La maîtrise de la fusion nucléaire promet une énergie propre et illimitée. De nombreux pays se sont déjà lancés dans la course à la fusion avec des résultats extrêmement prometteurs. Maintenant, c’est au tour de l’Angleterre de remettre en route un prototype de réacteur à fusion qui n’a plus été utilisé depuis 23 ans. Les chercheurs espèrent créer un plasma suffisamment stable pour aider ITER lors de ses futurs essais.
Dans moins d’un an, les chercheurs tenteront de créer un plasma plus chaud que le Soleil à l’intérieur d’une machine en forme de tore, dans le sud-est de l’Angleterre. Ce sera la première opération de fusion nucléaire du pays depuis le siècle dernier.
La tentative de fusion de deux isotopes d’hydrogène en novembre au Joint European Torus (JET) de Culham, dans l’Oxfordshire, sera la première depuis que l’installation a battu le record de production d’électricité par fusion nucléaire pendant moins d’une seconde en 1997.
La fusion nucléaire commerciale recèle la promesse d’une énergie propre et illimitée, mais est encore loin de la concrétisation. Jusqu’à présent, les projets de test ont consommé plus d’énergie (créant la réaction) qu’ils n’en produisent. Le Royaume-Uni tient à être un leader dans ce domaine, le gouvernement ayant engagé l’an dernier 200 millions de livres sterling pour un projet de construction d’une centrale électrique commerciale reposant sur la fusion.
Un réacteur structurellement modifié pour un plasma plus stable
Le JET importera du Canada le combustible pour la remise en service de novembre : quelques grammes de chacun des isotopes d’hydrogène, deutérium et tritium, au cours des prochains mois. Une fois fusionnés, ils produiront un plasma d’une température de 100 millions de degrés Celsius, qui sera maintenu en place par des aimants.
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Il y a deux différences clés entre la réaction de cette année et celle d’il y a 23 ans. Le plus important est que les matériaux utilisés à l’intérieur du réacteur ont été modifiés, avec des matériaux à base de carbone tels que le graphite, remplacé par du tungstène et du béryllium. Le carbone agit comme une éponge pour l’hydrogène, donc le changement devrait signifier un taux d’hydrogène plus important dans le plasma, plutôt que de se retrouver dans la paroi.
La deuxième différence est la durée de vie du plasma. En 1997, la sortie maximale de 16 mégawatts n’a duré que quelques millisecondes avant la disparition du plasma. Le groupe espère que cette fois-ci le plasma pourra être maintenu pendant au moins 5 secondes. Quel que soit le résultat, Wilson affirme que les données résultantes seront vitales pour aider ITER lors de la fabrication de son premier plasma, qui est actuellement prévu pour 2025.