L’année dernière, Tesla a été accusée par certains médias de gonfler l’autonomie de ses véhicules. Récemment, elle a décidé de réduire les chiffres officiels de certains de ses modèles. Bien que les modifications semblent avoir été faites en réaction aux accusations, elles seraient surtout motivées par la mise en conformité avec les nouvelles normes des États-Unis.
En juillet 2023, Reuters a publié une analyse basée sur des entretiens avec des personnes internes à Tesla. Le média avait alors accusé l’entreprise d’avoir pratiqué une stratégie de gonflage d’autonomie à des fins marketing. Le rapport indique effectivement que cette stratégie a été montée délibérément, dictée par la haute direction de Tesla.
Cette pratique aurait été mise en œuvre pour rendre les voitures plus attrayantes aux yeux des consommateurs et ainsi potentiellement vendre plus de véhicules. Quelques mois plus tard, un autre média, Electrek, découvre que Tesla a effectué des ajustements concernant les informations sur l’autonomie de ses véhicules.
Une autonomie surestimée
D’après Reuters, Tesla aurait mis au point des algorithmes affichant une autonomie exagérément optimiste de ses véhicules. Ces technologies présentaient fréquemment une distance généreuse avoisinant les 350 miles (563 kilomètres) avec une charge complète. Cependant, sous la barre des 50 % de charge, les estimations devenaient soudainement plus réalistes.
La situation ne date pas d’hier, mais déjà d’une bonne décennie selon de rapport. Par ailleurs, l’analyse de Reuters note également que l’autonomie réelle des véhicules Tesla est généralement inférieure de 12 à 26 % par rapport aux chiffres gonflés annoncés pour une batterie pleine. Face à ces écarts, de nombreux propriétaires ont exprimé leur mécontentement. En réponse, Tesla aurait constitué une équipe « secrète » dédiée à minimiser les réclamations officielles et les demandes de service, en gérant les plaintes plutôt qu’en résolvant les problèmes de fond.
Des chiffres revus à la baisse
La semaine dernière, le média Electrek a noté que le configurateur de véhicule sur le site de Tesla montrait une réduction de l’autonomie estimée pour deux versions du Model Y. Pour le Model Y Performance, le véhicule a vu son autonomie estimée réduite de 18 miles, passant de 303 à 285 miles (487,6 à 460,2 kilomètres). La version Long Range du Model Y est passée quant à elle de 330 à 310 miles (531 à 498,8 kilomètres). Les deux véhicules ont donc connu une baisse d’autonomie d’environ 6 % par rapport à l’estimation précédente.
Les changements pourraient cependant aussi être dus à la manière dont Tesla teste ses véhicules pour les estimations d’autonomie de l’Environmental Protection Agency (EPA). Cette agence gouvernementale est chargée d’établir les normes liées à ces mesures.
Jusqu’ici, les constructeurs automobiles pouvaient optimiser leurs véhicules pour obtenir les meilleures performances possibles dans un mode de conduite spécifique. Ils avaient donc la possibilité de choisir le mode de conduite qui montre l’autonomie la plus élevée pour leurs véhicules lors des tests EPA. Mais la nouvelle réglementation exige désormais que les constructeurs automobiles calculent l’autonomie moyenne de leurs véhicules sur plusieurs modes de conduite, pas uniquement sur le mode le plus avantageux. Selon Electrek, les ajustements par Tesla pourraient être en rapport avec cette mise à jour de l’EPA.
Une autre explication pourrait être que l’entreprise a introduit des améliorations du confort et des fonctionnalités pour le Model Y. Les modifications pourraient consommer plus d’énergie et réduire ainsi l’autonomie. Dans tous les cas, la diminution des chiffres officiels n’est toujours pas suffisante pour compenser la différence avec les chiffres réels, selon le média.