L’émergence des drones a constitué une avancée technologique importante dans de nombreux domaines, de la recherche scientifique à la recherche de victimes, en passant par la sécurité de sites protégés et à la protection de l’environnement. Mais comme toute technologie, les drones peuvent également être détournés et utilisés à des fins criminelles. C’est le cas de cette toute première tentative d’assassinat sur un président au moyen d’un drone.
Samedi dernier, le président vénézuélien Nicolás Maduro a échappé de peu à un assassinat tenté au moyen de drones armés d’explosifs. Neuf jours avant, un groupe terroriste affirmait avoir attaqué l’aéroport international d’Abu Dhabi avec le même type d’arsenal. Fort heureusement, aucune victime n’a été à déplorée dans les deux événements. Mais de tels actes marquent le début d’une nouvelle ère du terrorisme.
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À Caracas, la capitale du Venezuela, le gouvernement rapporte qu’un ou plusieurs drones ont explosé au-dessus du public d’un événement militaire national télévisé. Plusieurs personnes ont été blessées, mais le président et sa femme ont été épargnés. Maduro a accusé ses opposants politiques pour cette tentative d’assassinat. Selon les autorités, l’attaque a été commise au moyen de deux drones chargés chacun d’un kilo de C4.
Cette vidéo transmise aux médias vénézuéliens par l’un des spectateurs montre potentiellement (cela reste à confirmer) l’explosion de l’un des drones :
La menace technologique que représentent les drones est réelle et pourrait s’avérer catastrophique si des avions de transport étaient effectivement pris pour cible. En effet, les « véhicules aériens sans humain à bord » (UAV) représentent une nouvelle menace pour les moyens de transport de passagers.
Les drones possèdent un fort avantage tactique : la plupart volent trop bas pour être identifiés par les systèmes de détection embarqués. Même avec une très petite quantité d’explosifs, un drone pourrait entraîner aisément le crash d’un avion de ligne, notamment lors des phases de décollage et d’atterrissage, où la marge de manœuvre du personnel est réduite. Même un simple drone amateur peut causer de sérieux dégâts à un avion de transport s’il heurte les réacteurs.
Les drones militaires, comme ceux probablement utilisés par les Houthis, sont plus lourds et peuvent transporter quelques kilos d’explosifs à une vitesse de 160 km/h, sur des distances allant jusqu’à 650 km. En outre, ils peuvent être entièrement programmés pour voler de manière autonome au sein de l’espace aérien, en causant des dommages aux avions environnants.
La sécurité des aéroports est structurée de telle manière à identifier et prévenir les menaces provenant du personnel, des passagers ou des véhicules terrestres. Cependant, elle n’est pas destinée à réagir rapidement contre des menaces venues du ciel, notamment lorsque ces dernières échappent à la plupart des radars.
Une des solutions envisagées est d’utiliser des drones de surveillance pour observer constamment l’espace aérien ; ou encore d’obliger les constructeurs de drones à relier ces derniers à un système central mondial de positionnement GPS.
Protéger les chefs d’État et les populations de cette nouvelle menace s’avère donc compliqué, d’autant plus que les drones actuels disposent d’une impressionnante marge de manœuvre (virages, piqués, marche arrière, etc) et sont accessibles à tous.
La militarisation du ciel a longtemps été l’apanage des gouvernements, mais ces derniers temps la situation a changé. Ces nouvelles armes sont potentiellement entre les mains de tous, et une prise de conscience rapide des autorités est véritablement nécessaire.