Vivons-nous dans une simulation ? Une potentielle nouvelle loi de la physique soutient cette idée

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| «Simulation City», une illustration par Jonathan Paiano pour Trust My Science (Pour acquérir une licence d'utilisation, contactez-nous.)
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S’immisçant dans les complexités de la physique et de la philosophie, la seconde loi de l’infodynamique, récemment proposée, propose une nouvelle perception de l’univers en liant information et dynamique systémique. Cette loi, avec son potentiel à étayer la « théorie de l’Univers en tant que simulation informatique », soulève des implications tant sur le plan scientifique que philosophique, ouvrant ainsi un dialogue entre la réalité perçue et les caractéristiques potentiellement simulées de notre univers.

L’exploration de la réalité à travers le prisme de la physique a toujours été un défi pour la communauté scientifique. Aujourd’hui, l’infodynamique, étudiant l’interaction entre l’information et la dynamique des systèmes physiques, propose une perspective inédite sur la compréhension de notre univers. Elle pourrait en effet soutenir la théorie très controversée selon laquelle nous ne sommes que des personnages dans un monde virtuel avancé.

Cette théorie n’est pas nouvelle. Cependant, une récente étude menée par un chercheur de l’Université de Portsmouth propose une nouvelle loi de la physique qui pourrait soutenir cette idée. Appelée la « seconde loi de l’infodynamique », elle a été formulée en se basant sur l’idée que l’information est une quantité physique qui peut être mesurée et analysée. Cela offre une nouvelle voie d’exploration de la physique théorique et de notre « réalité ». Les travaux du Dr Melvin Vopson sont publiés dans la revue AIP Advances.

L’infodynamique : un nouveau champ d’études

Comme mentionné précédemment, l’infodynamique se penche sur la relation intrinsèque entre l’information et la dynamique des systèmes physiques. Elle ne considère pas l’information simplement comme une donnée ou un concept abstrait, mais comme une entité physique mesurable et influente dans le comportement des systèmes dans lesquels elle est contenue.

Le Dr Melvin Vopson a déjà publié des recherches suggérant que l’information a une masse et que toutes les particules élémentaires stockent des informations sur elles-mêmes. En 2022, il découvre une nouvelle loi de la physique qui pourrait prédire les mutations génétiques dans les organismes et aider à juger de leurs conséquences potentielles. Elle est basée sur la deuxième loi de la thermodynamique, qui établit que l’entropie — une mesure du désordre dans un système isolé — ne peut qu’augmenter ou rester la même.

Vopson explique dans un communiqué qu’il s’attendait à ce que l’entropie des systèmes d’information augmente également avec le temps, mais il a découvert qu’elle reste constante ou diminue. Il a alors établi la deuxième loi de la dynamique de l’information.

Cette dernière introduit l’idée selon laquelle l’information, à l’instar de l’énergie, a une propension naturelle à se disperser ou à se diffuser lorsqu’elle est contenue dans un système fermé. Cela signifie que, dans un système isolé, l’information ne reste pas statique ou localisée, mais tend à se répartir de manière à maximiser son entropie.

Des implications scientifiques importantes

Dans le domaine des systèmes biologiques, la seconde loi de l’infodynamique suggère que les mutations génétiques sont régies par l’entropie de l’information, plutôt que par des mécanismes aléatoires ou sous l’influence de facteurs environnementaux seuls. Cela suggère une nouvelle compréhension des processus évolutifs et génétiques, influençant divers domaines, de la pharmacologie à la surveillance des pandémies, en passant par les thérapies génétiques et la virologie.

En ce qui concerne la physique atomique, la loi offre un éclairage sur le comportement des électrons dans les atomes multiélectroniques, notamment en ce qui concerne la règle de Hund, qui décrit la manière dont les électrons occupent les orbitales atomiques. Elle suggère que les électrons s’organisent de manière à minimiser leur entropie informationnelle, ce qui pourrait fournir de nouvelles perspectives sur la stabilité des produits chimiques et les propriétés des éléments dans le tableau périodique.

Sur le front de la cosmologie, la seconde loi de l’infodynamique se présente comme une nécessité cosmologique, en particulier lorsqu’elle est appliquée à un univers en expansion adiabatique. Cela pourrait avoir des implications pour notre compréhension de la thermodynamique de l’univers et de la manière dont l’information et l’énergie sont distribuées et évoluent à l’échelle cosmique.

Enfin, la prévalence de la symétrie dans l’univers, comme l’explique Vopson, pourrait être comprise à travers le prisme de cette loi. La symétrie, omniprésente dans les lois de la nature, pourrait être le résultat d’une tendance de l’univers à minimiser l’entropie de l’information, offrant ainsi une explication potentielle à la prédominance de la symétrie dans les phénomènes naturels.

 

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La forme présentant la symétrie la plus élevée a le contenu en informations le plus faible. © Vopson, 2023

Un univers simulé avec un bug ou un super algorithme ?

Dans le contexte de la théorie de l’univers comme simulation informatique, cette loi suggérerait que la diffusion de l’information est un principe fondamental qui guide ou limite les dynamiques de l’univers simulé. Rappelons que la théorie de l’univers simulé postule que notre existence et notre univers pourraient être le fruit d’une simulation informatique élaborée. Cette hypothèse suggère que ce que nous percevons comme étant notre « réalité » pourrait en fait être une construction artificielle, orchestrée et maintenue par une technologie informatique extrêmement avancée.

La question centrale ici est de savoir si la tendance de l’information à se disperser dans un milieu fermé pourrait être vue comme une caractéristique intrinsèque d’une simulation. En d’autres termes, est-ce que cette dispersion de l’information est un élément programmé, une sorte de « règle » inhérente à la simulation qui guide le comportement de l’information dans l’univers simulé ? Ou, alternativement, pourrait-elle être perçue comme un « bug », une anomalie ou une imperfection dans la simulation, révélant ainsi les limites ou les contraintes de la technologie qui sous-tend notre réalité simulée ?

De plus, Vopson établit un parallèle entre la gestion de l’information dans l’univers et les mécanismes de compression de données dans les systèmes informatiques pour économiser de l’espace de stockage et optimiser la consommation d’énergie, renforçant l’hypothèse d’un univers simulé. Les implications de cette loi, soutenant le principe d’équivalence masse-énergie-information, suggèrent que l’information pourrait donc être une entité physique, potentiellement liée à la mystérieuse matière noire. Les futures étapes de cette recherche exigent des validations empiriques, avec des expériences telles que celles conçues pour explorer les états de la matière dans l’univers via des collisions particules-antiparticules

Source : AIP Advances

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