Le ver en question, Leocratides Kimuraorum, a été découvert pour la première fois en 2017. Il passe sa vie dans les crevasses des éponges hexactinellides, souvent appelées éponges de verre, au large des côtes du Japon.
Dans le cadre d’une nouvelle étude, des chercheurs ont amené quelques spécimens de vers en laboratoire. Ils ont ainsi pu mesurer les différents sons émis et ont pu constater à quel point ces derniers étaient puissants. L’étude a été publiée cette semaine dans la revue Current Biology.
L’équipe a aussi découvert un autre élément intéressant : lorsqu’elles se battent, les créatures se tortillent l’une contre l’autre, contractent leur corps et se « lancent » la tête la première sur l’adversaire.
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Grâce à des microphones sous-marins placés dans leur environnement naturel, les chercheurs ont également pu remarquer que les vers émettent un bruit de claquement ressemblant à celui de l’ouverture [du bouchon] d’une bouteille de champagne. Ils affirment que les sons émis sont presque aussi forts que ceux des crevettes pistolets (Alpheidae), connues pour en produire de très puissants. En effet, ces dernières peuvent littéralement casser des petits pots de verre uniquement par la fréquence et la puissance sonore qu’elles produisent.
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Il faut savoir que normalement, ces vers (L. kimuraorum) sont plutôt du genre silencieux, et cela était le cas même lorsque les chercheurs ont tenté de les solliciter. En règle générale, les créatures faisant un tel bruit utilisent une structure dure de leur anatomie, comme la crevette pistolet, qui produit un bruit puissant en fermant rapidement ses pinces. Mais L. kimuraorum est bien différent en ce sens : il est capable de générer suffisamment de pression dans son corps pour émettre le son par simple contraction musculaire.
Il s’agit du premier exemple enregistré d’un organisme à corps mou (ou de tout autre mollusque) faisant un bruit sous-marin aussi puissant, a déclaré l’équipe. Selon les chercheurs, bien que le bruit sourd émis puisse être simplement dû à des mouvements rapides lors de l’attaque, il pourrait également être un appel à d’autres vers de la même espèce, dans le but de leur faire savoir qu’ils sont attaqués.
D’ailleurs, ce n’est probablement pas qu’une question « d’alerte », mais aussi de dissuasion. En effet, un tel rugissement puissant ne peut qu’apeurer un adversaire, même bien plus imposant.