À l’issue du deuxième cycle de médecine (appelé familièrement externat), les étudiants sont confrontés à un examen national : les épreuves classantes nationales (ou ECN). Cet examen, qui comprend 11 modules couvrant le programme du deuxième cycle, permet aux étudiants, selon leur classement, de choisir leur lieu d’affectation ainsi que leur spécialité. Mais comment se déroule-t-il ? Et comment correctement le préparer ?
Au début du 19e siècle, l’internat est créé en France, devenant une partie essentielle du cycle des études médicales. Accessible de manière hautement sélective par les étudiants ayant réussi le concours de l’externat, il se déroulait sur une durée de 4 ans et permettait aux étudiants d’aborder les aspects pratiques du métier de médecin. Pendant près d’un siècle, les places au concours de l’internat étaient extrêmement limitées, moins de 100 pour 1000 candidats jusqu’en 1910.
À partir de 1968, le cycle des études médicales est réformé et la structure de l’externat disparaît. Cependant, le concours menant à l’internat est conservé avec les modalités initiales. Il faut attendre 2004 pour que ce concours soit remplacé par la mise en place de l’examen national classant/épreuves classantes nationales (ECN). Le second cycle de médecine (D2, D3 et D4) d’une durée de 3 ans s’achève donc par l’ECN à l’issue duquel les étudiants choisissent, en fonction de leur classement, leur centre hospitalier universitaire, leur spécialité et les services de stage.
Courant 2016, la forme classique de l’ECN — épreuves sur papier réalisées dans des amphithéâtres et bâtiments dédiés sur trois jours — est remplacée par l’ECNi, la forme dématérialisée. Cette refonte a pour but d’éliminer la lourde chaîne logistique (impressions papier, mobilisation de centaines de surveillants/correcteurs, etc.) de l’examen, et de modifier la dynamique de ce dernier en gommant l’aspect bachotage pour amener une dimension de réflexion plus importante. Les ECN sont amenées à disparaître en 2022 afin d’être remplacées par une toute nouvelle organisation.
Préparation de l’examen national classant
Si la première année du concours des études médicales demande un travail conséquent sur un an, la préparation des ECN nécessite un lourd travail de révision et apprentissage tout au long des trois années du second cycle. Même si la méthode de travail est quelque chose de personnel, il existe des éléments généraux pouvant aider les étudiants à se préparer au mieux pour le jour J. La première chose est de se renseigner sur la structure de chaque épreuve ainsi que les exigences qui y sont liées, afin d’orienter au mieux sa stratégie de travail.
Un planning de révisions constitue généralement une base efficace. Combien de cours arrivez-vous à retenir par jour ? Êtes-vous plus efficace lors de sessions intensives ininterrompues ou lors de séances de révisions fractionnées ? Un planning peut vous aider à optimiser votre temps de travail. De la même manière, si les fiches ne peuvent pas se substituer à la lecture des cours, aux articles ou aux conférences, elles font office de résumés et de rappels qui peuvent vous économiser un temps précieux et vous éviter de relire plusieurs fois les mêmes pages de vos livres.
Pour mémoriser les détails, les pièges et les cas, rien de mieux que l’entraînement. Il doit être constant et quotidien. Ainsi, travailler régulièrement les annales et les dossiers cliniques progressifs (DCP) est le meilleur moyen de mémoriser en profondeur chaque item. De cette manière, on se familiarise avec les questions et leurs réponses. Pour s’entraîner efficacement, chacun sa méthode et sa personnalité. Certaines personnes parviennent à se concentrer et réviser efficacement en toute autonomie. Tandis que d’autres ont besoin du cadre d’une prépa privée, qui permet également d’offrir des conseils et du contenu supplémentaire.
Organisation de l’examen national classant
L’examen se déroule pendant 3 jours sur une durée de 15h (3h par demi-journée). Le programme des épreuves concerne les enseignements de la seconde partie du deuxième cycle, soient 345 items appartenant aux 11 modules transdisciplinaires. La première épreuve est une analyse divisée en trois parties de 3h composées de 6 dossiers cliniques, soient 18 cas (dont les réponses sont données sous forme de QCM). Cette épreuve compte pour 70% de la note totale.
La deuxième épreuve, d’une durée de 3h, comprend 120 questions indépendantes à choix multiples. Elle compte pour 20% de la note totale. Enfin, la troisième épreuve — également d’une durée de 3h — se compose d’une lecture critique de deux articles scientifiques dont les questions comportent des réponses à choix multiples. Un article est orienté physiopathologie tandis que l’autre est orienté clinique.
Les 11 modules comprennent : apprentissage de l’exercice médical (M1), de la conception à la naissance (M2), maturation et vulnérabilité (M3), handicap – incapacité – dépendance (M4), vieillissement (M5), douleurs – soins palliatifs (M6), santé et environnement – maladies transmissibles (M7), immunopathologie – réactions inflammatoires (M8), hypertension – thrombose (M9), cancérologie – oncohématologie (M10) et synthèse clinique et thérapeutique (M11).