Le Soleil traverse des cycles d’activité d’une durée d’environ 11 ans, orchestrés par un processus magnétique complexe appelé « dynamo solaire ». Au début du cycle 25, l’activité solaire était à son niveau le plus bas, caractérisé par une des taches solaires rares. Progressivement, cette activité s’est comme prévu intensifiée, atteignant le début du pic en juillet 2025. Initialement, les prévisions tablaient sur un maximum de 115 taches sombres par mois. Cependant, les dernières données révèlent qu’en août dernier, le nombre de taches solaires a été plus de deux fois supérieur aux prévisions, suggérant un pic d’activité plus intense que prévu.
En 2023, les astronomes de la NASA et du National Center for Atmospheric Research (NCAR) ont ajusté leurs prévisions, avançant la date du maximum solaire. Ils ont ainsi estimé un nombre de taches solaires avoisinant 185 par mois. De leur côté, les experts de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) prévoient que le Soleil atteindra son pic d’activité plus tôt que prévu, avec entre 137 et 173 taches solaires visibles par mois d’ici octobre 2024.
Pour ces prévisions, les astronomes se basent sur les enregistrements des cycles passés, des statistiques et des modèles de la dynamique solaire. Le Space Weather Prediction Center (SWPC), géré conjointement par la NOAA et le National Weather Service, a ainsi constaté une moyenne mensuelle de 215,5 taches solaires en août, avec un pic de 337 taches le 8 août.
Selon l’équipe de recherche, interrogée par Live Science, ce chiffre est le plus élevé du cycle solaire 25, surpassant le précédent pic de 196,5 taches en juillet 2024. La dernière fois que la moyenne mensuelle a excédé 215,5 taches remonte à 2001, durant le cycle solaire 23, avec une valeur de 238,2. Lors du cycle solaire 22, le record mensuel s’élevait à 284,5 taches, enregistré en juin 1989.
Un nombre largement supérieur aux prévisions initiales
Lorsque des vagues de rayonnement électromagnétique traversent le champ magnétique du Soleil, des taches se forment à sa surface. Ces taches solaires, ainsi que la fréquence des éjections de masse coronale et des éruptions solaires, indiquent la progression du cycle solaire. En 2019, avant le début du cycle 25, les astronomes avaient observé une absence totale de taches solaires pendant près de 40 jours consécutifs.
Les chiffres d’août affichés par le SWPC dépassent largement les prévisions, avec un nombre moyen estimé pour août 2024 de 107,8 taches. Cette augmentation signale que le maximum solaire a déjà commencé et qu’il est plus actif que prévu. La tempête géomagnétique de mai constitue également un indicateur clé de l’activité solaire à son apogée.
De même, l’enchaînement d’éruptions puissantes à la surface du Soleil, autour des taches solaires, est révélateur. Les 10 et 11 mai derniers, une quantité colossale de particules énergétiques en provenance des taches solaires ont balayé la Terre. Thierry Dudok de Wit, du Laboratoire de physique et chimie de l’environnement et de l’espace à l’Université d’Orléans, a déclaré à Sciences et Avenir : « Cela faisait plus de vingt ans qu’un phénomène d’une telle intensité n’avait pas été enregistré ». Les maximums solaires pouvant durer entre un et deux ans, il est fort probable que l’activité continue de s’intensifier, avec de fortes chances que la Terre connaisse des tempêtes solaires encore plus puissantes que celles enregistrées récemment.