Apparue au XIXe siècle et faisant partie des 11 maladies tropicales négligées, la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA), plus connue sous le nom de maladie du sommeil, a été éliminée au Togo, annonce ce lundi le ministère togolais de la Santé, appuyé par une communication de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a indiqué, la semaine dernière, que le Togo avait satisfait aux critères d’élimination de cette maladie.
En 2018, grâce aux résultats satisfaisants obtenus dans la lutte contre la THA, et face au nombre de plus en plus rare de cas, le Togo a introduit un dossier pour la certification de l’élimination de la THA auprès de l’organisation internationale. Le bureau régional de l’OMS a alors convoqué un groupe d’experts indépendants chargés d’étudier le dossier. Ce dernier a été validé le 22 juin 2020. « Cette validation fait du Togo le premier pays africain à avoir éliminé la THA », s’enorgueillit le ministère de la Santé.
La Trypanosomiase Humaine Africaine est une parasitose transmise lors de piqûres des fameuses mouches tsé-tsé. La THA avait été, comme les dix autres maladies tropicales négligées, considérée comme prioritaire par le ministère togolais de la Santé, épaulé par l’OMS.
Il faut dire que les conséquences de la THA sont terribles : infection redoutable, invalidante, difficilement curable et conduisant toujours à la mort si elle n’est pas traitée… Malgré l’éradication de la THA au Togo, le pays veut rester vigilant, notamment avec les pays voisins — Ghana, Burkina Faso et Bénin — qui sont loin d’avoir vaincu cette maladie.
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Cette éradication est en tout cas le résultat d’une politique offensive, tant la THA était présente depuis un siècle. Selon les statistiques disponibles, le Togo comptait près de 2 000 cas en 1940. Mais au milieu des années 1980, le pays ne comptabilisait plus qu’un cas en moyenne par an. « Le dernier cas confirmé remonte à 1996. Ce dernier cas a été détecté dans la région centrale, puis référé et traité au centre de prise en charge de Mango », affirme le ministère togolais de la Santé qui assure que « la surveillance de cette maladie a toujours été importante pendant la lutte ».