À partir du 8 août 2025, WeTransfer modifiera ses conditions d’utilisation et activera par défaut l’autorisation d’utiliser vos fichiers pour entraîner son intelligence artificielle. Si vous utilisez ce service pour envoyer des documents, photos ou travaux, votre vie privée pourrait être compromise à moins que vous ne preniez des mesures pour vous en exclure.
WeTransfer informera tous les utilisateurs de ces changements avant leur application, mais beaucoup pourraient ne pas y prêter attention. Ce changement implique que tout contenu que vous téléchargez — images, vidéos, présentations, rapports — pourra être analysé pour améliorer leurs systèmes d’IA. Le texte légal précise clairement que, sauf exclusion expresse de votre part, vous acceptez de partager vos données pour entraîner leurs modèles.
Qu’est-ce qui change sur WeTransfer à partir d’août ?
À partir du 8 août 2025, WeTransfer mettra à jour ses conditions de service et sa politique de confidentialité pour inclure la possibilité d’utiliser le contenu des utilisateurs pour entraîner des modèles d’intelligence artificielle. Cela signifie que les fichiers que vous téléchargez pourront être analysés, traités et utilisés pour améliorer leurs systèmes, sans aucune compensation financière pour vous.
La société néerlandaise a déjà confirmé ce changement dans ses communications et explique qu’elle le fait pour optimiser ses fonctions intelligentes. Dans son avis officiel : « Certains de vos données d’utilisation et contenus peuvent servir à entraîner des modèles d’IA afin d’améliorer nos services. »
Pourquoi l’entreprise veut-elle vos fichiers ?
L’essor de l’intelligence artificielle générative a fait des données la ressource la plus convoitée. Pour entraîner des systèmes capables de résumer, classifier ou traduire automatiquement des fichiers, il faut des exemples réels, variés et en grande quantité.
WeTransfer n’est pas la seule entreprise à recourir à cette méthode : d’autres sociétés technologiques utilisent les données des utilisateurs pour apprendre à leurs algorithmes à reconnaître des motifs et offrir des fonctions « intelligentes ». Selon leur argument, accéder à ces données leur permettra d’améliorer des services tels que des suggestions automatiques de noms de fichiers, la génération de résumés ou la traduction de contenus.
En substance, votre créativité et vos documents deviennent une matière première pour leurs modèles d’IA.
Comment cela vous affecte-t-il en tant qu’utilisateur ?
Si vous utilisez WeTransfer pour envoyer des documents personnels, des projets de travail, des créations ou des photos privées, ces contenus pourront être analysés pour entraîner leur IA, sauf si vous choisissez de vous en exclure.
Bien que la société affirme procéder de manière « anonyme et agrégée », le risque d’exposition de données sensibles est une préoccupation évidente.
Prenons un exemple pratique : une agence créative qui partage des campagnes encore inédites ou un photographe qui envoie des séances privées à un client. Dans ces cas, le contenu pourrait servir à entraîner des modèles sans réel contrôle de la part de l’utilisateur sur la manière dont il sera réutilisé.
De plus, même si l’entreprise assure respecter la vie privée, l’historique de l’industrie technologique montre que les engagements d’anonymisation échouent parfois. Les fuites, erreurs humaines ou vulnérabilités de sécurité sont des facteurs à ne pas négliger.
Peut-on l’éviter ? Options pour se désinscrire
WeTransfer offrira à ses utilisateurs la possibilité de ne pas participer à cet entraînement de l’IA. Mais ce droit ne sera pas automatique ni activé par défaut : vous devrez le demander expressément.
Selon l’avis de la société, il y aura un mécanisme clair pour se désinscrire (« opt-out ») accessible depuis les paramètres de votre compte. Si vous ne faites pas cette démarche avant août ou à tout moment après, cela sera considéré comme une acceptation de l’utilisation de vos données pour entraîner leurs modèles d’intelligence artificielle.
Il est essentiel de souligner cela : l’inaction équivaut à consentement. C’est pourquoi les experts en protection des données recommandent de lire attentivement les conditions d’utilisation et les options de configuration avant d’envoyer tout contenu confidentiel.
Avis et réactions face au changement
L’annonce a provoqué un vif débat sur les réseaux sociaux et dans les médias. Beaucoup d’utilisateurs critiquent la tactique de faire un « opt-in » par défaut, arguant que cela est opaque et joue sur l’inertie des utilisateurs qui ne lisent pas les conditions.
Les experts en protection des données soulignent que, bien que WeTransfer respecte le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) en offrant la possibilité de se désinscrire, la charge repose sur l’utilisateur. « Le consentement doit être informé et spécifique », alertent-ils, « mais la majorité des gens ne seront pas au courant du changement ».
De son côté, l’entreprise défend la décision comme une étape nécessaire pour « innover » et « offrir des services plus intelligents ». Elle promet une transparence maximale et un contrôle pour les utilisateurs, avec des outils simples pour se désinscrire à tout moment.
Protégez-vous et décidez ce que vous partagez
WeTransfer a été pendant des années un outil simple et efficace pour envoyer de gros fichiers, mais le changement qui arrive en août implique une décision importante.
Plus que jamais, il convient de se demander : acceptez-vous que vos fichiers aident à entraîner une intelligence artificielle ?
La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez refuser. Mais pour cela, il faudra agir : accéder à votre compte, trouver l’option et vous désinscrire avant le 8 août ou à tout moment par la suite.
Allez-vous le permettre ou vous désinscrire ? Informez-vous, décidez et partagez cette information avec ceux qui utilisent WeTransfer. Parce que la vie privée vous appartient et mérite d’être protégée.