Scania teste son premier camion solaire, dont la remorque est entièrement recouverte de panneaux solaires

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Le camion solaire de Scania. | Scania
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Sur les routes de Suède, Scania, une entreprise affiliée à Volkswagen, met à l’épreuve son tout premier semi-remorque équipé de panneaux solaires. Cette initiative pourrait avoir de vastes implications non seulement pour l’industrie des transports, mais aussi pour le secteur de l’énergie dans son ensemble.

Scania a uni ses forces avec l’Université d’Uppsala et la société d’énergie renouvelable Midsummer pour donner vie à un camion propulsé par l’énergie solaire. Initié par une étude de faisabilité en 2019, ce projet ambitieux a véritablement pris forme en 2021 avec le développement à grande échelle des cellules solaires destinées à être installées sur le véhicule. Dirigé par Ernsts Express AB, un acteur majeur du secteur du transport, le prototype a récemment quitté les laboratoires pour arpenter les routes suédoises, selon un communiqué de presse. Ce projet vise à minimiser l’empreinte carbone du secteur des transports et à poser les bases d’une mobilité durable sur le continent.

300 kWh de stockage

Le prototype développé par Scania est un semi-remorque hybride rechargeable qui affiche une puissance de 560 chevaux, équipé d’un premier système de stockage d’énergie d’une capacité de 100 kWh. La remorque mesure près de 18 mètres de long et est enveloppée dans une installation photovoltaïque de 100 mètres carrés — équivalente à celle d’une maison typique. Avec une réserve énergétique additionnelle de 200 kWh, cette remorque se transforme en une véritable « banque d’énergie » pour le camion. Au total, le véhicule compte donc 300 kWh de stockage.

Cette capacité offre la possibilité de parcourir des kilomètres supplémentaires. Scania estime que l’installation solaire pourrait générer jusqu’à 14 000 kWh d’énergie par an en Suède. Cela représenterait une économie de carburant de l’ordre de 5 à 10%, un chiffre significatif compte tenu des conditions météorologiques du pays.

L’un des avantages supplémentaires du système est sa capacité à alimenter le système de réfrigération de la remorque, réduisant ainsi la charge du moteur thermique.

La Suède comme terrain d’essai : une décision stratégique

La Suède est moins ensoleillée que d’autres régions du monde, avec des périodes où le ciel reste couvert durant une grande partie de l’année. Le choix de ce pays comme terrain d’essai est donc révélateur de l’ambition de l’équipe : ils cherchent à évaluer la solidité et la polyvalence globale de leur innovation dans des conditions moins qu’idéales.

Le climat suédois, souvent caractérisé par son faible ensoleillement, est en soi un défi de taille pour toute technologie reposant sur l’énergie solaire. Les jours clairs ne constituent qu’une petite fraction de l’année, notamment avec des mois où le ciel est nuageux près de 75% du temps (comme novembre).

Ainsi, si le prototype se révèle efficace dans les conditions météorologiques suédoises, sa validité serait alors pratiquement garantie dans des régions plus ensoleillées. C’est une manière de tester la robustesse du système et d’établir un précédent solide pour son adoption dans d’autres parties du monde.

Des défis techniques et de sécurité

L’audace d’adapter une technologie fixe comme les cellules solaires à un environnement mobile comme un camion n’est pas sans obstacles. Historiquement, les cellules solaires sont pensées pour une utilisation immobile et non pour des déplacements constants. Leur intégration dans le monde des transports apporte une série de défis techniques et de sécurité.

L’une des complexités majeures est la nécessité d’assurer une gestion stable du transfert d’énergie entre les divers composants du système. Il s’agit non seulement de canaliser efficacement l’énergie solaire produite vers les batteries du camion, mais aussi de gérer les variations inhérentes à la production d’énergie solaire. Cette difficulté est exacerbée par les besoins énergétiques fluctuants d’un camion en mouvement.

Pour surmonter ces obstacles, l’équipe a dû investir dans une multitude de nouvelles technologies, tant sur le plan matériel que logiciel. Cela englobe tout, depuis la mise en œuvre de systèmes sophistiqués de gestion de l’énergie jusqu’à la mise au point de mécanismes de détection d’erreurs et de failles. Ces défis, bien que conséquents, constituent des étapes nécessaires dans la quête d’une solution de transport à la fois durable et viable.

Le camion solaire Scania (YouTube/Scania Group) :

 

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