, mais à la lumière directe du Soleil, ce serait effectivement très nocif.
Les rivières, les lacs et les océans bouilliraient. L’ébullition se produit chaque fois que la pression de vapeur d’un liquide dépasse la pression externe. Sous vide, l’eau bout facilement, même si la température n’est pas élevée. En effet, l’ébullition se produit lorsque la pression de vapeur d’un liquide dépasse la pression externe. Cependant, bien que l’eau bouillirait, la vapeur d’eau ne reconstituerait pas complètement la pression atmosphérique. On atteindrait donc simplement un point d’équilibre où il y aurait suffisamment de vapeur d’eau pour empêcher les océans de s’évaporer. L’eau restante gèlerait.
Puis, éventuellement (bien longtemps après que la vie ait disparu de la surface de la Terre), le rayonnement solaire décomposerait l’eau atmosphérique en oxygène, ce qui réagirait avec le carbone terrestre pour former du dioxyde de carbone. Mais même à ce moment-là, l’air ne serait pas encore respirable.
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Bien entendu, le manque d’atmosphère refroidirait la surface de la planète Terre. Nous ne parlons pas de froid absolu, mais la température tomberait clairement en dessous de zéro. La vapeur d’eau des océans agirait comme un gaz à effet de serre, augmentant la température. Malheureusement, l’augmentation de la température permettrait à plus d’eau de passer de la mer à l’air, entraînant probablement un effet de serre incontrôlé et rendant la planète plus semblable à Vénus qu’à Mars.
En bref, tous les organismes qui ont besoin d’air pour respirer, mourraient. Les plantes et les animaux terrestres disparaitraient, tout comme les poissons. La plupart des organismes aquatiques subiraient le même sort, bien que certaines bactéries pourraient survivre. De ce fait, la perte de l’atmosphère ne tuerait pas la totalité de la vie sur Terre. Les bactéries chimiosynthétiques ne remarqueraient même pas la perte d’atmosphère à vrai dire…
Les volcans et autres cheminées géothermiques continueraient à pomper du dioxyde de carbone et d’autres gaz pour s’ajouter à l’eau. La différence la plus significative entre l’atmosphère originale et la nouvelle atmosphère serait une présence beaucoup plus faible de l’azote. À savoir que la Terre pourrait reconstituer une partie de l’azote provenant des météores, mais la plus grande partie serait perdue à jamais.
Mais alors, les humains pourraient-ils survivre à la perte de l’atmosphère terrestre ?
La réponse est oui : de deux manières différentes.
Nous pourrions par exemple construire des dômes blindés contre les radiations à la surface de la Terre. Ces dômes auraient besoin d’une atmosphère pressurisée (et devraient soutenir la vie des plantes). Le résultat de la construction d’un biodome ne serait pas très différent que d’essayer de survivre sur une autre planète. Mais comme nous aurions accès à de l’eau, il y aurait une source d’oxygène.
Une autre solution serait de construire des dômes sous la mer. De cette manière, l’eau pourrait fournir une pression et filtrer une partie du rayonnement solaire. Cependant, il ne faudrait pas que nous filtrions toutes les radiations, vu que nous souhaiterions continuer à faire pousser des plantes par exemple.
Est-ce que la Terre pourrait soudainement perdre son atmosphère ?
Techniquement, oui. À savoir que le champ magnétique terrestre protège l’atmosphère des pertes dues au rayonnement solaire, mais une éjection coronale très massive (bien plus que ce que nous avons connu jusqu’à présent) pourrait peut-être « brûler » l’atmosphère. Mais le scénario le plus probable est la perte atmosphérique due à un impact météorique massif. Rassurant.