Si vous avez déjà vu une photo pour le moins incroyable sur Internet et que vous vous êtes déjà demandé si elle était bien réelle… Vous pouvez être ravis de savoir que, oui, il existe un outil d’analyse pour ce genre de situation.
Le site FotoForensics, développé par l’informaticien Neal Krawetz, existe depuis 2012. Le site internet est très simple à utiliser. Avant de commencer, il faut savoir que le site FotoForensics ne fournit pas de réponse telle que « Oui, cette photo est véridique » ou « Non, cette photo n’est pas réelle, elle est truquée », ce serait bien trop simple. Mais si vous êtes prêts à consacrer quelques minutes de votre temps et à vous familiariser avec le fonctionnement du site internet, alors vous aurez un excellent outil pour naviguer dans cette véritable mer d’images que nous voyons tous les jours.
« Cela fonctionne comme un microscope – en mettant en évidence des artefacts et des détails que l’œil humain ne peut pas identifier », explique Krawetz sur le site. Le processus d’analyse est relativement simple : vous soumettez une photo sur le site (que ce soit en téléchargement ou simplement à partir d’un lien) et ensuite, ses algorithmes l’analysent et fournissent un résultat que vous pouvez interpréter pour arriver à vos propres conclusions.
Ce qui peut s’avérer le plus difficile, c’est de comprendre ce que vous regardez lorsque les résultats apparaissent sur votre écran. Comme un exemple de test, nous avons pris ce canard en caoutchouc vert qui a fondu, et a fait sensation sur Twitter en Juillet 2017.
Lorsque vous regardez la photo du blob, cela semble vraiment convaincant. Mais nous voulions voir si le visage du canard aurait pu être édité numériquement sur le blob, pour faire croire que le canard avait fondu.
Voici le résultat fourni par le site internet :
Comme nous l’avons mentionné plus haut, nous n’obtenons pas de réponse de type « oui » ou « non », mais alors, que regardons-nous ici réellement ? L’élément le plus puissant de l’outil FotoForensics est l’algorithme ELA (Error Level Analysis – analyse du niveau d’erreur), qui « met en évidence les différences de taux de compression JPEG » de l’image. En pratique, cela signifie qu’il peut distinguer les différences entre les bords, les textures et les surfaces qui pourraient échapper à l’œil nu.
La meilleure manière de comprendre le fonctionnement de l’outil ELA, est de s’entraîner avec quelques défis, proposés par Krawetz, mis en place pour les novices. Ci-dessous, une analyse ELA d’une image : la luminosité ELA de la fausse disquette dans la main de Kim Jong Un indique que ce n’est pas l’objet qu’il tenait. L’image est donc truquée :
Donc si ELA peut trouver des morceaux d’images qui ont été collées dans une autre image, ce blob de canard fondu, avec ses bords et surfaces uniformes, semble soudainement bien plus convaincant. En plus de l’outil ELA, FotoForensics explore également les métadonnées de l’image, qui peuvent fournir des informations supplémentaires cruciales sur le fichier étudié : par exemple s’il a été édité dans Adobe Photoshop ou s’il provient directement d’un appareil photo.
Dans la mesure du possible, vous devriez essayer d’obtenir l’image originale pour l’analyse (originale dans le sens où elle a été postée avant les autres), car plus une image virage circule sur internet, et plus elle sera compressée, voire modifiée. « Une photo virale peut rapidement subir des dizaines ou des centaines de modifications. Chaque changement modifie l’image et rend l’évaluation du contenu plus difficile », déclare le site.
La prochaine fois que vous serez confrontés à une image de ce type, que le doute vous gagnera et que vous aurez envie de vous la jouer à la Sherlock Holmes, vous pourrez vous aventurer sur le site FotoForensics et mener votre propre enquête. Mais avant de commencer, assurez-vous de relever les défis, lisez les descriptions détaillées de tous les outils et familiarisez-vous avec les erreurs courantes !