Max Space, une start-up spécialisée en ingénierie spatiale, prévoit de mettre en orbite terrestre des habitats extensibles de la taille d’un stade sportif d’ici la fin de la décennie. L’entreprise a pour objectif de développer une gamme de modules infiniment extensibles. Le premier prototype d’essai devrait embarquer en 2026 à bord d’une fusée SpaceX. À terme, la technologie permettrait à la fois d’augmenter considérablement l’espace habitable dans l’espace et de réduire les coûts des vols spatiaux.
Max Space a dévoilé son projet d’habitats spatiaux extensibles lors de la 39e édition du Space Symposium le 9 avril dernier, au Colorado. L’entreprise a proposé une gamme de modules gonflables de 20, 100 et 1000 mètres cubes. Selon les responsables, ils pourraient être étendus à plus de 10 000 mètres cubes. À titre de comparaison, la Station spatiale internationale (ISS) dispose d’un espace habitable de 388 mètres cubes.
L’objectif de la start-up est d’étendre les espaces habitables spatiaux dans le but de faciliter la recherche, le transport des charges utiles, l’agriculture et le tourisme spatial. Les modules seraient par exemple proposés aux entreprises pharmaceutiques souhaitant développer des médicaments en microgravité, aux stations spatiales commerciales souhaitant étendre leur capacité d’accueil d’équipage ou encore aux studios de cinéma souhaitant tourner des scènes en orbite.
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« Le problème avec l’espace aujourd’hui est qu’il n’y a pas assez d’espace habitable », explique le co-fondateur de Max Space, Aaron Kemmer, dans un communiqué. « À moins que nous ne rendions l’espace utilisable dans l’espace beaucoup moins cher et beaucoup plus grand, l’avenir de l’humanité dans le cosmos restera limité ». Le premier prototype de capsule habitable de l’entreprise devrait embarquer d’ici 2026 à bord de l’une des fusées déjà en service de SpaceX, tandis que les plus imposants seront transportés à bord de la mégafusée Starship ou du New Glenn de Blue Origin.
Un module de la taille de l’ISS pour 200 millions de dollars
Afin d’être transportés à bord des fusées, les modules extensibles de Max Space seront compressés puis décompressés une fois largués dans l’espace. Qu’ils soient en aluminium, en titane ou en matériaux composites, l’extensibilité de leur volume permet une réduction considérable de leur poids, facilitant ainsi leur transport tout en réduisant les coûts. Selon l’entreprise, il s’agit des habitats et architectures spatiaux pressurisés les plus légers jamais conçus.
Ces capsules innovantes offriraient ainsi un bien meilleur rapport qualité-prix (d’au moins un ordre de grandeur) que les modules habitables traditionnels, ce qui est idéal pour la production à grande échelle. L’entreprise affirme pouvoir construire un module habitable de la taille de l’ISS avec seulement 200 millions de dollars (contre 100 milliards de dollars pour l’ISS). De plus, l’excellente évolutivité des capsules de Max Space les rendrait facilement adaptables pour différents usages en orbite terrestre basse et cislunaire, ainsi qu’à une installation sur la Lune et sur Mars. La prévisibilité du volume habitable constitue notamment un paramètre essentiel à l’exploration spatiale.
Il est important de savoir sur les fondateurs de l’entreprise sont tous deux des pionniers dans la fabrication de modules spatiaux habitables. Kemmer fait partie des fondateurs de Made In Space, l’une des premières sociétés de fabrication de modules extraterrestres. Maxim Jong, quant à lui, a fondé Thin Red Line Aerospace, une entreprise spécialisée dans la conception de modules pressurisés habitables, dont Genesis I et II, qui sont encore aujourd’hui en orbite autour de la Terre. Il a également participé à des dizaines de programmes de la NASA pour le blindage de différents engins spatiaux.
Toutefois, les nouveaux modules de Max Space diffèrent complètement de Genesis I et II. « Il y a près de 20 ans, j’ai conçu et construit les deux premières coques gonflables de vaisseaux spatiaux, qui sont toujours en orbite autour de la Terre à ce jour », déclare Jong. « Malgré leur succès, nous nous sommes rendu compte que nous ne pouvions pas passer efficacement à des tailles plus grandes dont nous avons vraiment besoin dans l’espace. C’est pourquoi j’ai emprunté une voie de conception entièrement différente pour développer une architecture extensible qui soit fondamentalement prévisible et indéfiniment évolutive », explique-t-il.
Cet aspect d’extensibilité prévisible sur des échelles beaucoup plus grandes les différencie entre autres des modules Genesis. Si tout se déroule comme prévu, le premier déploiement du module Max Space établira un nouveau record en matière d’habitats spatiaux, les deux modules Genesis ne faisant que 11,5 et 16 mètres cubes. En outre, le prototype inclura déjà des systèmes de survie ainsi que le même blindage ultrarésistant que les futures versions avec équipage.
Selon la société, les premières applications des modules incluront des dépôts de stockage pour les propulseurs, ce qui permettra aux fusées de se ravitailler en orbite. À long terme, l’entreprise prévoit de participer activement à la colonisation de Mars avec ses capsules habitables.
Vidéo de présentation de la technologie :