Terraformer Mars en y projetant des astéroïdes : le plan audacieux d’un scientifique polonais

Une stratégie extrême visant à épaissir l’atmosphère martienne.

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Dans la quête incessante de l’humanité pour étendre sa présence au-delà des frontières terrestres, Mars demeure la candidate la plus prometteuse pour une future colonisation. Pourtant, malgré sa proximité relative avec la Terre, la planète rouge présente des conditions extrêmement hostiles à la vie humaine. Face à ce défi titanesque, un scientifique polonais propose une solution aussi radicale qu’ambitieuse : bombarder Mars avec des astéroïdes riches en eau pour générer une atmosphère plus dense.

Mars, bien qu’étant l’une des planètes les plus proches de la Terre, présente des conditions qui rendent sa colonisation particulièrement difficile. Malgré cela, la NASA a des projets d’y envoyer des astronautes, et Elon Musk se fait l’ardent défenseur d’une présence humaine sur la planète rouge. À court terme, la solution pour coloniser Mars passe par la construction d’habitats spéciaux fermés. Mais à long terme, certains envisagent une stratégie plus ambitieuse : la terraformation.

« La création d’une atmosphère qui permettrait la vie humaine est possible en important de la matière d’autres corps célestes », explique le professeur Leszek Czechowski de l’Institut de Géophysique de l’Académie Polonaise des Sciences, qui a présenté sa théorie lors de la conférence annuelle Lunar and Planetary Science Conference (LPSC 2025). Selon lui, nous devrions utiliser les corps de la ceinture de Kuiper pour cette terraformation.

Le problème fondamental : une atmosphère trop ténue

Le principal obstacle à la survie humaine sur Mars n’est pas tant le manque d’oxygène ou les températures extrêmes, mais plutôt la pression atmosphérique extrêmement faible. Sur Terre, la pression atmosphérique au niveau de la mer équivaut à 101 325 pascals ; sur Mars, elle atteint à peine 600 pascals, soit moins de 1 % de la pression terrestre.

« Si une personne se retrouve sans protection à la surface martienne, elle ne mourra pas d’asphyxie ou de gel, mais parce que son sang se mettra à bouillir presque instantanément en raison du manque d’atmosphère », précise un expert en médecine spatiale. Pour qu’un humain puisse survivre sans combinaison pressurisée, il faudrait une pression d’au moins 6,25 kPa, bien loin des conditions actuelles.

La solution explosive de Czechowski

La proposition du professeur Czechowski consiste à bombarder Mars avec des astéroïdes. Dans son plan, un astéroïde de grande taille serait dirigé directement vers Hellas Planitia, un immense cratère d’impact situé dans l’hémisphère sud de Mars. Selon cette théorie, l’impact d’un astéroïde de taille considérable, contenant des éléments essentiels à l’habitabilité de la planète, provoquerait un réchauffement de Mars tout en épaississant son atmosphère.

« Les corps célestes orbitant loin du Soleil contiennent d’importantes quantités de substances volatiles, notamment de l’eau, du CO₂, de l’azote, du CO et certains composés organiques », détaille Czechowski dans son étude. Ces éléments sont précisément ceux nécessaires pour créer une atmosphère plus dense et, à terme, plus propice à la vie.

Un projet intergénérationnel aux défis considérables

La mise en œuvre de ce plan titanesque nécessiterait que l’humanité future (ou une sonde ultraperformante) se rende directement dans la ceinture de Kuiper, cette région située aux confins du système solaire, pour y sélectionner l’astéroïde idéal et y fixer un propulseur. Ce dernier servirait à ralentir l’astéroïde en orbite, permettant ainsi son attraction vers les régions intérieures du système solaire par la gravité du Soleil.

D’autres poussées propulsives, ainsi que l’exploitation des champs gravitationnels d’autres planètes, seraient ensuite utilisées pour s’assurer que l’astéroïde entre en collision avec Mars. La durée du voyage de l’astéroïde est estimée entre 29 et 63 ans. À l’impact, les éléments de l’astéroïde devraient fusionner avec l’environnement martien et, idéalement, déclencher des processus volcaniques qui contribueraient à la formation d’une atmosphère plus dense et plus favorable à la vie.

« Après avoir apporté suffisamment de ces composés sur Mars, des organismes spécialement élevés ou génétiquement modifiés pourraient libérer de l’oxygène à partir d’H₂O et de CO₂ », envisage le scientifique polonais, décrivant une étape intermédiaire clé du processus de terraformation.

Des besoins énergétiques colossaux

La quantité d’énergie nécessaire pour se rendre dans la ceinture de Kuiper puis propulser un astéroïde vers Mars pourrait équivaloir à plusieurs années de consommation totale d’énergie sur Terre, selon les estimations de Czechowski. « En raison de l’énorme quantité d’énergie requise, une centrale électrique basée sur un réacteur thermonucléaire (fonctionnant à l’hydrogène local) et un moteur ionique semblent être l’option la plus adaptée », précise-t-il.

Czechowski est convaincu que le nuage d’Oort, qui se trouve loin au-delà de Neptune, contient des milliards d’astéroïdes glacés qui pourraient également être utilisés à cette fin. Cependant, acheminer un astéroïde depuis le nuage d’Oort jusqu’à Mars prendrait environ 15 000 ans avec la technologie actuelle, rendant cette option beaucoup moins pratique que l’utilisation de la ceinture de Kuiper.

Ce plan ambitieux n’est donc pas sans risques ni complications. Les corps de la ceinture de Kuiper peuvent devenir instables pendant leur voyage vers le système solaire interne, et un impact catastrophique sur Mars pourrait provoquer des tremblements de terre et du volcanisme aux conséquences imprévisibles. Par ailleurs, certains scientifiques s’interrogent sur les implications éthiques d’une telle transformation planétaire.

Une vision à (très) long terme

Bien que ce projet puisse sembler relever de la science-fiction, il représente une approche scientifiquement fondée pour résoudre l’un des plus grands défis de la colonisation martienne. Les calculs de Czechowski offrent un cadre théorique pour une entreprise qui pourrait s’étendre sur plusieurs générations.

« C’est une approche à très long terme », reconnaît Czechowski, « mais elle indique une voie possible pour rendre Mars plus accueillante pour les humains dans un avenir lointain ». Alors que l’humanité continue de regarder vers les étoiles avec des ambitions croissantes, des propositions comme celle-ci nous rappellent que la colonisation d’autres mondes nécessitera probablement des solutions aussi audacieuses que les défis qu’elles cherchent à surmonter.

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