Tandis que les relations entre les États-Unis et la Chine continuent de se dégrader, la situation du géant de l’électronique Huawei continue également d’empirer. Après avoir été placé sur liste noire par le gouvernement américain et que Google se soit désolidarisé de l’entreprise, les scientifiques de Huawei sont désormais exclus du processus de peer-review (relecture par les pairs) des documents techniques soumis à l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE).
L’Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens (IEEE), basé à New York, a déclaré hier aux éditeurs de près de 200 journaux qu’il craignait « des conséquences juridiques graves » en continuant à employer des scientifiques de Huawei pour la révision de documents techniques. Selon le mémo, ils peuvent continuer à siéger au comité de rédaction de l’IEEE, mais ne peuvent examiner aucun document jusqu’à la levée des sanctions.
Le 15 mai, le département américain du Commerce a ajouté Huawei Technologies Co. Ltd. et ses sociétés affiliées à une liste de sociétés pour lesquelles une licence est requise avant que la technologie américaine puisse être vendue ou transférée. Le ministère peut refuser d’accorder une telle licence, délivrée par le Bureau de l’industrie et de la sécurité (BRI), s’il estime que toute vente ou tout transfert porterait atteinte aux intérêts de la sécurité nationale américaine.
Les scientifiques de Huawei interdits de peer-review pour les documents de l’IEEE
Des responsables américains ont affirmé que le gouvernement chinois pourrait utiliser le matériel fabriqué par Huawei, fournisseur mondial de téléphones cellulaires et de réseaux de données sans fil, pour espionner les utilisateurs ou perturber les infrastructures critiques. Les scientifiques de Huawei peuvent cependant continuer à participer à diverses activités de la société. Ils peuvent assister à des conférences parrainées par l’IEEE, faire des présentations, soumettre des articles à des revues de l’IEEE et participer aux instances de gouvernance auxquelles ils appartiennent.
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Ce qu’ils ne peuvent pas faire en tant qu’employés d’une entreprise figurant sur la liste des entités de la BRI est d’avoir accès au type d’informations techniques qui feraient partie d’un article de recherche. En particulier, l’IEEE indique qu’ils « ne peuvent ni recevoir ni accéder aux documents soumis par d’autres personnes avant leur acceptation par l’IIEE ». Une fois cette étape atteinte, les scientifiques de Huawei « peuvent agir en tant que rédacteurs en chef ou réviseurs pour ce document ».
L’interdiction de l’IEEE a provoqué l’indignation des scientifiques chinois sur les médias sociaux. « J’ai rejoint l’IEEE en tant que doctorant étudiant parce qu’elle est reconnue comme une plate-forme universitaire internationale en ingénierie électronique » déclare Haixia Zhang de l’Université de Pékin à Beijing, dans une lettre destinée aux dirigeants de l’IEEE. « Mais ce message met en cause mon intégrité professionnelle. J’ai décidé de quitter les comités de rédaction de deux revues de l’IEEE jusqu’à ce qu’il rétablisse notre intégrité professionnelle commune ».