Les tatouages augmentent de 21 % le risque de développer un cancer du sang, selon une étude

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Ces dernières années, de plus en plus de personnes se font tatouer selon Pew Research. Cependant, si le «tattoo art» est perçu comme une simple tendance, une nouvelle étude suédoise révèle pourtant un lien inquiétant entre les tatouages et le risque de développer un cancer du système lymphatique. Selon les résultats de la recherche, se faire tatouer augmente de 21 % le risque de développer un lymphome, et ce, quelle que soit la taille du tatouage. Bien que les chercheurs affirment ne pas essayer de dissuader les gens de se faire tatouer, ils souhaitent s’assurer que la procédure est sans danger.

D’après Pew Research, 32 % des adultes américains ont un tatouage et environ 22 % en ont plus d’un. Ces chiffres montrent à quel point le tattoo art a le vent en poupe et séduit autant les stars que les particuliers. Toutefois, cette popularité grandissante des tatouages s’est accompagnée d’une augmentation inexpliquée des cas de lymphome. Une coïncidence ? Les chercheurs de l’Université de Lund, en Suède, ne semblent pas de cet avis après avoir réalisé une étude approfondie visant à examiner le lien potentiel entre ces deux phénomènes.

L’étude a porté sur un total de 11 905 personnes, dont 2938 (âgés de 20 à 60 ans) souffrant de lymphome. « Nous avons identifié les personnes ayant reçu un diagnostic de lymphome dans les registres de population », explique dans un communiqué Christel Nielsen, professeure d’épidémiologie à l’Université de Lund et auteure principale de l’étude. « Ces personnes ont ensuite été appariées à un groupe témoin du même sexe et du même âge, mais sans lymphome. Les participants à l’étude ont répondu à un questionnaire sur les facteurs liés au mode de vie afin de déterminer s’ils étaient tatoués ou non ». 54 % des personnes atteintes d’un lymphome et 47 % de ceux du groupe témoin ont répondu au questionnaire.

Dans le groupe souffrant d’un lymphome, 21 %, soit 289 personnes, étaient tatoués tandis que dans le groupe témoin, 18 % (735 personnes) portaient un tatouage. « Après avoir pris en compte d’autres facteurs pertinents, tels que le tabagisme et l’âge, nous avons constaté que le risque de développer un lymphome était 21 % plus élevé chez les personnes tatouées », a déclaré Nielsen.

Au départ, les scientifiques avaient émis l’hypothèse que la taille du tatouage pourrait avoir un impact sur le risque de développer un lymphome. Cependant, les résultats ont démontré que le risque subsistait, quelle que soit l’ampleur du tatouage. D’ailleurs, Nielsen affirme que « l’on ne peut que supposer qu’un tatouage, quelle que soit sa taille, déclenche une inflammation légère dans le corps, qui à son tour peut déclencher un cancer. Le tableau est donc plus complexe que nous le pensions initialement ».

Le lymphome, un ennemi qui ne cesse de gagner du terrain

Le lymphome est un cancer qui affecte le système lymphatique et survient lorsque les globules blancs se transforment en cellules cancéreuses à croissance rapide et difficiles à éliminer. Les cellules mutées s’accumulent dans les ganglions lymphatiques (des glandes situées principalement dans le cou, l’aine, l’abdomen et au niveau des aisselles) et forment ainsi des masses cancéreuses. Il existe différents types de lymphomes, dont deux groupes principaux : non hodgkiniens et hodgkiniens.

Comme la plupart des cancers, la majorité des mutations génétiques se produisent d’elles-mêmes, sans cause identifiable. Et pour l’instant, aucun cas de cancer n’a été directement lié au tatouage. Toutefois, des preuves montrent que certaines encres de tatouage contiennent des substances cancérigènes.

En ce qui concerne le lien entre le tatouage et le lymphome, Nielsen a déclaré : « Nous savons déjà que lorsque l’encre du tatouage est injectée dans la peau, le corps l’interprète comme quelque chose d’étranger qui ne devrait pas être là et le système immunitaire est activé ».

« Les résultats doivent maintenant être vérifiés et approfondis dans d’autres études, et ces recherches sont en cours », a-t-elle conclu. Les chercheurs ont également déclaré qu’ils examineront les données pour voir s’il existe ou non un lien entre les tatouages ​​et d’autres formes de cancer et de maladies inflammatoires.

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