Bien que de nombreux experts en stratégies militaires aient affirmé que les guerres du futur ne seraient pas des guerres de terrain, mais des affrontements placés sous le signe de l’intelligence artificielle et de l’armement biochimiques, les gouvernements continuent de développer des équipements de combat toujours plus perfectionnés pour leurs forces militaires. C’est notamment le cas de la Russie qui a annoncé, par l’intermédiaire de l’entreprise publique Rostec, qu’elle développait la nouvelle génération de son armure de combat de haute technologie Sotnik.
Le géant étatique de la défense Rostec a annoncé que la société développait la quatrième génération de son armure de combat Sotnik, ou « Centurion ». La combinaison Sotnik de troisième génération comprend actuellement « des équipements de protection individuelle et des munitions entièrement nouveaux, offrant une défense par blindage léger et augmentant considérablement l’armement du soldat », indique la Jamestown Foundation.
« L’équipement de nouvelle génération consistera en un ensemble fondamentalement nouveau de technologies, y compris les dernières réalisations de l’industrie de la défense russe, impliquant des équipements robotiques et des systèmes intégrés d’échange d’informations. Aujourd’hui, nous avons commencé la première étape du développement — la définition des exigences tactiques et techniques », déclare l’ingénieur Bekkhan Ozdoev de Rostec.
Alors que la publication officielle de Rostec était vague concernant les spécificités du nouveau système, Ozdoev avait précédemment déclaré que l’armure Sotnik de quatrième génération consistera en une fibre de polyéthylène légère et un revêtement d’armure conçu pour résister à un tir direct d’un calibre .50 M2 Browning. « L’équipement ne limitera pas les mouvements et permettra au soldat de supporter le poids supplémentaire nécessaire pour effectuer des missions spéciales », selon Ozdoev.
Une technologie s’appuyant sur l’armure Sotnik de troisième génération
Alors que la perspective d’une combinaison de combat futuriste capable de stopper une balle de calibre .50 semble sortir de la science-fiction, l’armée russe est « totalement sérieuse à ce sujet », déclare Samuel Bendett, un analyste de recherche axé sur les développements militaires russes. En effet, l’équipement Sotnik de troisième génération que Rostec déploie actuellement est lui-même destiné à remplacer l’équipement de combat high-tech Ratnik, ou Warrior — qui est en développement depuis plus d’une décennie et qui a été utilisé au combat au cours des cinq dernières années — d’ici 2025.
La combinaison Ratnik, qui se compose de 10 sous-systèmes et 59 composants individuels, comprend un gilet pare-balles modernisé conçu pour résister à des obus de 7.62 mm, un casque avec un moniteur oculaire spécial équipé d’un monoculaire de vision nocturne thermique et d’une lampe de poche, ainsi que des systèmes de communication intégrés. Elle comprend également un chauffage autonome, un sac à dos, un filtre à eau individuel, un masque à gaz et un kit médical.
Plus de 300’000 ensembles des différentes itérations de l’équipement de combat Ratnik ont déjà été livrés au ministère russe de la Défense au cours des huit dernières années. Bien que Rosetec ne dise pas explicitement combien de temps la recherche et le développement prendront pour la combinaison de combat Sotnik, la société dispose déjà de sérieuses bases maintenant que deux générations d’armures de combat Ratnik ont été testées au combat par les forces russes.
En effet, la faisabilité du Sotnik est directement liée au succès du Ratnik, selon Bendett, à tel point que l’élément « systèmes intégrés d’échange d’informations » mis en évidence par Ozdoev « n’est pas non plus nouveau et s’appuiera probablement sur les systèmes tactiques existants actuellement en service ».
Le développement d’un exosquelette de combat perfectionné
Certaines capacités futuristes apparaissent en fait à portée de main. Rostec a dévoilé en septembre un exosquelette spécialisé pour la combinaison de combat Ratnik, conçu pour supporter 80 kilogrammes pour le soldat moyen et un nouvel exosquelette de combat « Stormer », conçu pour transporter 60 kilogrammes pendant les opérations d’assaut.
Rostec n’a pas annoncé de date, mais l’avancement technologique du projet semble surpasser les États-Unis en ce qui concerne les futurs systèmes de combat d’infanterie. En effet, le Pentagone poursuit l’objectif d’un exosquelette motorisé depuis près d’un demi-siècle, avec son dernier projet, le Tactical Assault Light Operator Suit (TALOS) de l’US Special Operations Command.
Cependant, l’armure de combat n’est toujours pas entièrement intégrée après son dévoilement en 2019. Là où les États-Unis sont restés bloqués par des problèmes d’intégration du système, la Russie a bénéficié dans le développement de son exosquelette de sa capacité à tester sur le terrain un tel équipement, dans le contexte de la Syrie déchirée par la guerre.
Vidéo de la chaîne spécialisée Task and Purpose concernant l’état actuel du développement des armures et exosquelettes de combat :