En cette année 2023, le réchauffement climatique atteint des niveaux sans précédent, rendant les systèmes de climatisation indispensables pour beaucoup. Cette urgence climatique a stimulé l’intérêt pour des alternatives de refroidissement plus respectueuses de l’environnement, telles que le refroidissement par évaporation. Cependant, même cette technologie n’est pas une solution miracle et ne résoudra pas forcément les problèmes futurs.
Alors que les températures mondiales atteignent des sommets historiques, la climatisation est devenue pour beaucoup une bouée de sauvetage. Cependant, cette solution apporte son propre lot de problèmes. En effet, plus les gens cherchent à échapper à la chaleur en activant leur climatisation, plus la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre augmentent. Cette spirale infernale s’accélère à un rythme alarmant. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la consommation d’énergie liée au refroidissement des bâtiments est celle qui croît le plus rapidement, et elle pourrait même tripler d’ici à 2050 si rien n’est fait.
Face à cette urgence, il devient impératif de trouver des alternatives plus écologiques pour nous rafraîchir. C’est dans ce contexte que des méthodes de refroidissement plus respectueuses de l’environnement sont étudiées de près. Le refroidissement par évaporation est l’une des méthodes qui captivent les scientifiques, lesquels s’efforcent de résoudre les problématiques associées à cette technologie.
Refroidissement par évaporation : une alternative écologique avec des défis à relever
Le refroidissement par évaporation tire parti d’un phénomène naturel où l’eau, en s’évaporant, capte la chaleur environnante, abaissant ainsi la température de l’air. Dans le domaine de la climatisation, cette méthode offre une voie plus écologique par rapport aux systèmes traditionnels qui reposent sur la compression de vapeur. Ces derniers nécessitent un cycle complexe de réfrigérants pour capter et libérer la chaleur (à l’extérieur du lieu climatisé), tandis que le refroidissement par évaporation se contente d’utiliser l’eau comme moyen d’absorption thermique.
Cependant, cette méthode n’est pas sans inconvénient. Elle est particulièrement efficace dans des environnements chauds et à faible humidité. Mais dans des climats plus humides, cette technique peut en fait augmenter le taux d’humidité de l’air, rendant l’environnement moins confortable.
Pour surmonter ces obstacles, diverses technologies sont en développement. Par exemple, des scientifiques de l’Université Harvard ont développé cSNAP, un dispositif qui utilise une barrière hydrophobe pour optimiser le refroidissement par évaporation. Cette barrière empêche l’humidité de se mélanger à l’air refroidi, tout en permettant un transfert de chaleur efficace. Une entreprise en Floride a aussi conçu un système qui associe le refroidissement par évaporation à un déshydratant, pour retirer l’humidité de l’air avant de le refroidir.
Cependant, il faut noter que ces solutions prometteuses sont encore en phase de développement et pourraient nécessiter plusieurs années avant d’être commercialisées.
Vers une approche plus globale
Bien que le refroidissement par évaporation et d’autres technologies écoénergétiques constituent des avancées prometteuses, elles ne sont pas des solutions miracles. Compte tenu des projections de l’AIE, même l’adoption généralisée de systèmes de refroidissement plus efficaces ne serait pas suffisante pour contrer l’augmentation prévue de la demande en climatisation. Dans ce contexte, il devient clair que la substitution simple d’appareils très énergivores par des versions plus efficaces ne suffira pas.
La solution pourrait plutôt résider dans des approches qui intègrent davantage la conception bioclimatique. Cette discipline vise à minimiser les besoins en chauffage et en refroidissement tout en maximisant le confort. Il est également important de miser sur l’isolation.
Dans ce même esprit, certaines entreprises ont déjà commencé à innover. Par exemple, un concept d’immeuble appelé « 2226 » a été développé : ce dernier n’a besoin ni de systèmes de chauffage, ni de refroidissement, ni même de ventilation. Cette prouesse est rendue possible par une isolation de haute qualité, qui maintient une température intérieure stable.
En somme, bien que des technologies comme le refroidissement par évaporation soient des étapes importantes, elles ne sont qu’une partie d’une solution beaucoup plus large qui nécessite une réflexion et une action globales.