À la fin de la Seconde Guerre mondiale, après le développement des armes nucléaires ayant frappé le Japon, les États-Unis ont commencé à enterrer les déchets nucléaires — notamment le plutonium — issus de la fabrication des bombes. Ils ont enterré ces substances radioactives dans de grands réservoirs souterrains. Cependant, les matériaux vieillissants ont permis l’apparition de brèches et de fuites au fil du temps. Un des réservoirs du site d’enfouissement de Hanford continue de libérer plus de 10 litres de produits radioactifs quotidiennement, tandis que l’État cherche un moyen de contenir la fuite.
Un réservoir de stockage souterrain de produits chimiques radioactifs dans le sud-est de l’État de Washington perd des litres de déchets nucléaires, selon le département de l’écologie de l’État de Washington, qui supervise le nettoyage du site. On estime que le réservoir B-109 vieux de 75 ans de la réserve nucléaire de Hanford libère 13 litres de déchets par jour dans le sol — l’équivalent de près de 4600 litres par an.
« Cela met en évidence le besoin critique de ressources pour faire face aux réservoirs vieillissants de Hanford, qui continueront de tomber en panne et de fuir au fil du temps », déclare Laura Watson, directrice du département. Le réservoir contient 465 000 litres de déchets et fuit dans une zone où environ 757 000 litres ont déjà fui d’autres réservoirs sur le site. Depuis mars 2019, on estime que 6400 litres de déchets se sont échappés du réservoir B-109, que le ministère suit depuis plus d’un an.
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Un incident ne posant pas de risques sanitaires immédiats
Randy Bradbury, un porte-parole du département, a déclaré que son agence avait reconnu que le niveau de liquide du réservoir diminuait il y a plus d’un an, mais ils n’étaient pas sûrs de la cause. Mais jeudi, le département américain de l’énergie a confirmé à l’agence de Washington que le réservoir fuyait.
Après la découverte de la fuite par un entrepreneur, le ministère de l’Énergie a envoyé un message jeudi aux employés du site de Hanford disant que le réservoir avait été « auparavant vidé de liquides pompables, laissant une très petite quantité de déchets liquides dans le réservoir ». Une évaluation a montré que le réservoir libérait un « petit niveau de liquide diminuant lentement » qui ne posait « aucun risque accru pour la santé ou la sécurité des travailleurs de Hanford ou du public ».
« La contamination dans cette zone n’est pas un problème nouveau et des mesures d’atténuation sont en place depuis des décennies », indique l’annonce. La réserve nucléaire de Hanford, qui a été construite pendant la Seconde Guerre mondiale pour fabriquer du plutonium pour les armes nucléaires, comprend des réservoirs contenant divers déchets mixtes composés à la fois de composants radioactifs et de certains des « déchets les plus dangereux créés en quatre décennies », selon le département.
Site d’Hanford : des fuites provenant de dizaines de réservoirs
Dans le passé, plus de 67 réservoirs de la réserve ont été soupçonnés de fuir ou ont effectivement fui. Une déclaration d’impact environnemental de la National Environmental Policy Act a indiqué que « de nombreux problèmes géologiques avec la réserve de Hanford ont été signalés. Laisser les déchets dans le sol n’est tout simplement pas acceptable. Il n’y a pas suffisamment d’informations pour tenter de laisser des déchets radioactifs dans le sol ». Et le contrôle d’une fuite de réservoir est un processus prenant des années, selon Bradbury.
Mais Watson a déclaré qu’actuellement « la fuite ne pose aucun risque accru immédiat pour les travailleurs ou le public, mais elle ajoute à la menace environnementale continue à Hanford ». Bradbury précise que la principale préoccupation du ministère est d’empêcher les déchets d’atteindre le fleuve Columbia, qui se trouve à seulement 16 km de B-109.
Les organisations locales ont appelé les législateurs à remédier aux fuites répétées des réservoirs du site. « Cette nouvelle fuite de B-109 met en lumière la nécessité pour le Congrès et le Département de l’énergie d’agir immédiatement pour augmenter le financement du nettoyage et de la conception et de construire de nouveaux réservoirs, dès que possible », affirme le Hanford Challenge, une organisation de défense à but non lucratif.