La NASA a récemment dévoilé des images impressionnantes de la capsule Orion pénétrant dans l’atmosphère terrestre à une vitesse fulgurante de 11 kilomètres par seconde, soit plus de 32 fois la vitesse du son. Ces séquences, enregistrées dans le cadre de la mission Artemis 1, offrent un véritable spectacle visuel enflammé.
Déjà un an ! Le 11 décembre 2022 a marqué un jalon dans l’histoire de l’exploration spatiale : la capsule Orion (sans équipage) de la NASA, élément central de la mission Artemis I, a effectué un retour triomphal et enflammé sur Terre. Ce moment, immortalisé par une vidéo impressionnante, représente non seulement une réussite technique pour la NASA, mais aussi une étape clé dans la préparation des futures missions habitées vers la Lune et Mars.
Un périple lunaire historique
Le 16 novembre 2022, la mission Artemis I, lancée depuis le Kennedy Space Center en Floride, a marqué un moment historique pour la NASA. En effet, cette mission a vu la première utilisation du Space Launch System (SLS), le lanceur le plus puissant actuellement en service, et le deuxième vol de la capsule Orion.
Précisions que le premier vol d’essai d’Orion, connu sous le nom d’Exploration Flight Test-1 (EFT-1), a eu lieu en décembre 2014. Lors de ce vol non habité, Orion avait été lancé avec une fusée Delta IV Heavy et avait effectué deux orbites autour de la Terre, atteignant une altitude de 5800 kilomètres, avant de revenir sur Terre. Ce premier test avait été conçu pour évaluer plusieurs aspects clés de la capsule, notamment son bouclier thermique, ses parachutes et plusieurs de ses systèmes principaux.
L’importance de ce nouveau lancement résidait dans la potentielle démonstration de la fiabilité et de l’efficacité du SLS, un élément clé pour les ambitions futures de la NASA en matière d’exploration spatiale. Son succès a non seulement validé la conception du SLS, mais a également prouvé la capacité d’Orion à entreprendre des missions au-delà de l’orbite terrestre basse, ouvrant ainsi la voie à des explorations plus lointaines dans notre système solaire.
Une fois en orbite lunaire, atteinte le 25 novembre 2022, Orion a entrepris une phase majeure de sa mission : durant près d’une semaine en orbite, la capsule a été soumise à un environnement spatial rigoureux. Puis en affrontant une vitesse de rentrée de 39 400 km/h pour atteindre la surface terrestre, le bouclier thermique d’Orion a été confronté à un défi de taille.
Bien que certaines réactions du bouclier aient légèrement divergé des prévisions des modèles, sa performance globale a été un succès. Cette réussite confirme la capacité d’Orion à protéger ses occupants lors de futures missions habitées, rassurant ainsi sur la sécurité et la viabilité des voyages spatiaux habités à long terme.
Un schéma de retour inédit, couronné de succès
Le retour de la capsule Orion de la mission Artemis I a introduit une innovation majeure dans la technique de rentrée atmosphérique : « l’entrée en skip ». Cette manœuvre, inspirée du principe du ricochet sur l’eau, a permis à Orion de presque « rebondir » sur l’atmosphère terrestre. Cette technique complexe a été pensée pour améliorer la précision de l’atterrissage de la capsule.
En effet, en utilisant l’atmosphère comme une « rampe de lancement », Orion a pu moduler sa trajectoire de descente, permettant ainsi un contrôle plus fin de son point de chute. Cette précision est cruciale pour les futures missions habitées, car elle réduit les risques associés à l’atterrissage et facilite la récupération de la capsule et de son équipage.
La vidéo, capturée par les 16 caméras à bord d’Orion lors de sa rentrée atmosphérique, offre un aperçu spectaculaire de ce moment critique. Elle montre la capsule s’embrasant lors de l’entrée dans l’atmosphère, créant une traînée de plasma lumineuse. Ce phénomène, résultant de l’extrême chaleur générée par la friction de l’air à des vitesses supersoniques, est un témoignage visuel de l’environnement hostile auquel les vaisseaux spatiaux sont confrontés lors du retour sur Terre.
Ces images ne sont pas seulement impressionnantes sur le plan esthétique ; elles fournissent également aux ingénieurs de la NASA des données inestimables. L’analyse de ces séquences permet de mieux comprendre les forces en jeu lors de la rentrée atmosphérique et d’améliorer les modèles utilisés, afin de concevoir des boucliers thermiques plus efficaces.
Vers de nouveaux horizons
La mission Artemis II, prévue pour novembre 2024, constituera un pas de géant pour la NASA et l’exploration spatiale au sens large. En tant que première mission habitée du programme Artemis, elle a pour objectif de transporter quatre astronautes dans un voyage autour de la Lune. Cette mission mettra à l’épreuve la capacité d’Orion à soutenir la vie humaine dans l’espace lointain. Les astronautes effectueront donc un vol orbital lunaire sans atterrissage. Le succès de cette mission est essentiel pour assurer la sécurité et l’efficacité des voyages spatiaux habités à long terme.
Artemis III, quant à elle, prévue pour la fin de 2025 ou 2026, ambitionne de réaliser un exploit que l’humanité n’a pas accompli depuis les missions Apollo : ramener des astronautes sur la surface lunaire. Cette mission vise à établir une présence humaine plus durable sur la Lune, en explorant de nouvelles régions et en utilisant des technologies avancées pour des séjours prolongés.
L’objectif est de développer une compréhension plus approfondie de la Lune, de ses ressources et de son environnement, ce qui pourrait servir de tremplin pour des missions encore plus ambitieuses, comme l’exploration de Mars. Artemis III ne se limite pas à répéter les exploits du passé ; elle vise à poser les fondations d’une ère nouvelle et durable de l’exploration spatiale humaine, où la Lune devient un point de départ pour des voyages plus lointains dans notre système solaire.