Les trous de vers seraient la clé pour résoudre le mystère de l’expansion accélérée de l’Univers

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L’Univers, vaste et mystérieux, est en perpétuelle expansion. Depuis des décennies, les scientifiques sont intrigués par une force invisible et insaisissable qui semble accélérer cette expansion : l’énergie noire. Cependant, une nouvelle étude propose une solution audacieuse : les trous de ver pourraient détenir la clé de cette énigme cosmologique.

L’énergie noire, une force répulsive invisible, constitue environ 70 % de l’univers observable. Elle serait responsable de l’accélération de l’expansion de l’Univers, un phénomène découvert grâce aux observations de supernovae en 1998. Selon les modèles actuels, l’énergie noire pourrait être représentée par une constante cosmologique, une forme d’énergie du vide qui imprègne l’ensemble du cosmos. Malgré son omniprésence, la nature exacte de l’énergie noire reste un mystère profond.

Une des plus grandes énigmes de la cosmologie est de comprendre comment et pourquoi l’énergie noire agit ainsi. Les théories abondent, mais aucune n’a encore fourni une explication satisfaisante. C’est dans ce contexte qu’intervient une étude publiée récemment dans la revue Physical Review D, qui suggère que les trous de ver, des tunnels hypothétiques dans le tissu de l’espace-temps, pourraient offrir une solution. Les trous de ver ont été théorisés pour la première fois par Albert Einstein et Nathan Rosen en 1935 comme des ponts connectant deux points distincts de l’espace-temps.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Vers une nouvelle compréhension de l’expansion de l’Univers

La nouvelle étude, menée par un groupe de physiciens international, avance que les trous de ver pourraient expliquer l’énergie noire et son effet sur l’expansion de l’Univers. En termes simples, les trous de ver pourraient permettre à l’énergie noire de « s’écouler » d’une région de l’univers à une autre, créant ainsi l’effet d’accélération observé. Cette hypothèse repose sur des modèles mathématiques complexes et des simulations informatiques avancées.

Les trous de ver microscopiques, qui se forment et se désintègrent constamment au niveau de l’écume quantique de l’espace-temps, pourraient jouer un rôle clé dans l’expansion de l’univers. Selon l’étude, ces trous de ver pourraient modifier la topologie de l’espace-temps, influençant ainsi les équations de champ de la gravité. En ajoutant un terme spécifique dans l’action gravitationnelle, les chercheurs ont découvert que la densité des trous de ver pourrait générer une constante cosmologique effective. Cette constante, variable dans le temps, pourrait expliquer l’énergie noire et son effet sur l’expansion accélérée de l’Univers.

En somme, cela signifie que l’énergie noire pourrait être le résultat des interactions topologiques complexes au niveau subatomique, où les trous de ver microscopiques modifient la structure de l’espace-temps. Cela constitue donc une nouvelle façon d’aborder l’énergie noire, suggérant entre autres que ce phénomène pourrait être intrinsèquement lié à la nature fondamentale de l’Univers et à la gravité quantique.

Des implications vastes pour une hypothèse solide

Si les trous de ver existent bel et bien et jouent un rôle dans l’expansion de l’Univers, cela ouvrirait la voie à de nouvelles façons de l’explorer et de l’étudier. Stylianos Tsilioukas, doctorant à l’Université de Thessalie et à l’Observatoire National d’Athènes, et co-auteur de l’étude, a déclaré à Live Science : « Bien que notre résultat ait été dérivé sur la base de la gravité quantique euclidienne… il est probable que notre modification puisse s’appliquer à d’autres théories de la gravité quantique ».

Il faut savoir que la recherche sur les trous de ver est en plein essor. Des expériences récentes utilisant des ordinateurs quantiques ont simulé divers modèles dynamiques de trous de ver, offrant un aperçu de leur comportement potentiel. Ces avancées permettent aux scientifiques d’explorer virtuellement, et par extension théoriquement, des aspects de la physique autrefois inaccessibles.

L’équipe de recherche a montré que son modèle d’énergie noire est même meilleur, du point de vue observationnel, que la théorie cosmologique standard, qui postule que l’énergie noire a une densité d’énergie indépendante du temps. « Selon notre proposition, l’énergie noire peut changer au fil du temps », ajoute Tsilioukas. « C’est un avantage majeur, car des observations récentes suggèrent que le taux d’expansion de l’univers est différent aujourd’hui par rapport à l’univers primitif ».

Cependant, certains experts critiquent cette hypothèse en soulignant les défis techniques et surtout conceptuels. En effet, les trous de ver nécessitent des conditions exotiques pour exister, comme la présence de matière à énergie négative, ce qui n’a pas encore été observé directement. Néanmoins, l’idée que les trous de ver pourraient résoudre l’énigme de l’énergie noire pousse les frontières de la cosmologie et inspire de nouvelles directions de recherche. Les physiciens continuent ainsi d’explorer ces concepts avec enthousiasme.

Source : Physical Review D

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